Observer les cétacés.

L'observation des cétacés est une expérience qui reste en mémoire, Nous avons plusieurs possibilitées de les observer.

A partir du littoral. La terre offre, elle aussi, de nombreuses occasions d'observer les cétacés. Dans l'esprit de nombreuses personnes, l'image typique d'une rencontre avec un cétacé a pour cadre le pont d'un bateau. Mais si l'on considère l'étendue des littoraux, et combien il est fréquent de trouver nombreuses espèces à proximité du rivage, la terre offre un potentiel d'observation évident. L'observation sur terre est gratuite, vous pouvez la pratiquer à tout moment, prendre votre temps et la combiner avec vos voyages. Vous pouvez la pratiquer même lorsque le temps est trop mauvais pour les bateaux (cependant il est difficile de repérer les cétacés dans ces conditions), et vous pouvez apprécier le paysage souvent magnifique et sauvage des côtes. Surtout, vous n'affecterez en rien le comportement des animaux, car vous ne faites pas intrusion dans leur environnement. Le principal inconvénient de l'observation sur terre réside dans le fait que vous dépendez de la venue des animaux dans votre champ de vision.C'est frustrant, par exemple, de voir les éclaboussements d'un banc de dauphins ou les souffles d'un trés grand cétacé à l'horizon, sans aucun espoir de pouvoir les identifier. Vous devez également vous armer de patience et vous attendre à ne rien voir.

Baleine grise au large de la côte ouest de l'Amérique du Nord Baleine australe qui nage à proximité du rivage Une mère et son petit

Où se rendre ? Je vous invites à consulter le guide d'observation des cétacés. Pour vous rendres comptes des multitudes points de vue à partir du littoral, à travers le monde. Pour ce genre de rencontres, bien-sùr les jumelles ou la longue-vue sont indispensables, et il vous restes plus qu'a trouver l'endroit; une falaise de préférence. Et surtout une place bien confortable pour vous émerveillez durant des heures. Soyez patient, de temps en temps scrutez aux alentours, à la recherche de quelque chose qui sort de l'ordinaire, une forme foncée, fugitive, un éclaboussement ou le souffle d'un cétacé. Les souffles peuvent être visibles à plus de 8 km avec des jumelles.

 

A partir des bateaux. Les expéditions en bateau vous rapprochent des cétacés et procurent des expériences dont vous ne bénéficiez pas sur terre. Pour observer les cétacés à partir d'un bateau, vous avez deux possibilités.

SUR VOTRE PROPRE BATEAU. Certains types d'embarcation sont plus indiqués que d'autre selon l'endroit, le climat, l'état de la mer, l'expérience de l'organisateur et sa connaissance du comportement à adopter à proximité des mammifères marins. Dans les voies d'eau protégées, on utilise parfois des embarcations petites et fragiles pour approcher les cétacés, telles que les kayaks ou les bateaux à rame. Seuls des utilisateurs trés compétents devraient partager les eaux avec les cétacés. Bien que généralement pleins d'égards pour les petites embarcations, les cétacés, lorsqu'ils s'alimentent ou s'adonnent à des comportements sociaux, peuvent facilement heurter ou inonder les petites embarcations qui se sont trop approchées, et ce n'est pas le moment d'apprendre les techniques pour éviter de chavirer. Certaines embarcations ont moins d'impact que d'autres. Les bateaux à voile font peu de bruit sous l'eau. Les moteurs à faibles tours ont moins d'effet que, par exemple, le bruit aigu d'un hors-bord à grande vitesse, qui peut perturber la communication et le comportement des cétacés à une distance considérable. La vitesse elle-même est un problème: si vous êtes dans une zone fréquentée par les mammifères marins, avancez lentement et soyez vigilant. Pensez également à avoir un dispositif de sécurité d'hélice adapté, car les baleines, les dauphins et les marsouins sont de plus en plus souvent victimes des hélices. De nombreuses personnes rencontrent des baleines en utilisant de petites embarcations à faible puissance, telles que les runabouts utilisés par les pêcheurs amateurs. Manoeuvrer toute sorte d'embarcation sur les voies d'eau ouvertes est une entreprise sérieuse, et vous devez non seulement être trés compétent dans le maniement d'un bateau, mais aussi avoir le bon matériel de sauvetage et de communication, et savoir l'utiliser. Une fois que vous avez repéré des baleines ou des dauphins, c'est le moment de respecter les règles de l'observation (voir plus bas). Toutefois, vous ne pouvez pas empêcher les cétacés d'être attirés par votre présence. L'une des expériences les plus agréables consiste à observer un groupe de dauphins dynamiques sauter au dessus de la vague d'étrave en se faisant concurrence pour avoir la meilleure place, émettant des cliquetis et des sifflements en suivant de l'oeil les hommes penchés à seulement un mètre au-dessus d'eux. Si vous avancez à grande vitesse lorsque les dauphins approchent, ralentissez: ils préfèrent les vitesses plus lentes, et resteront avec vous plus longtemps. Les baleines et les dauphins semblent apprécier le mouvement silencieux des voiliers, et les dauphins sautent souvent devant la proue de ce genre de bateaux. Les baleines sont attirées par les voiliers, peut-être parce qu'ils sont de taille comparable et ont vaguement la forme de leurs congénères.

