LE MYSTERE DES ECHOUAGES

Le son que vous entendez est une baleine à bosse

De tous les aspects de la vie des cétacés, aucun n'a autant frappé l'imagination du public que les échouages.

Généralement couvert par les médias, le spectacle d'un grand groupe de baleines ou de dauphins agonisants sur la plage provoque un sentiment de pitié, d'incompréhension et d'impuissance. Comment des animaux marins aussi bien adaptés peuvent-ils se retrouver ainsi, hors de leur élément ?

< Des fausses orques échouées à Seal Rocks, sur la cote est de l'Australie en 1992.

L'inclinaison de la plage de Seal Rock, a peut-être désorienté ces fausses orques. >

Les types d'échouages.

La grande majorité des cétacés meurt et disparait dans les flots. Cependant, il arrive que certains échouent sur les rivages, morts ou vivants. Les corps échoués des animaux ont probablement dérivés sur le rivage alors qu'ils étaient encore gonflés par les gaz de décomposition. Il s'agit généralement d'un seul animal, à moins qu'il y ait une épidémie mortelle dans une population locale. Parfois ces corps échoués fournissent des indications cruciales sur les causes du décés, qui peuvent inclure l'enchevêtrement dans des filets, une collision avec un bateau ou une pollution toxique.

< Un jeune mégaptère et plus de 400 globicéphales noirs, échoués à Catherine Bay en Nouvelle-Zélande >

Pourquoi s'échouent-ils ?

Les hommes sont depuis longtemps intrigués par les échouages d'animaux vivants. Les hommes préhistoriques utilisaient certainement les cétacés échoués pour se nourrir ou fabriquer des produits utiles, et ils avaient probablement leur propre idée sur la cause de leur arrivée sur le rivage. Le philosophe et naturaliste Grec Aristote, l'un des premiers à avoir écrit sur ce phénomène, avait le bon sens d'admattre que les baleines s'échouaient "sans aucune raison apparente".

Plus récemment, les spéculations ont abondé, et pendant de nombreuses anées le "suicide" des cétacés fut une théorie répandue. Les échouages ont même été liés à la vie extraterrestre et aux événements cosmiques. Une autre théorie suggère que les animaux tentent de retourner à leurs racines terrestres.

Des explications plus sensées ont été tirées d'études sérieuses. Celles-ci ont révélé que les espèces qui s'échouent le plus fréquemment, et en plus grand nombre, sont celles qui forment des groupes sociaux cohésifs et vivent souvent dans les eaux profondes loin des cotes. Ces espèces incluent les globicéphales, les fausses orques et les cachalots. Leur méconnaissance du littoral est peut-être un facteur. Les espèces qui passent la majorité de leur temps le long des côtes, telles que les mégaptères et les baleines australes, s'échouent rarement. Les animaux de haute mer suivent peut-être des proies sur le rivage; en effet, des cachalot, qui battent des records de plongée, ont récemment été observés en train de se nourrir dans les eaux trés peu profondes au large de New-York. D'autres corrélations suggèrent que les cétacés souffrent d'un "dysfonctionnement" de navigation. On trouve parfois des infections graves dues à des vers parasites prèsents dans le canal autitif ou le cerveau, ce qui pourrait affecter la coordination, l'orientation, l'équilibre et l'audition des cétacés.

La topographie de la cote semble aussi jouer un role crucial. De nombreux échouages ont lieux dans les endroits où les plages sont en pente douce. Il se peut que les signaux de l'écholocation des cétacés à dents soient détournés par le fond en pente, leur indiquant des eaux ouvertes devant eux. Le climat peut ègalement influer sur de nombreux échouages: les vents du large et la mer agitée pourraient empêcher les animaux de se dégager d'une situation dangereuse dans une eau peu profonde, notamment au moment de la marée descendante.

Une autre hypothèse est que les cétacés naviguent en utilisant des anomalies du champ magnétique de la terre. des oiseaux migrateurs et des tortues marines par exemple, ont cette capacité, et de la magnétite, un minéral impliqué dans la navigation géométrique de ces mêmes animaux, a été retrouvée dans le cerveau de certains cétacés. Une telle aptitude pourrait permettre d'expliquer la formidable faculté des baleines à se diriger dans n'importe quels océan. Cependant, cette faculté pourrait également détourner les cétacés. En Grande-Bretagne, une corrélation a été établie entre les échouages et les lieux où les lignes de force magnétique traversent la cote à angles droits, bien qu'une autre étude en Nouvelle-Zélande n'a démontré aucune corrélation similire.

