LES LEGENDES DU MONDE MARIN.

 

Les sirènes.

Le mythe universel de la sirène est celui de la vamp sophistiquée, de la maîtresse possessive, qui telle une mante religieuse tue ses amants après avoir fait l'amour avec eux. C'est la femme fatale, la "pieuvre" comme l'on dit d'une femme dévoratrice (et ce n'est pas sans raison qu'un parallèle soit établi avec un autre animal marin, pourvu de multiples bras, et accusé d'engloutir les marins). En un mot, la sirène mythique, c'est, pour actualiser le mythe, un concentré de Catherine Deneuve dans la Sirène du Mississipi de François Truffaut, et de Sharon Stone dans Basic instinct... A l'origine, les sirènes étaient des créatures de la mythologie grecque, dont le chant envoûtant attirait les marins, amenant ainsi leurs navires à se fracasser sur les récifs. Qui ne connaît le fameux passage de l'Odyssée d'Homère, où Ulysse se fait attacher au mat de son navire pour écouter impunément le chant des sirènes, pendant que son équipage s'est bouché les oreilles avec de la cire ? Ce que l'on sait moins, c'est que les premières sirènes de la mythologie grecque étaient représentées comme des créatures mi-femme, mi-oiseau. La créature mi-femme, mi-poisson que nous connaissons tous, n'est apparue que plus tardivement, et a fini par s'imposer comme Une anomalie tératologique, heureusement rarissime, appelée symélie, a sans doute joué un rôle dans la genèse du mythe de la sirène : il s'agit d'une fusion des membres inférieurs, donnant naissance à un être humain pourvu d'une sorte de queue de poissonreprésentation traditionnelle de la sirène.

Ulysse et les sirènes

(vase grec du cinquième siècle avant notre ère)

enfant symèle.

représentation traditionnelle
de la sirène (mi-femme, mi-poisson)

Par la suite, la découverte par les occidentaux des mammifères aquatiques que l'on a précisément appelés siréniens, le dugong (Dugong dugong) et les lamantins (Trichechus), a pu donner une nouvelle consistance au mythe. Chez les siréniens, la vulve s'ouvre en effet ventralement et les mamelles sont en position pectorale (comme chez la femme) ; la queue est aplatie dans le plan horizontal, comme celle des cétacés, mais peut néanmoins suggérer une queue de poisson. Tous ces éléments ont pu donner corps au vieux mythe de la femme-poisson. Ainsi, lorsque Christophe Colomb observa des lamantins d'Amérique pour la première fois, il remarqua que ces "sirènes" n'étaient pas aussi belles, et pour cause, que celles de la légende.

Reste que l'on signale aussi des "sirènes" dans des régions où, à notre connaissance, ne vivent pas de siréniens : dans l'ouvrage le plus complet écrit à ce jour sur le mythe de la sirène, Benwell et Waugh (1961) ont publié une cinquantaine de témoignages circonstanciés, survenus principalement dans les îles britanniques et en Scandinavie. Richard Carrington (1957) et Peter Costello (1979) ont émis l'hypothèse que ces témoignages se rapportaient à une espèce de phoque à crinière encore inconnue, mais c'est invraisemblable : la position inguinale des mamelles chez les pinnipèdes s'oppose formellement à une telle identification. Un animal aux mamelles pectorales est la condition sine qua non pour servir de base aux divagations mythiques et érotiques du mythe de la sirène. De telles mamelles pectorales se trouvent chez les proboscidiens (éléphants) et les chiroptères (chauves-souris), que l'on peut difficilement, même avec la meilleure volonté du monde, faire entrer dans le mythe de la sirène ; ainsi que chez les siréniens, comme on l'a vu, et enfin chez les primates, plus aptes à y jouer un rôle.
Il est donc possible que des siréniens inconnus aient vécu tout récemment, ou même vivent encore, dans ces régions. Une autre hypothèse, quoique beaucoup moins vraisemblable, serait l'existence d'un primate aquatique, sorte de singe anthropoïde entièrement adapté à la vie marine, ayant acquis par convergence une queue de cétacé.