Le rorqual Dans les zodiacs pour observer les mégaptères dans la banquise de la Péninsule Antarctique Un kayakiste rencontre des orques, en Colombie-Britannique, au Canada

LES OPERATEURS COMMERCIAUX. L'observation des baleines est une industrie en plein essor dans de nombreuses parties du monde, constituant ainsi une activité économique vitale pour de nombreuses villes côtières, y compris les anciennes communautés baleinières. La plupart des gens ont leur premier contact avec des baleines et des dauphins par le biais des opérations commerciales qui peuvent offrir desexpériences vraiment inoubliables. La plupart des opérateurs commerciaux sont reesponsables, et se préoccupent véritablement du bien-être des cétacés. Mais du fait que l'observation des cétacés soit devenue une industrie compétitive, les aspects éthiques sont parfois sacrifiés au nom de la concurrence. Afin d'offrir à leurs clients des démonstrations spectaculaires, certains opérateurs harcèlent les cétacés. Vous pouvez faire preuve de responsabilité en choisissant des opérateurs qui ont bonne réputation ou en signalant aux opérateurs les éventuelles infractions.

 

Des rencontres dangereuses. Le but de l'observation des baleines est de rapprocher les cétacés et les hommes, un risque de blessure physique existe cependant pour les deux lors de ces rencontres. Même les dauphins et les marsouins, les plus petits des cétacés, sont des animaux puissants comparés aux hommes, et peuvent provoquer de sérieux dommages aux humains et à leurs bateaux. Il existe également un grand risque que les bateaux blessent les cétacés.

LES BATEAUX. Les rencontres violentes entre les cétacés et les bateaux ne sont pas un phénomène récent. Pendant des milliers d'années, alors que les hommes chassaient dans des embarcations ouvertes, la chasse était, en réalité, un combat de prés qui se soldait parfois par des pertes humaines suite au chavirage ou à la destruction des bateaux. Les baleiniers considéraient les cachalots et les baleines grises comme particulièrement dangereux, mais ces animaux répondaient à une tentative des hommes de les tuer, ce qui est loin d'être l'intention des observateurs modernes.

Chasse à la baleine. Jusqu'au xviii° siècle, on ne s'ttaque pas au cachalot, tant sa réputation est redoutable. Célèbre scène de "Moby Dick"

cependant, les risques de collisions entre les cétacés et les bateaux existent encore. Ils peuvent être totalement accidentels ou la conséquence s'une réaction de la part du cétacé contre ce qu'il perçoit comme une menace. Aussi importe-t-il de prendre d'évidentes précautions, en particulier en ce qui concerne la vitesse. Il est en effet presque impossible pour des cétacés faisant surface d'éviter les bateaux rapides qui changent brusquement de trajectoire. Dans de nombreux pays, lorsque vous vous trouvez à proximité de cétacés dans toutes circonstances, des règlement régissent votre distance d'approche et votre comportement. Pour être simple, soyez attentionnés. Toute personne qui ne l'est pas, s'expose à des problèmes. Les cétacés eux-mêmes sont généralement pleins d'égards pour les petits bateaux, et n'ont aucune raison de les affronter à moins de se sentir provoqués. La provocation n'a pas besoin d'être intentionnelle : un bateau qui se dirige innocemment sur un cétacé et son petit représente parfois une sérieuse menace, et, à la surprise des marins, la mère peut défendre son petit en conséquence. De nombreuses "attaques" dirigées sur des bateaux peuvent ainsi être dues à des confrontations ou à des collisions accidentelles. Mais, bien entendu, les cétacés s'éploient librement, et parfois, même si vous avez gardé une distance respectable, ils se retrouvent soudainement autour de vous. Il faut éviter les cétacés trés actifs, comme par exemple ceux qui s'alimentent ou se font concurrence pour s'accoupler. Il s'agit d'activités importantes qui requièrent toute l'attention des animaux, et les petits bateaux qui se retrouvent au centre de telles situations peuvent être en danger. Un simple coup de nageoire caudale peut suffire à détruire une petite embarcation. A Baja California, au Mexique, deux personnes ont été tuées lorsque l'avant de leur bateau a été heurté par une femelle baleine grise. Leur embarcation avait séparé la mère et son petit, sans qu'ils sachent en décrypter les signaux.

