FUIR LES PREDATEURS

Au cours des millions d'années de leur existence, les cétacés ont dû adopter certaines stratégies pour faire face aux attaques de leurs prédateurs.

Les baleines bleues ou les baleines franches, les plus grands des cétacés, peuvent être attaquées et tuées par les orques.

Les prédateurs naturels des cétacés sont les orques et les requins, bien que parfois, dans l'Arctique, les ours polaires se nourrissent de bélugas échoués. Les espèces proches des orques, telles que la fausse orque et l'orque naine, ont déjà été aperçues en train d'attaquer d'autres cétacés. Aucune espèce de cétacés (à l'exception des orques elles-mêmes) n'est à l'abri d'une attaque : même les baleines bleues ou les baleines franches, les plus grands des cétacés, peuvent être attaquées et tuées.

LA FORMATION DE GROUPES.

La statégie de défense la plus rudimentaire que les cétacés ont adoptée consiste à former un groupe. La détecion des prèdateurs est accrue par la vision. L'audition et l'écholocation combinées de tous les membres du groupe. Dans un grand groupe, les risques pour un individu d'être attaqué sont beaucoup moins nombreux que s'il était solitaire. Les groupes de dauphins océaniques, tels que les dauphins à long bec et les dauphins tachétés atteignent parfois des milliers d'individus. Pourquoi toutes les espèces ne forment-elles pas de grands groupes pour se défendre ? Si leurs ressources alimentaires étaient assez abondantes et prévisibles, elles seraient en mesure de le faire. Cependant, les proies de nombreux cétacés sont souvent en nombre limité, ce qui peut provoquer des rivalités entre les membres d'un groupe chez la plupart des espèces dépend dans une large mesure de l'écologie de leurs proies. Les grands dauphins côtiers, par exemple, se nourrissent de petits bancs de poissons disséminés sur un habitat limité. Ils forment souvent des groupes de moins de 20 animaux, qui peuvent offrir des avantages optimaux en terme de défense et de recherche de nourriture. Dans les eaux profondes loin des côtes, où la nourriture est présente en bancs plus importants, mais où les requins sont également plus nombreux, les mêmes espèces forment des groupes de plusieurs centaines d'individus. Il ne fait aucun doute que dans de nombreuses parties du monde, les requins chassent de façon intensive les dauphins. Prés de Sarasota, en Floride. 20 % des grands dauphins portent des marques de morsures de requins, tandis qu'à Moreton Bay, en Australie, la proportion est de plus d'un tiers. Egalement, de nombreuses cicatrices observées sur des dauphins et autres cétacés à dents sont la conséquence de comportements agressifs entre eux.

les ours polaires se nourrissent de bélugas échoués.

Les cachalots qui se déplacent lentement adoptent parfois une formation dite en "marguerite".

Une mégaptère protège son petit avec son propre corps.

LE COMBAT OU LA FUITE ?

Lorsqu'ils sont attaqués par des requins, les cétacés peuvent adopter différentes stratégies. Soit ils fuient, soit, s'ils nagent lentement ou ont un petit, ils font face et combattent. Les cachalots qui se déplacent lentement adoptent parfois une formation dite en "marguerite". Les adultes forment un cercle, la tête dirigée vers le centre et les nageoires caudales (leurs armes de défense) vers l'extérieur. Les jeunes et les animaux blessés sont placés à l'intérieur du cercle. Les cachalots peuvent ainsi plonger dans les profondeurs pour échapper aux attaquants. Dans tous les cas un tel altruisme révèle un fondement biologique solide dans les relations génétiques, ces compagnons étant vraisemblablement de proches parents ou des femelles susceptibles de porter un de leurs petits.

Les cétacés à fanons forment des groupes plus petits que les cétacés à dents, et ont des liens sociaux moins cohésifs et moins durables. A l'exception de mères qui défendent leurs petits, rien ne permet d'affirmer avec certitude que les cétacés à fanons défendent leurs congénères contre les attaques. De nombreux mégaptères et autres cétacés portent des cicatrices sur les nageoires caudales, vraisemblablement dues à des attaques manquées d'orques.

On a pu observer des mégaptères réagir aux attaques d'orques en nageant en cercle tout en donnant de violents coups de nageoires caudales. A moins de réagir vigoureusement, un cétacé à fanons solitaire ne peut généralement pas faire grand chose face à une telle attaque coordonnée. Toutefois, tous les cétacés à fanons ne réagissent pas de la sorte. Un rorqual de bryde, tué par des orques dans le golfe de Californie, fut observé en train de faire de simples tentatives pour sauter par-dessus ses attaquants. Aussi, il arrive qu'une baleine grise avec son petit, attaquée par des orques, cherche à fuir, craignant sans doute que les coups de nageoires dorsales ne blessent le petit en même temps que les assaillants.

Chasse aux lions de mer Apprentissage de l'échouage volontaire. Les lions de mer.

AUTRES TACTIQUES

On a pu observer chez les grands cachalots une extaordinaire attitude défensive présentant un curieux parallèle avec leurs proies favorites, les calmars, qui n'échappent grâce à des nuages d'encre. Lorsqu'ils sont menacés, les grands cachalots et les cachalots pygmées émettent parfois des nuages de fèces aveuglants. On se demande si cette tactique leur a été inspirée par des millions d'années de chasse aux calmars. De nombreux cétacés plus petits ont adopté une technique de camouflage plus passive, qui consiste à arborer une couleur plus foncée sur la partie dorsale que sur la partie ventrale, ce qui les rend plus difficiles à voir pour les requins.

Entre autres moyens de défenses, les cétacés peuvent feindre de charger, se gonfler, souffler trés fort, adopter des attitudes menaçantes, comme lever la queue et sauter hors de l'eau, ou encore, pour une mère, placer son corps entre son petit et un bateau qui s'approche.

Les dauphins à long bec, recherchent la sécurité par le nombre Un marsouin est pris en chasse par une orque. Une fois sevré, les jeunes lions de mer affronte et paye de eurs vies, les attaques des orques