SAUVER LES CETACES.

Nous avons vu pour le moment sur ce site, les massacres qui touchent les baleines depuis des siècles, et qui continue encore de nos jours. Qu'en-est-t-il des autres menaces qui touche petits et grands cétacés. . . . .

Les dangers de la pollution Les dangers des bateaux Les dangers des filets de pêches

La chasse aux petits cétacés Des dizaines de milliers, peut-être même des centaines de milliers de petits cétacés, sont chassés chaque année à travers le monde. les animaux sont massacrés pour diverses raisons: dans la plupart des cas, pour fournir de la viande destinée à la consommation humaine, ou parce qu'ils font office de boucs émissaires dans les zones de pêche mal gérées. On les tue également pour en faire des appâts pour les crabes et même pour finir hachés dans les engrais ou la nourriture des volailles.

LA CHASSE DE SUBSISTANCE. Peu de communautés dépendent des petits cétacés pour leur survie. Toutefois, les bélugas et les narvals sont tués dans les régions arctiques du Canada, aux Etats-Unis, au Groenland et en Russie depuis des siècles. Leur huile est utilisée pour l'éclairage et la cuisine, leur graisse et leur peau pour l'élaboration de mets délicats, appelés muktuk, et leur viande pour la consommation humaine ou pour nourrir les chiens de traineaux. Les longues défenses du narval màle étaient autrefois utilisées comme piquets de tentes, patins de traineaux, et manches de lances (à la place du bois). Plus récemment, jusqu'à l'interdiction de ce commerce, ils étaient vendus comme souvenirs aux touristes. De nos jours, environ 1000 narvals sont capturés par an, principalement par les Inuits de l'Arctique canadien et du Groenland Occidental (beaucoup plus sont touchés, mais coulent avant d'être repêchés). Les Inuits d'Alaska capturent probablement 200 bélugas par an, apparemment sans incidence négative sur la population. Mais plus de 2000 bélugas sont capturés par les Inuits de l'Arctique Canadien, du Groenland Occidental et de la russie Arctique, probablement avec des conséquences graves sur la survie de la population.

LA CHASSE COMMERCIALE. Les petits cétacés sont tués pour le commerce, principalement au Pérou et au japon. Jusqu'à une époque récente, 20.000 dauphins et marsouins étaient tués chaque année sur la côte péruvienne. Les lagénorhynques obscurs et les marsoulns de Burmeister étaient les plus touchés, mais de nombreuses autres espèces ont également subi de graves pertes. Au terme d'une longue campagne menée par les groupes d'écologistes, le gouvernement Péruvien a finalement interdit la chasse au dauphin en 1990. Mais aucun effort ne fut entrepris pour assurer l'application de la nouvelle loi, et la police locale elle-même fermait les yeux. Finalement, en 1996, le gouvernement renforça l'application de la loi et instaura de longues peines de prison ainsi que d'autres peines sévères. Cependant, bien que l'étendue du problème ait diminué, la chasse continue. Au Japon, la situation est encore pire. Les pêcheurs japonais chassent activement pas moins de 16 des 21 espèces de petits cétacés présents dans leurs eaux côtières. De petits bateaux côtiers, équipés de canons qui lancent des harpons explosifs, sont utilisés pour tuer environ 50 bérardius du nord chaque année. Des harpons manuels sont lancés de petits bateaux pour capturer des lagénohynques à flancs blancs du pacifique et des marsouins de dall. D'autres opérations ont pour cibles le nauphin bleu et blanc, le grand dauphin, le dauphin de risso, le dauphin tacheté, le globicéphale tropicale et la fausse orque, ainsi que d'autres espèces. Dans la plupart des cas, la viande est commercialisée au Japon, souvent frauduleusement sous le nom de viande de baleine.