La licorne marine

Licorne de l'Arcane XIII, de la mort et des métamorphoses.

Tarots autrichiens, XIXème siècle.

 Licorne marine du plafond de l'église de Zilis.

Suisse, XIème siècle. Dessin.

La licorne garde dans les mythes une curieuse attirance pour l’eau, qui la rapproche du cétacé qu’est le narval. En de nombreuses contrées on associait la licorne à l’élément marin. En Perse par exemple, la licorne était un âne à trois jambes qui se tenait au milieu de l’océan; on lui attribuait comme excréments l’ambre gris. Les savants d’Europe pensaient dès le XVème siècle que les cornes de licorne connues pouvaient appartenir à un animal marin. Ambroise Paré pensait que c’étaient des défense de rohart, c’est-à-dire de morse. On essayait d’apparenter la licorne à une créature marine, basilic ou poisson-moine ou à l’un des divers monstres que mentionnait Pline d’après les récits des voyageurs. On attribuait à la licorne de mer des exploits célèbres: baleines transpercées, carènes de navire enfoncées... Mais il est bien connu que les navigateurs racontaient qu’ils avaient vu des monstres terribles lors de leurs grandes traversées afin de protéger le secret de leurs voies maritimes. Les géographes enrichissaient l’imaginaire populaire en " meublant " les parties océanes de leurs cartes de monstres excentriques tels que les décrivaient les marins.

Le Speculum Regale, texte scandinave datant du milieu du XIIIème siècle, donnait quelques descriptions de ces monstres terribles qui étaient sûrement des cétacés, qui détruisaient les navires et les hommes, et alimentaient les légendes. Le Narval y figurait également: on lui attribuait de se nourrir de charognes (il était donc interdit de consommer sa viande) et d’être d’un tempérament très agressif. En 1663, La Peyrere estimait que " le narval était à la baleine ce que le rhinocéros était à l’éléphant ", et au XIXème siècle encore, on prêtait au narval une cruauté naturelle; ils livraient aux baleines de sanglants combats, visaient à les transpercer avec leur défense, pour les tuer et savourer " leur langue, dont ils étaient très friands " (Gérardin, 1817). Ces monstres étaient féroces et cruels, " jamais repus de leurs tueries alors qu’ils parcouraient les océans en tout sens à la recherche des navires. Ils bondissaient dans l’air de telle sorte qu’ils pouvaient se déplacer facilement, faire sombrer les navires et les détruire totalement. Ces poissons n’étaient pas comestibles, mais étaient au contraire destinés à être l’ennemi de l’humanité! "

Malgré ces récits et l’intuition (peu répandue en Europe) que l’animal porteur de la fabuleuse corne pouvait être un monstre des fonds des mers, la croyance la plus répandue était que la licorne était un animal terrestre. C’est pourquoi il semble, comme l’écrit R.Caillois, qu’il n’y ait aucun rapport entre la blanche cavale et le narval groenlandais. En effet la corne, d’un côté panacée coûteuse, de l’autre apanage d’un animal mythique (dont personne ne se soucie de savoir si sa corne a des vertus thérapeutiques), est incohérente dans sa définition. On dirait qu’il s’agit de deux cornes provenant de deux animaux différents. On ne connaît aucun myth ou légende donnant un rôle au narval, que ce soit chez les Esquimaux ou chez les peuples scandinaves et du nord de l’Europe. Pourquoi l’inventivité humaine s’est-elle emparée du quadrupède imaginaire et n’a-t-elle rien donné au cétacé véritable porteur du rostre?