Baleine grise, portant des cicatrices dues à une hélice Une baleine qui sort de l'eau peut par inadvertance, détruire un petit bateau ou tuer un nageur.

LES NAGEURS. Dans de nombreuses parties du monde, nager avec les dauphins est devenu un passe-temps populaire, mais nous devons être conscients que les cétacés ne partagent pas nécessairement le plaisir qu'éprouvent les hommes pour cette activité, et peuvent parfois la trouver menaçante. En dépit des nombreux exemples de relations amicales, voire intimes, entre les cétacés et les hommes dans l'eau, nager avec des dauphins n'est pas sans risque. Il existe au moins un cas dans lequel un grand dauphin, qui avait pris l'habitude de s'approcher des nageurs sur une plage brésilienne, a heurté fatalement un nageur qui l'aurait harcelé. Il existe également des cas de cétacés en captivité qui se sont retournés contre leur dresseur et l'ont tué. De nombreuses personnes idéalisent les dauphins presque comme des jouets, des créatures inoffensives, souriantes, qui ne pourraient en aucun cas nous vouloir du mal. Même si les cétacés nous traitent souvent avec curiosité et respect (ou indifférence) nous devons éviter de croire pour autant à une totale bienveillance. Les grandes baleines, bien que gracieuses dans l'eau et extrêmement conscientes de la présence de nageurs, ont une puissance impressionnante qui ne ménage pas forcément. Un photographe Argentin expérimenté a eu plusieurs os brisés lorsqu'une baleine australe l'a légèrement bousculé. La plongée sous-marine avec les cétacés n'est pas recommandée, car de nombreuses espèces n'aiment pas les bulles qu'elle provoque car elles sont pour elles des signes de menace. Dans de nombreux pays, la nage intentionnelle avec des cétacés est interdite, mais rien n'empêche de les approcher en respectant la distance minimale autorisée. N'oubliez également jamais que la croyance qui veut que lorsqu'il y a des dauphins il n'y a pas de requins n'est absolument pas fondée, dans de nombreuses régions, les requins se nourrissent de dauphins, et même de grandes baleines. Les baleines, les dauphins et les marsouins ne sont pas de "gentilles petites bêtes"; ce sont des animaux intelligents mais trés différents de nous, qu'il faut donc apprendre à traiter avec le plus grand respect.

Nageur avec une baleine australe des globicéphales des globicéphales

Les règles de conduite. Certains pays disposent de lois en matière d'observation des cétacés, les règles de conduite étant un élément important. Ces règles de conduite peuvent avoir force de loi et visent à réduire la gêne potentielle des cétacés par les bateaux et les avions. Une des raisons qui rend ces règles nécessaires est la sécurité des personnes à bord, qui risquent de se retrouver dans des situations dangereuses lorsque les baleines se sentent menacées. Toutefois, la principale raison est la protection des cétacés, car ils sont sensibles aux perturbations et au harcèlement, même lorsque ce n'est pas intentionnel. Le son sous l'eau est une importante forme de perturbation pour les cétacés qui est souvent négligée car non visible. De nombreux bateaux émettent des bruits de moteur ou d'hélice si sonores qu'ils peuvent être détectés à des kilomètres, et a fortiori déranger de nombreuses espèces à proximité. Tout aussi important, certaines fréquences sont plus dérangeantes que d'autres, en fonction de la sensibilité et de la gamme de sons des espèces concernées. On pense que les baleines peuvent détecter des sons émis par un brise-glace à 30 km de distance. Même les sons d'un avion peuvent pénétrer dans l'eau: un chasseur à réaction volant à basse altitude a été détecté par un hydrophone à une profondeur de 18 m. Au vu de ces faits, le risque de perturber les baleines avec des bateaux ou des avions bruyants volant à basse altitude devient beaucoup plus évident.