Le narval est prisé pour

sa précieuse défense

Chasse " traditionnelle "

aux Iles Féroé

Tuerie de dauphins au japon

LES BOUCS EMISSAIRES. Les pêcheurs accusent souvent les baleines, les dauphins et les marsouins d'endommager les filets et de voler ou effrayer " leur " poisson. Par représailles, ils les tuent dès qu'ils en ont l'occasion. Il existe même des "massacres" organisés, parfois avec l'approbation ou le soutien du gouvernement, afin d'éliminer le plus de cétacés possibles. La plus grande chasse destinée à réduire la concurrence avec les pêcheries a lieu dans la mer noire depuis 1870. Au cours de la période la plus sombre, entre 1931 et 1941, plus de 50.000 dauphins et marsouins ont été tués chaque année, soit 500.000. Les méthodes de de chasse utilisées sont également inquiétantes. Dans les années 1920 et 1930, le gouvernement québécois a littéralement bombardé les bélugas par voie aérienne; en 1956, le gouvernement islandais a fait le nécessaire pour qu'un bateau américain utilise des mitraillettes, des fusées et des grenades sous-marines contre les orques; et dans le milieu des années 1980, les pêcheurs d'Alaska utilisaient des explosifs et des armes à feu pour éliminer les orques. Les écosystèmes marins sont trés complexes; aussi, malgré les accusations des pêcheurs à l'encontre des cétacés, il reste trés difficile de calculer leur impact réel sur la pêche. D'ailleurs pêcheurs et petits cétacés capturent le plus souvent des espèces de poissons totalement différentes: la pénurie de poissons totalement différentes: la pénurie de poisson dans certaines zones demeure généralement le résultat d'une surexploitation par les pêcheurs eux-mêmes.


Les cétacés en captivité. Peut-on justifier le fait de priver les cétacés de leur environement sauvage et de les garder en captivité, ou est-ce simplement une question d'argent ? Les baleines, les dauphins et les marsouins sont les stars incontestées des aquariums, des parcs marins et des zoos à travers le monde. Chaque année des millions de personnes se précipitent pour les voir "embrasser" leur dresseur, attraper des balles, sauter à travers des cerceaux, effectuer des sauts périlleux et des bonds synchronisés dans une chorégraphie particulière. Les premiers grands dauphins ont été mis en captivité il y a plus d'un siècle, et depuis, au moins 25 espèces ont subi ce sort. Aujourd'hui, des lagénorhynques à flancs blancs du pacifique, des fausses orques, des bélugas, des orcelles de l'Irrawaddy et beaucoup d'autres sont détenus dans des bassins à filet, des aquariums en béton, et même dans les piscines d'hôtels. bien que quelques-uns soient élevés en captivité, la grande majorité est encore arrachée à son élément naturel. Il n'est pas surprenant que, depuis des années, les groupes pour la défense de l'environnement et le bien-être des animaux fassent campagne en faveur d'une interdiction totale de la capture des cétacés sauvages. Ils souhaiteraient également que les animaux en captivité soient relâchés, dans la mesure du posible.

LA CRUAUTE. Les personnes qui gardent les cétacés en captivité affirment qu'en échange de leur liberté ils échappent aux deux plus grands problèmes de la vie sauvage : avoir faim et être mangé. Mais les groupes de défense des animaux rétorquent que les cétacées ne sont absolument pas adaptés à la vie en captivité, et de ce fait, les priver de leur liberté dans de petits bassin est à la fois immoral et cruel. Au début, un grand nombre d'animaux mourait au cours des premières heures ou des premiers jours de leur capture, et ceux qui restaient survivaient rarement plus de quelques mois. Aujourd'hui encore, alors que nous connaissons mieux leurs besoins, la transition entre la vie en liberté et le confinement peut-être trés traumatisante. Les meilleurs établissements disposent d'enclos côtiers qui sont remplis naturellement d'eau de mer et nettoyés par chaque marée; ils font souvent plusieurs hectares et sont assez profonds. Les animaux sont maintenus dans des groupes familiaux soigneusement structurés, nourris selon des régimes variés et sains, et font l'objet de bilans de santé réguliers par des vétérinaires. Malheureusement, ces établissements constituent une minorité. La plupart se composent d'aquariums en béton totalement dénudés, avec de l'eau sale, et parfois privés de la lumière du soleil. Les animaux sont seuls, ou avec des compagnons qu'ils ne connaissent pas, et doivent s'adapter à une mauvaise alimentation constituée de poissons morts. Parfois, les animaux en captivité ne supportent pas cette situation. Ils nagent en cercles, cessent d'émettre des sons, deviennent agressifs ou déprimés et parfois se retournent contre eux mêmes.