symétrie et dissymétrie

La licorne et le narval illustrent dans leur morphologie corporelle le couple des contraires symétrie/dissymétrie. Dissymétrique est cette dent qui pousse uniquement au maxillaire gauche du narval mâle. Symétrique au contraire est la licorne des tapisseries: elle porte sa corne en plein milieu du front, dans l’axe sagittal qui sépare le corps en deux moitiés identiques. Pour R.Caillois cette asymétrie devenue symétrie dans les légendes est la preuve de l’" authentique dichotomie fonctionnelle de l’esprit ". Cette dent unique gauche, démesurée, de surcroît vrillée vers la gauche (quand il y en a deux, elles sont toutes les deux vrillées vers la gauche, ce qui est encore moins symétrique) est pour l’esprit humain " une démence, un paroxysme d’hypertélie de la dissymétrie animale ". De plus, cette dent est encombrante et inutile pour l’animal qui la porte, qui ne s’en sert pas de façon agressive dans la réalité.

C’est tout naturellement que l’anormalité zoologique a été gommée par l’esprit humain au profit d’une régularité imaginaire. La perception et la mémoire poussent à rectifier la vision ou le souvenir et à introduire la symétrie là où elle n’est pas. Il est vrai que l’homme a une véritable préférence pour la symétrie des visages, qu’il trouve plus beaux, pour la régularité des comportements sociaux, etc. Ne connaissant pas l’origine de ces défenses, avec des bribes de récits de marins, l’imaginaire populaire a construit en pensée un animal demi-fabuleux (à mi chemin entre la réalité et le merveilleux car la corne existe, même si on a du mal à en croire ses yeux), mais assurément symétrique, ayant la beauté de cette chose: or qu’y a-t-il de plus gracieux et de plus régulier qu’une jument blanche qui la porterait sur le front comme un parement féminin. Comme pour tout être merveilleux qui se doit d’être hybride, l’imagination populaire lui a ajouté une barbichette (peut-être la rumeur est-elle venue des chèvres angora de l’Himalaya dont on tressait les cornes?). On peut aussi noter dans le même sens comment dans les premiers croquis qui ont été faits du narval au XVIIème siècle, la défense est placée au milieu, comment son crâne est dessiné symétrique alors qu’en réalité il ne l’est pas (nous le verrons). L’esprit humain s’est rebellé contre une dissymétrie si monstrueuse. Voilà le seul lien entre la licorne et le narval, un lien d’antinomie.

La légende de Arion

Jadis, sur l'ile de Lesbos, en Grèce, vivait Arion, un jeune musicien qui chantait et jouait de la cithare comme personne. On raconte qu'aprés avoir vécu à Corinthe, à la cour du tyran Périandre, il décida de se rendre dans les colonies de la grande Grèce. En Sicile, il disputa et remporta tous les concours qui opposaient les meilleurs chanteurs et musiciens. comblé de présents et d'argent, il voulut rentrer dans son pays et s'embarqua à tarente, avec toutes ses richesses, sur un navire Corinthien. Las, l'équipage était constitué de pirates qui décidèrent de le tuer pour s'approprier son trésor. Arion les supplia de l'épargner en échange de ses biens. En guise de réponse, ils lui enjoignirent de se jeter à la mer. Le musicien prit sa lyre, interpréta une complainte dont la beauté stupéfia les matelots, puis plongea. Un dauphin le prit immédiatement sur son dos et le ramena sain et sauf à terre, prés du cap Tenare. De là, Arion regagna la cour de Périandre, auquel, il conta son aventure. Quand les pirates débarquèrent à Corinthe, le roi leur demanda des nouvelles du musicien. Ceux-ci prétendirent qu'ils l'avaient laissé à Tarente, mais lorsque Arion fit son apparition, ils ne purent mentir davantage et furent obligés de restituer l'argent qu'ils lui avaient volé. C'est donc grâce à un dauphin qu'Arion recouvra tous ses biens.