L'INTRUSION PHYSIQUE. Il faut également mentionner le problème de la nuisance physique. La présence de bateaux au milieu ou à proximité d'un groupe de baleines, ou même d'un seul individu, peut déranger les activités des animaux. Le temps et l'énergie des cétacés sont limités en matière d'alimentation, de reproduction ou de mise-bas, et ils ne peuvent se permettre de se détourner de ces comportements vitaux pour éviter un bateau susceptible de les déranger. Les bateaux risquent de menacer physiquement les baleines en enfreignant les distances "de politesse" ou en isolant des cétacés du groupe, ce qui est particulièrement grave dans le cas d'une mère et de son petit. Les avions à basse altitude, notamment les hélicoptères, peuvent aussi sembler menaçants pour les cétacés. Les cétacés adoptent différentes attitudes face aux attentions que leur prêtent les hommes. Si on les approche avec précaution et considération, ils peuvent simplement poursuivre leurs activités, comme si de rien n'était, ou décider de les interrompre pour venir examiner le bateau, ce qui est justement ce que souhaitent les observateurs. S'ils n'apprécient pas cette attention, ils manifestent leur mécontentement de différentes manières. La faculté de décrypter ces changements de comportement est la clé du succés, et toute personne qui a l'intention d'observer les cétacés régulièrement devrait acquérir cette aptitude. Au premier signe de gêne, tel que changement inhabituel ou soudain de comportement, vous devriez vous éloigner rapidement.

Le mégaptère souffle sous l'eau pour indiquer qu'on le dérange. Un touriste tend la main pour carresser une baleine grise à Baja, au Mexique. Le mégaptère, lève la queue parce qu'il se sent vulnérable.

LES SIGNES DE HARCELEMENT. Le "harcèlement" consiste à s'entêter à suivre ou approcher des cétacés lorsqu'ils manifestent des signes de fuite ou de gêne. Si vous n'êtes pas certain de les déranger, accordez-leur le bénéfice du doute. Les signes de fuite ou de gêne sont les suivants : changements rapides de vitesse ou de direction; accélération de la respiration; plongée prolongée ou changement de trajectoire sous l'eau; les cétacés soufflent parfois sous l'eau ou , dans le cas d'une mère protégeant son petit, émettent des souffles ressemblant à des "grognements", donnent des coups de queue, bondissent hors de l'eau ou encore "foncent" d'un air menaçant vers le bateau. Malheureusement, certaines de ces attitudes sont spectaculaires, et on sait que certains individus peu scrupuleux harcèlent délibérément les cétacés pour provoquer ce genre de réactions. Cette conception fondée uniquement sur l'exploitation constitue une négation des besoins des cétacés. En tant qu'observateur, vous devriez garder à l'esprit qu'il est de votre responsabilité de connaitre les normes et les comportements adéquats. Essayez d'adopter des règles de conduite les plus rigoureuses possibles. Vous pouvez inciter les autres, y compris les opérateurs commerciaux, à les respecter. Et, souvenez-vous que les règles sont essentiellement un compromis qui accorde au public ce qu'il souhaite : la possibilité d'observer de plus ou moins prés les cétacés. Un compromis avec l'animal, donc, mais aussi avec vous même, en mesurant votre propre désir d'approcher : Les observateurs responsables savent quand ils doivent laisser les animaux tranquilles.

Une attitude responsable. L'observation des cétacés en elle-même n'est pas une pratique nuisible si elle est menée de façon responsable. En termes de relations avec les cétacés, nous vivons une époque privilégiée. Il n'y a jamais eu autant d'opportunités de les observer dans leurs habitats naturels, et nous avons atteint un niveau de connaissance sans précédant sur ces extraordinaires animaux et sur les problèmes qu'ils rencontrent. Dans le passé, l'exploitation commerciale des baleines et des dauphins a souvent été affligeante. L'ignorance et la cupidité ont beaucoup de poids dans la société humaine, et en l'absence d'appréciation de la valeur intrinsèque des mammifères marins sauvages, l'exploitation était inévitable. Au cours des 25 dernières années, la situation a considérablement changé, grâce à l'explosion des connaissances scientifiques sur les cétacés, et dans de nombreuses parties du monde une attitude beaucoup plus respectueuse envers ces animaux s'est fait sentir. Pourtant, en dépit de l'appréciation que nous avons maintenant des cétacés, leur situation s'aggrave. L'exploitation de nombreuses espèces s'intensifie et le milieu marin dont ils dépendent doit faire face à une destruction toujours plus grande.

L'approche soudaine de ce bateau, peut déranger le mégaptère. Les observateurs perturbent les orques en les encerclant. Observer tranquillement le comportement naturel des baleines australes de façon organisée, sans les déranger.