L'INFORMATION. L'un des principaux arguments en faveur de la captivité des cétacés est l'éducation du public: les animaux y joueraient le rôle de représentants de leurs congénères. Cependant, trés peu d'installations déploient un réel effort d'instruction. Les spectacles mis en scène sont parrticulièrement contestés. Les dresseurs prétendent là encore qu'ils ont un but éducatif, et qu'ils permettent à l'animal de se maintenir en forme physique et mentale. Mais les défenseurs des animaux affirment qu'il ne s'agit que de divertissements destinés au seul profit et perpétuant le comportement dominateur et manipulateur que nous avons envers la nature. En fin de compte, il n'est pas nécessaire de voir des baleines et des dauphins en vrai pour les comprendre et les apprécier. Aprés tout, nous sommes capables d'apprendre des choses sur la lune sans y mettre les pieds. Aussi, même si l'animal vivant a plus de chance de créer des émotions que les mots, les photographies ou les films, ces derniers pourraient être utilisés comme de solides éléments "faute de mieux". Il existe aussi de formidables possibilités pour l'avenir, dont la technologie informatique qui pourrait simuler des rencontres avec des baleines et des dauphins nous les montrant dans le monde auquel ils appartient : dans l'océan, libres et sauvages.

LA captivité peut-elle aider à protéger les espèces en voie de disparition ?

Bien que beaucoup affirment le contraire, la plupart des parcs marins et des aquariums ne font rien pour protéger les baleines, les dauphins et les marsouins. Le simple fait de maintenir en captivité des espèces en voie de disparition ne présente aucun avantage et n'est pas synonyme de préservation. C'est plutôt le contraire, car le fait d'arracher des animaux à leur environnement peut constituer une importante perte pour les populations locales. Toutefois une espèce est parfois si rare que son seul espoir de survie semble résider dans la semi-captivité. Le dauphin du Yangtzé est le cétacé le plus rare de la planète. On estime que moins d'une centaine d'individus survivent à l'état sauvage. Les menaces liées à l'expansion des activités humaines sont telles dans son habitat naturel, le Yangzi Jiang en Chine, qu'il est déja condamné. Jusqu'à aujourd'hui, la capture d'une poignée de survivants, placés en vue de reproduction dans une réserve semi-naturelle, a donné peu de résultats. Toutefois, à moins que l'ultime tentative ne soit couronnée de succés, on craint véritablement que le dauphin du Yangtzé ne disparaisse d'ici une dizaine d'années. Même si ce programme réussit, savoir si le dauphin du Yangtzé pourra jamais retourner à la vie sauvage est une autre question.


L'impact de la pêche sur les cétacés. Le nombre de baleines, dauphins et marsouins mort noyés dans les filets de pêche est trés élevé et atteind probablement le million d'animaux par an. Dans la course à la technologie pour satisfaire une demande croissante de fruits de mer dans le monde, les stocks de poissons ne sont pas les seuls à souffrir, les cétacés et d'autres animaux en sont également victimes. Nous sommes encore loin de déterminer l'impact précis dela plupart des pêches sur les cétacés, et a fortiori de mettre en place des solutions pratiques. Mais il est sans conteste nécessaire d'agir rapidement si nous voulons éviter un déclin désastreux de la population. Dans certains cas, une simple modification des filets ou des systèmes de gestion de la pêche peuvent avoir un effet positif. Aussi, une action beaucoup plus drastique, telle que la fermeture saisonnière de la pêche pourrait constituer à long terme la seule solution efficace.