La légende Inuit

Les inuits justifient la présence de la fameuse canine du narval. Une veuve vivait avec sa fille et son fils, aveugle, dans une cabane isolée, construite avec des os de baleine et des pierres recouverts de peaux de phoque. Seule une petite fenêtre éclairait leur modeste logis. Un jour, un ours blanc s'en approcha. La famille disposait de suffisamment de nourriture pour l'hiver, mais la femme obligea son fils à le tuer, et elle l'aida même à viser. Elle lui déclara ensuite que l'ours avait réussi à fuir, puis elle éloigna la dépouille, qu'elle cuisina et mangea en cachette avec sa fille. Cette dernière parvint toutefois à subtiliser quelques morceaux de viande pour son frère, qui put ainsi se nourrir pendant le sommeil de leur mère. L'hiver passa, puis le printemps revint. Le garçon demanda à sa soeur de l'accompagner au bord de la mer, de l'y laisser seul et de disséminer quelques cailloux comme repères afin qu'il puisse retrouver son chemin pour rentrer. Deux plongeons croisaient au bord de la rive : l'un d'eux s'approcha du jeune garçon, le prit sur son dos et l'emmena au large, là, il s'immergea à plusieurs reprises, jusqu'à ce que le garçon recouvre la vue. Celui-ci revint ensuite dans sa cabane et découvrit la peau de l'ours. Lorsqu'il demanda des explications à sa mère, elle lui mentit encore une fois et répondit que c'était un cadeau des chasseurs. Puis l'été arriva, avec son cortège de bancs de bélougas qui passaient prés du campement de la petite famille. Le garçon se confectionna un harpon avec une scie laissée par son père, les défenses d'un morse et le bois d'un vieux baleinier échoué sur la plage. Il fabriqua un cordage trés solide avec une peau de phoque et captura suffisamment de cétacés pour avoir de la viande et du lard jusqu'à la fin de l'hiver. Mais la mère qui était avide, l'obligea à en pêcher encore d'autres et voulut l'aider en tenant le cordage qui était attaché au harpon. Deux bélougas s'approchèrent, dont un trés grand. La veuve ordonna à son fils de harponner le plus petit, mais le jeune homme visa mal et frappa le plus grand qui, en retombant sous l'eau, entraina la femme. Celle-ci était accrochée au cétacé lorsqu'il réapparut à la surface et elle hurlait désespérément "mon couteau, mon couteau". Un tourbillon prit ses cheveux dans une longue spirale et les métamorphosa en une grande dent tandis que le bélouga l'entraina vers le fond de la mer, où leurs corps s'unirent pour former un narval. Aujourd'hui encore, quand les chasseurs s'approchent des narvals, ils entendent "mon couteau, mon couteau" avant que les animaux plongent.

La légende de chine

En chine, le dauphin du Yangtse est connu sous le nom de Bai ji , ce terme désignant la couleur blanche. La tradition chinoise l'oppose souvent à un autre odontocète vivant dans les eaux douces et les estuaires d'asie du sud-est, le marsouin noir. Malgré son comportement trés sociable, le dauphin du Yangtse n'a jamais été décrit comme ses cousins de la Grèce antique, ni même représenté par les artistes chinois, qui se sont pourtant souvent inspirés des animaux marins. C'est dans un dictionnaire intitulé Erhya ( environ 1000 ans avant j-c, mais la datation est incertaine ) que l'on trouve la première illustration de cette espèce. Encore une fois, c'est une trés belle légende qui nous apprend pourquoi le dauphin du yangtse et le marsouin noir sont de couleur différente. Il y avait en chine un trés beau lac, le lac Dongting, si beau que l'on aurait cru une peinture. Dans la montagne vivait un riche propriétaire, Bai, dont la fille était aussi belle que douce. Le vieil homme était trés sévére et lui interdisait de parler à qui que ce soit, toutefois, la jeune fille, trés enjouée, lui désobéissait et se rendait quand même au bord du lac, en cachette. Un jour, elle y rencontra un jeune fermier qui avait été embauché par son père l'année précédente. Ils tombèrent immédiatement amoureux l'un de l'autre et prirent l'habitude de se donner rendez-vous sur la plage, où le jeune homme jouait de la flûte de bambou pour plaire à sa belle. Un jour où la jeune femme, entendant la musique, allait rejoindre son soupirant, son père la surprit et l'enferma à la maison, puis il ordonna aux serviteurs d'arreter et de fouetter le fermier. Imprudente, la jeune amoureuse courut au secours de ce dernier, mais son père, fou de rage, les fit noyer tous deux dans le dongting. Lorsque la mère l'apprit, elle chassa son mari. Les années passèrent. Un jour, Bai décida de revenir chez lui. Sur le bateau qu'il avait emprunté, il abusa d'une jeune fille, qui, désespérée, se suicida. A ce moment-là, une feuille remonta à la surface de l'eau. On pouvait y lire l'inscription suivante : "Il y a trés longtemps, tu as empêché l'amour entre ta fille et le fermier en les jetant dans le lac. Aujourd'hui, tu as violé la fille d'un autre homme, et elle à mis fin à ces jours dans ce même lac. Tu es un monstre, malgré ton visage d'homme. " Tout à coup une tempête fit chavirer l'embarcation et Bai se transforma en dauphin de couleur sombre (un marsouin noir). Quand les chinois voient deux dauphins -un foncé et un clair- nager ensemble, ils disent que c'est le père qui suit sa fille réincarnée en dauphin du yangtse.