UNE QUESTION D'ATTITUDE. En quoi cette situation est-elle de notre responsabilité ? Est-ce que nous voyons ces animaux comme une sorte de bien dont on dispose, de spectacle sauvage, de parc à thème vivant que l'on observe brièvement et que l'on oublie ? Ou s'agit-il de créatures intelligentes, qui vivent indépendamment des hommes, et qui ont un droit beaucoup plus ancien que nous ? Malheureusement, les activités humaines s'immiscent aujourd'hui dans la vie des cétacés à tous les niveaux, par le biais de la chasse, de la pêche intensive, de la pollution, de la dégradation de l'habitat, et du bruit dans les océans. L'observation doit-elle s'ajouter à liste des activités qui diminuent la qualité de vie des cétacés ? Ou permettra-t-elle d'accroitre la valeur de notre propre expérience du monde, tout en accordant aux baleines et aux dauphins le respect et la considération qu'ils méritent ?

LE TOURISME BALEINIER. Simultanément au récent rétablissement de populations de cétacés dans de nombreuses région. L'observation des baleines et des dauphins est en plein essor dans le monde. Les cétacés représentent un créneau dans laquelle les entrepreneurs se sont précipités. Dans les régions côtières, le long des itinéraires de migration, et dans certaines zones d'alimentation et de reproduction. L'observation des cétacés constitue aujourd'hui une attraction touristique de plus en plus importante. De nombreux pays disposent aujourd'hui de règles d'observation des baleines, afin de protéger les cétacés des observateurs trop zélés. Mais lorsqu'une industrie compétitive est fondée sur l'observation des animaux sauvages, il existe toujours des tensions entre les pressions commerciales et les besoins des animaux. Trop souvent, les besoins des animaux passent au second plan.

Observation des belugas dans le Saint-Laurent. Une naturaliste, indique les particularités à rechercher lors d'une excursion à Samanà Bay, en République Dominicaine. Une baleine à bosse surgissant hors des flots, nageoires déployées comme pour prendre son envol.

LA RECHERCHE ET LA FORMATION. Les voyages pédagogiques peuvent rendre le public plus attentif aux animaux, et finalement, à la préservation marine. En Amérique du Nord et dans d'autres parties du monde, un système efficace, qui se traduit par la présence de biologistes à bord, donne de trés bons résultats. Les biologistes aident à trouver les cétacés, font des commentaires informatifs et anecdotiques, et répondent aux questions des clients. En échange, ils peuvent voyager gratuitement pour faire leurs recherches et sont parfois autorisés à vendre des marchandises à bord pour collecter des fonds. Dans de rares endroits, les opérateurs font don d'un pourcentage du prix du billet pour l'achat d'équipement ou pour payer d'autres aspects du travail de recherche.

LE RÖLE DES INDIVIDUS. Il est de notre responsabilité à tous de protéger les cétacés contre les mauvais traitements et le harcèlement, que nous y soyons conraints par la loi ou pas. Un bateau qui se déplace de façon inconsidérée peut non seulement troubler et ennuyer les baleines, mais également les mettre en danger ou risquer de les éloigner d'une zone dans laquelle ils viennent depuis des générations. Un grand nombre d'armateurs et d'opérateurs n'ont aucune idée du comportement à adopter en présence de cétacés, et certains actes de harcèlement choquants peuvent découler de cette ignorance. Nous pouvons choisir d'exercer notre responsabilité en faisant objection aux actions de tels opérateurs. Le moins que nous puissions faire est de veiller à ce que notre propre comportement en présence des cétacés ne risque pas d'avoir un effet préjudiciable sur leur comportement et leur bien-être. Pour ce faire, nous devons apprendre à reconnaître et à interpréter les fondements de leur comportement et de leur vie sociale et à nous familiariser avec les règles strictes d'observation qui visent à cette fin. Dans le cas contraire, nous nous livrons simplement à une autre forme d'exploitation, qui risque de contribuer à un déclin de ces animaux.

Nageoire pectorale caractéristique de la baleine à bosse. Face à face avec un cachalot, prés de Husavik, en Islande. Lagénorhynques obscurs jouant au large de Kaikoura, en Nouvelle-Zélande

Les hydrophones.

Les sons émis par les cétacés constituent une part importante de leurs relations sociales. De nombreuses personnes ont entendu les célèbres chants des mégaptères, mais tous les cétacés "vocalisent" à différentes périodes. Le monde des sons sous-marins, auquel on peut accéder grâce à des hydrphones (des microphones sous-marins), peut être une révélation. Outre les plaintes, les cris et les cliquetis des cétacés, il y a les magnifiques appels des phoques, le bruit des crevettes et une étonnante variété de sons émis par les poissons. On entend également à quel point les sons des bateaux sont pénétrants. La technologie utilisée pour écouter les baleines et les dauphins est simple et relativement bon marché, les hydrophones sont descendus à 6 - 9 mètres dans l'eau à partir d'un bateau immobile. Ils sont reliés à un préamplificateur, qui amplifie le signal avant que ce dernier ne passe dans un magnétophone à cassettes