LES FILETS DERIVANTS. Utilisée pour la première fois à grande échelle dans le milieu des années 1960, cette méthode de pêche est probablement la plus aveugle jamais conçue. Un seul filet dérivant peut atteindre 48 km de long. Généralement posé au crépuscule, il dérive avec les courants et le vent avant d'être relevé le lendemain ou plusieurs jours plus tard. Il est totalement indétectable car il est suspendu dans l'eau, et piège littéralement tout sur son passage. Des milliers de kilomètres de ces "murs de la mort" flottent à travers les mers en permanence, plus qu'assez pour faire le tour de la terre au niveau de l'équateur. Ces dernieres années, l'opinion mondiale a commencé progressivement à prendre conscience des dangers des filets dérivants et une résolution des nations unies sur les filets de plus de 2,5 km. de long a finalement été acceptée en décembre 1992. Mais même un filet de cette taille constitue une terrible menace pour les animaux, et bien entendu, au mépris de la résolution, de nombreux pêcheurs continuent à utiliser des filets beaucoup plus longs.

Mégaptère pris dans un filet La menace des chaluts La baleine pilote prise dans un filet

LES FILETS MAILLANTS COTIERS. Ces filets sont utilisés dans de nombreuses eaux côtières peu profondes. Composés de la même corde en nylon que les filets dérivants, et tout aussi difficiles à détecter par les cétacés sous l'eau, ils flottent à la surface ou sont fixés à proximité du fond de la mer

LA PËCHE AU THON. L'industrie de la pêche au thon fait l'objet d'une mauvaise publicité, et à juste titre, car elle a tué au cours des 35 dernières années plus de dauphins que toute autre activité humaine. Elle est directement responsable de la mort de 6 à 12 millions de dauphins à long bec, ainsi que d'autres espèces. Au cours de la période la plus noire, durant les années 1960 et le début des années 1970, l'industrie tuait jusqu'à un demi-million de dauphins par an. Les problèmes ont débuté en 1959, lorsqu'une nouvelle sorte de filet, la senne, fut introduite pour capturer les albacores dans le Pacifique tropical oriental. Il arriva un temps où les pêcheurs d'albacores commencèrent à utiliser la présence de dauphins pour trouver leurs proies, les thons et les dauphins nagent souvent ensemble, augmentant considérablement les profits de la pêche au thon mais condamnant également des millions de dauphins à une mort lente dans les grandes mailles des filets. Aprés des années d'indignation du public, le massacre des dauphins et des thons continue, mais à une plus petite échelle. L'industrie de la pêche au thon est aujourd'hui régie par plusieurs lois et réglementations, qui vont des vannes d'échappatoires spéciales dans les filets (qui permettent de libérer les dauphins emprisonnés) à la présence d'observateurs officiels sur les thoniers. L'introduction de la pêche au thon "sans danger pour les dauphins" en 1990 fut un autre pas dans la bonne direction, mais il n'existe toujours pas de programme coercitif indépedant pour vérifier la véracité des affirmations. En 1992, certains gouvernements ont signé l'accord pour la préservation des dauphins, connu sous le nom d'accord de La Jolla. Cet accord fixe des limites de mortalité des dauphins pour chaque bateau et constitue un énorme succés: depuis cette date, le chiffre des morts est tombé à environ 4000 dauphins par an. Ce chiffre est encore trop élevé, et, pire encore, il y a de plus en plus de preuves qui permettent de penser que les dauphins sont attaqués par des flottes de thoniers dans d'autres parties du monde, ainsi le problème pourrait maintenant se répéter.