La légende d'Old Tom

On sait aujourd'hui que les rencontres entre l'homme et le dauphin ne sont pas le fruit de notre imagination : L'histoire d'Old Tom n'a rien d'une légende, bien qu'elle en ait tout l'air. A Twoford Bay, sur la côte de sud-est de l'Australie, on a commencé à pêcher la baleine australe et le mégaptère vers 1830, puis cela a continué pendant environ un siècle.Dans cette même région, Les aborigènes entretenaient des relations particulières avec les cétacés, notamment avec les orques. Ils croyaient que ces gros animaux marins qui leur obéissaient étaient la réincarnation des guerriers morts et ils les nourrissaient. En 1860, un chasseur de baleines, Alexander Davidson, constitua des équipages d'aborigènes afin d'exploiter l'ascendant de ces derniers sur les cétacés. Les hommes jetaient des morceaux de baleine morte aux orques pour les attirer, et ceux-ci, comme pour les remercier de cette nourriture, collaboraient en leur amenant les mammifères tant convoités. Il s'établit une telle familiarité entre eux que les aborigènes reconnaissaient chaque individu à ses cicatrices ou à la forme de l'aileron dorsal. L'orque le plus célèbre fut un mâle appelé Old Tom, qui aurait "travaillé" avec les baleiniers de la baie pendant une bonne vingtaine d'années. On raconte même qu'il lui était arrivé de saisir le cordage d'un harpon et de trainer la carcasse d'une baleine morte jusqu'au rivage. Old Tom mourut de vieillesse et son corps fut récupéré le 17 septembre 1930; son squelette est aujourd'hui conservé au musée d'Eden, prés de Sydney, en Australie.

La légende canadienne

Doués de pouvoirs surnaturels, les monstres marins habitaient une ville au fond de l'océan. Ils capturaient les hommes qui s'aventuraient au large pour pêcher. Un beau jour une de ces pêcheurs de la tribu haida se transforma en orque et devint le chef. Conscient de ses origines humaines, l'orque décida de convaincre tous les monstres marins de ne plus attaquer les pêcheurs. Il les invita à une fête prés de la rivière Nass. Quand ils furent réunis chez lui, chacun vétu de son costume typique, ils prirent place autour du feu, en fonction de leur rang, et écoutèrent ses paroles. Un long silence s'ensuivit, puis tous promirent de faire ce qu'il leur demandait. Pour exprimer sa reconnaissance, le chef décida de porter leurs costumes à tour de rôle. Depuis ce jour, ses descendants sculptent des monstres marins en haut de leurs totems pour leur rendre hommage.