La pollution des mers. Tueuse silencieuse et insidieuse, la pollutions des mers, largement répandue, menace sérieusement l'avenir des cétacés dans le monde. Bien que les mers et les océans couvrent plus des deux tiers de la surface de la planète, ils ne peuvent absorber indéfiniment la pléthore de déchets issus des activités humaines. Et pourtant, de plus en plus de déchets industriels, de produits chimiques de l'agriculture, de vidanges non traitées, d'écoulement radioactifs, de pétrole, de débris en plastique et d'autres polluants sont directement jetés à la mer. L'étendue du problème est difficile à imaginer. Par exemple, on estime que pas moins de 63.000 produits chimiques sont utilisés couramment dans le monde, et qu'un millier de nouveaux produit entrent sur le marché chaque année. Nous commençons seulement à connaitre avec précision les dommages que ces polluants peuvent provoquer, mais l'évaluation des quantités libérées reste souvent inconnue. Leurs effets dépendent de nombreux facteurs, qui vont du type de polluant à la durée d'exposition, mais certains spécialistes prédisent déjà que la pollution pourrait être la plus grande menace pesant sur la survie des cétacés dans de nombreuses régions du monde.

Plate-forme pétrolière Pollution Centrale-nucléaire

LES EFFETS DES POLLUANTS . Certains polluants sont si toxiques, ou sont présents en telles quantités, qu'ils peuvent entrainer une mort immédiate. D'autres ont des effets plus insidieux, pouvant être responsables de longues souffrances, affaiblissant l'animal, entrainant progressivement des déséquilibres hormonaux, une résistance moindre à la maladie, des lésions cérébrales ainsi que divers troubles neurologiques, le cancer, des troubles du foie, et bien d'autres anomalies et problèmes de santé chroniques. Il peuvent même être responsables d'une diminution voire d'une perte totale de la fertilité. de minuscules quantités de toxines présentes en mer sont receuillies par le plancton, lequel est ensuite mangé par les poissons et les calmars qui à leur tour sont mangés par les grands prédateurs tels que les baleines, les dauphins et les marsouins. De ce fait, de fortes concentrations de toxines s'accumulent dans le corps des animaux en haut de la chaine alimentaire, les rendant particulièrement vulnérables. Lorsque les cétacés vieillissent, des quantités importantes de toxines ont tendance à s'accumuler dans leur graisse et dans certains organes. Une grande partie de cette accumulation se transmet d'une génération à l'autre: par exemple, une femelle contaminée qui allaite transmet des doses trés concentrées de toxines à son petit. Les espèces qui vivent dans les eaux partiellement fermées, comme la mer Baltique, la mer Noire, la mer du Nord, le golfe du Mexique ou le long des rivages pollués sont particulièrement touchées. Les espèces qui vivent dans les mers ouvertes, ou dans les écosystèmes marins loin de l'activité humaine, ne sont pas beaucoup mieux loties : en raison des marées, des courants et des vents, les polluants finissent par atteindre les endroits les plus isolés du globe. Par exemple, on pense que les baleines franches boréales dans le haut de l'Arctique sont exposées aux métaux lourds, aux hydrocarbures chlorurés et à un vaste éventail d'autres polluants.

Pollution Dauphin à bosse victime des déchets toxiques Matée noire

UNE ACTION NECESSAIRE . En dépit de toutes les mises en garde et des importantes campagnes menées par les défenseurs de l'environnement, de nombreux gouvernements chosissent d'ignorer la gravité du problème. Certains ont amélioré leurs mesures de contrôle de la pollution, par exemple, des réglements sévères sur les produits organochorés sont en vigueur en Europe occidentale, en amériques du nord et dans d'autres régions du monde. Mais la majorité continue à autoriser le rejet des déchets dans les mers et les océans sans même se poser de questions. Un tel aveuglement se perpétue au nom de réflexions du type : "Je déverse aujourd'hui et m'inquiéterai des conséquences plus tard". Sachant que de nombreux polluants, demeurent dans la nature et restent dangereux pendant encore de nombreuses années, nous pouvons mesurer à quel point une telle attitude désinvolte est dangereuse. L'un des principaux problèmes réside dans la démonstration du lien direct entre la pollution des mers et la mort. La maladie ou la faiblesse de la faune marine. Cela prend beaucoup de temps pour obtenir des preuves concluantes, et en leur absence il est difficile de convaincre les gouvernements qu'il est nécessaire d'agir. Mais c'est précisément en raison de toutes ces inconnues que nous devrions être particulièrement judicieux, à savoir en instaurant des réglements et une législation plus rigoureuse en matière de pollution avant que les dégâts ne soient irrémédiables.

Les bélugas du Saint-Laurent. sont trés touchés par la pollution

LES CÉTACÉS VICTIMES DE LA POLLUTION EN MEDITERRANEE

Chaque année, on dénombre plusieurs centaines de cadavres de dauphins échoués sur les plages françaises. Ils sont victimes pour la plupart de l'utilisation de filets dérivants qui s'enfoncent sur plusieurs kilomètres et forment un véritable "mur de la honte". Pourtant en Méditerranée, le principal danger vient de la pollution. Les pesticides et les métaux comme le plomb, le mercure et le cadmium sont des menaces pour les cétacés. En effet ces toxiques se concentrent à des taux élevés dans leurs organes, leur chair et fragilisent leur organisme en diminuant leur défense immunitaire. Les recherches de l'Institut Italien Téthys ont permis de mesurer l'importance de la contamination des baleines par ces produits toxiques qui seraient à l'origine d'incidences fâcheuses notamment sur la reproduction. La contamination des baleines découle aussi de leur régime alimentaire composé essentiellement d'Euphausiacés (Krill). Ces derniers se sont déjà contaminés en consommant et absorbant les polluants tombés quotidiennement dans l 'eau par apport atmosphérique ( pluies acides ) . Mais la pollution aurait une autre incidence (indirecte cette fois ci) sur les cétacés. Le 29 septembre 1995, une première baleine s'est échouée au sud d'Ajaccio en Corse. D'autres cas ont été constatés les mois qui suivirent. Les observations et les prélèvements effectués sur cet animal par l'équipe du Professeur Denise Viale (Université de Corse), ont permis de supposer un érythème rougeoleux grave (plaques rouges sur la peau, congestion des tissus, graisse fondue ,...). Même si un virus est probablement responsable de cette "épidémie ", il est possible que la pollution ait encore joué un rôle déterminant (cf. début de l'article ). De plus , il a été constaté que ces maladies virales apparaissaient le plus souvent dans des eaux polluées: cela a déjà été le cas en Méditerranée, en 1991. A travers ces échouages qui préoccupent grand nombre de scientifiques, la Méditerranée lance un cri d'alarme car elle se sent menacée. Nous sommes le plus souvent les principaux responsables de cette pollution, alors à nous de réagir (et nous en avons les moyens) avant d'atteindre le point de non retour.


Les dangers cachés. Comme si la chasse, la pollution et les conflits avec les pêcheurs ne suffisaient pas, les cétacés sont également confrontés à de nombreuses autres menaces. Les gros problèmes d'environnement, tels que le réchauffement de la planète et la dégradation de la couche d'ozone, pourraient finalement avoir un fort impact sur les cétacés. Personne ne sait encore à quel degré ils pourraient affecter les eaux et leurs habitants, mais des questions se posent sur la façon dont le réchauffement de la planète pourrait entrainer l'élévation du niveau des mers par exemple, ou sur l'incidence de la dégradation de la couche d'ozone sur le plancton. Cependant, il existe d'autres problèmes, plus imminents. Les dauphins d'eau douce notamment sont confrontés à de telles menaces que l'on peut difficilement imaginer comment ils pourraient survivre au 21° siècle. Outre la chasse, la pollution et les conflits avec les pêcheurs, déjà largement suffisants, le trafic important des bateaux, les aménagements des berges et la construction de barrages font que plusieurs espèces des dauphins d'eau douce sont peut-e^tre déjà condamnées dans leur habitat naturel. Le dauphin du Yangtzé est désormais si rare que le gigantesque projet hydroélectrique des trois gorges dans la province de Hubei en Chine ne fera que précipiter son extinction.

LA DISPARITION DE L'HABITAT . Est la plus importante menace pour la faune et la flore terrestre. Aucun lieu n'est totalement épargné, et aujourd'hui, il existe peu d'endroits du monde qui n'aient pas été modifiés, endommagés ou détruits. Pire encore, ce n'est pas une seule espéce d'animal ou de plante qui disparait avec son habitat, mais toute une communauté écologique. La situation des baleines, dauphins, marsouins et autres animaux marins est assez différente, mais non moins importante. Les espèces qui vivent trés prés des cotes, ou dans les rivières, tendent à être les plus touchées, mais les activités de l'homme s'étendent aussi loin dans la mer. L'aspect le plus inquiétant de la perte de l'habitat est la façon dont elle affecte les espèces qui disposent déjà d'une réparation limitée ou qui ont des besoins en habitat précis leur interdisant toute migration. Le marsouin de Californie, les dauphins d'eau douce, le céphalorhynques d'Hector, le marsouin de Burmeister, ainsi que plusieurs grandes baleines qui se rapprochent du rivage à certaines époques pour se reproduire sont, il va de soi, particulièrement vulnérables. De plus, la dégradation des régions côtières peut également endommager les zones de reproduction des poissons et autres animaux qui forment la base de leurs réseaux alimentaires complexes. Ceci pourrait avoir un impact énorme sur le milieu marin dans son ensemble et se révéler l'une des plus grandes menaces pour les cétacés.

LES NUISANCES SONORES . Le monde sous-marin peut-être étonnamment bruyant. Les mammifères marins, les invertébrés et les poissons émettent un mélange de sons différents: ainsi, les plaintes à basse fréquence des baleines bleues et des rorquals communs sont si sonores que l'on peut les entendre sur des milliers de kilomètres. Plusieurs éléments naturels (des éruptions volcaniques sous-marines aux tempêtes et aux violentes pluies) complètent cette cacophonie. Ces dernières années, les activités humaines s'y sont ajoutées et les spécialistes sont particulièrement inquiets en ce qui concerne leur impact sur la vie marine. Le développement des côtes, les hors-bord, les jet-skis, le dragage, la circulation de gros bateaux tels que les pétroliers et les porte-conteneurs, les avions volant à basse altitude, les manoeuvres militaires, les tests sismiques pour le pétrole et le gaz, les plates-formes, les sonars, la télémétrie acoustique sont tous responsables de cette nuisance sonore. Il existe relativement peu de recherches dans ce domaine, aussi le tort causé aux baleines, dauphins et marsouins est-il peu connu. En outre, il est difficile à évaluer car ce n'est pas seulement le niveau sonore qui importe, mais également la fréquence des bruits. Plusieurs espèces seraient plus sensibles à certaines fréquences que d'autres: les plus grands cétacés aux basses fréquences, et les petits cétacés aux plus hautes fréquences. Aprés tout, ils vivent dans un monde de sons et doivent avoir une bonne audition pour communiquer, se diriger, repérer des proies et éviter les prédateurs. En toute logique, outre le fait d'interférer directement avec leurs activités quotidiennes, des bruits parasites peuvent également avoir des effets secondaires chez ces animaux, tels que la baisse de la sensibilité aus sons importants ou encore une grave perturbation du comportement. Les spécialistes craignent ainsi que le nombre croissant de cachalots échoués en Grande-Bretagne ne soit lié aux explorations sismiques dans les eaux profondes à l'ouest des iles Shetland. De l'autre côté de l'Atlantique, au large des côtes de Terre-Neuve, les explosions provenant des opérations de forage à proximité semblent rendre les mégaptères plus enclins à se heurter à des filets de pêche.

Il a également été suggéré que la densité de la navigation maritime, et le bruit qui l'accompagne, pourrait être une des causes pour lesquelles la population des baleines franches de Biscaye en voie d'extinction ne prolifère pas (tandis que le nombre de baleines australes augmente d'environ 5 à 7 % par an). Même si le bruit n'est pas la cause principale de tous ces problèmes, il est difficile d'imaginer que cela peut être autre chose qu'un autre fardeau à supporter pour les baleines.


Prendre soin des baleines, des dauphins et des marsouins.

Bien que les cétacés continuent à être tués à travers le monde, il existe encore un espoir pour leur avenir.

Il est naturel que toute personne impliquée dans la préservation des baleines ressente parfois un sentiment de désespoir et d'impuissance. Toutefois, des progrés sont faits, certes lents, et l'attitude des gouvernements et des hauts responsables change peu à peu. Les dernières décennies ont vu de nombreuses victoires, de la création du sanctuaire des baleines de l'océan austral autour de l'Antarctique au vote d'une nouvelle loi sur l'interdiction de la chasse au dauphin au Pérou. Mais il reste beaucoup à faire, et il y aura toujours des échecs.

QUELLE EST LA SOLUTION ?

Il n'existe pas de panacée: les problèmes sont la plupart du temps si complexes que de nombreuses années sont nécessaires avant de mettre en place des solutions. Le travail entrepris par les organisations, telles que la société de préservation des baleines et des dauphins implantée en Angleterre, implique autant une coopération avec les politiciens qu'avec les pêcheurs locaux. Ce travail consiste aussi à encourager les enfants à s'intéresser à la préservation et à attirer l'attention de l'opinion mondiale sur les problèmes cruciaux. Il nécessite de mettre sur pied des programmes d'action pour sauver les espèces en voie d'extinction, tout comme la mise au point d'alternatives économiques réalistes. Il se caractérise également par des opérations clandestines destinées à rassembler des informations importantes sur un vaste éventail d'activités illégales, ceci afin d'améliorer la mise en application des lois et des règlements existants. Par-dessus tout, une vigilance constante est nécessaire car, même lorsque des progrés importants ont été accomplis, ils peuvent toujours être limités ou annulés.

QUELLE AIDE POUVEZ - VOUS APPORTER ?

Les individus concernés peuvent vraiment changer les choses. En effet, sans l'aide du public, les groupes de préservation n'auraient pas l'argent nécessaire pour mener leurs actions; et sans la pression du public, rien n'inciterait les responsables à entreprendre les actions nécessaires. Si vous souhaitez aider les baleines, les dauphins et les marsouins, voici quelques idées :


Les espèces les plus rares au monde.

En raison de l'impossibilité d'estimer la population de nombreux cétacés, il peut arriver que certaines espèces peu connues soient encore plus rares, ou autant menacées d'extinction, que celles mentionnées sur cette liste.

Espèces et répartition Population Remarques

Dauphin du Yangtzé, Chine (section basse et moyenne)

Moins de 100 (probablement moins de 50)

Il existe peu de chances de sauver cette espèce, il s'agira vraisemblablement du premier cétacé disparu dans l'histoire.

Dauphin de Californie, Extrémité nord du golfe de Californie (mer de Cortez), Mexique.

Moins de 200

Sa répartition est la plus limitée de tous les cétacés marins; plus souvent aperçu dans le delta du Colorado.

Baleine franche de biscaye. Atlantique nord du occidental (parfois signalée dans l'Atlantique nord oriental et dans le pacifique nord oriental).

Moins de 320

Officiellement protégée depuis plus de 60 ans, elle ne s'est jamais remise d'avoir été chassée jusqu'au bord de l'extinction.

Plataniste de l'indus. Fleuve Indus, Pakistan (principalement le long de la bande de 160 km. entre les barrages de Sukkur et Guddu).

Moins de 500

Depuis les années 1930, les barrages ont divisé la population en baisse dans des poches isolées.

Céphalorhynque d'Hector. Eaux côtières de Nouvelle-Zélande (plus souvent autour de l'île du sud).

Moins de 4000

Le dauphin marin le plus rare, menacé principalement par les captures accidentelles dans les filets maillants côtiers.

Plataniste du Gange. Systèmes fluviaux du Gange, de la Meghana, du Brahmapoutre, du Karnaphuli, du Bangladesh, du Bhoutan et du Népal.

Moins de 4000

La population est divisée en deux par le barrage de Farakka.


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