L'échouage le plus meurtrier fut celui d'un groupe de plus de 400 globicéphales noires en Nouvelle-Zélande en 1985. L'explication d'un tel fait réside peut-être dans les liens sociaux étroits parmi les membres de nombreuses sociétés de cétacés à dents. Si un individu est malade, blessé ou sur le point de mourrir de vieillesse, l'habitude de porter assistance aux membres du groupe en difficulté ne disparait pas en raison de la proximité du rivage. Cette attitude peut sembler noble ou insensée, toutefois de telles structures sociales sont la clé de la survie pour ces espèces. Ce phénomène ne fut pas compris pendant de nombreuses années, et la notion de suicide était renforcée par le fait que les animaux sauvés s'échouaient souvent immédiatement aprés.

Que faire lors d'un échouage ?

Assister à un échouage de cétacés peut-être une expérience douloureuse.

Même par beau temps, et avec une mer calme, on a parfois le sentiment de ne pas pouvoir faire grand-chose pour sauver des cétacés échoués sur le rivage. Leur masse imposante rend tout déplacement impossible, et il ne reste parfois qu'à les observer étouffer sous leur propre poids.

Des bénévoles font en sorte qu'un groupe de 65 globicéphales noirs échoués reste mouillé et soit protégé du soleil jusqu'à la prochaine marée.

L'échouage d'animaux morts présente également un important problème d'enlèvement. Les baleines en décomposition peuvent constituer un danger potentiel pour la santé publique, et des actions sont généralement entreprises pour les enlever et les enterrer dans des sites signalés, afin que les os soient plus tard exhumés à des fins scientifiques. Parfois, ce retrait peut s'avérer difficile et l'on tente alors de se débarrasser des grandes carcasses au moyen d'explosifs, avec des résultats particulièrement désagréables. Les baleines et dauphins vivants subissent un stress intense et présentent des difficultés beaucoup plus complexes. Ils peuvent être à la merci des vagues, ballottés sur les rochers ou roulés sur le dos, leurs évents et leurs yeux emplis de sable. La suffocation par le sable ou la noyade sont des causes courantes de mort chez les animaux échoués. S'ils ont de la chance, ils peuvent se remettre à flot avec la prochaine marée. C'est souvent le cas pour les bélugas. Mais ils restent souvent échoués, asséchés et brulés par le soleil, parfois sur des plages isolèes difficilement accessibles pour les hommes.

Sachant que les cétacés à fanons accompagnent un compagnon malade ou blessé dans une situation d'échouage, il est trés utile de repérer le premier animal échoué, et de le marquer d'une manière ou d'une autre. Ainsi les secours peuvent se concentrer d'abord sur cet animal, ou un vétérinaire peut décider de l'euthanasier humainement, s'il n'y a aucun espoir de pouvoir le remettre à l'eau. Il pourra alors être plus facile de sauver les autres animaux.

Les secouristes hissent un globicéphale tropical échoué sur un matelas flottant pour le transporter vers un site de sauvetage à proximité. (A droite) Ces personnes, empêchent des fausses orques de s'échouer.

S'ils ne succombent pas, les animaux seuls sont généralement remis à l'eau ou, dans certains cas emportés dans un centre de soin. En revanche, les échouages collectifs s'avèrent plus problématiques. Les échouages massifs nécessitent la logistique d'une opération militaire et l'aide de nombreuses personnes, en utilisant des techniques qui ont été mises au point au fil des ans. Dans certaines occasions, ceci implique de retirer les animaux du liu de l'échouage grâce à des camions et des remorques, et de les emmener dans des voies d'eau protégées 'selon la disponibilité), où ils pourront se stabiliser avant d'être relachés dans l'océan. Des ponts flottants peuvent être utilisés pour mettre à flot et déplacer les animaux. Parfois, il n'y a pas grand-chose à faire, mais ces méthodes ont quand même donné des résultats étonnants. En 1986, prés d'Augusta en Australie occidentale, 96 fausses orques sur 114 échouées ont pu être remises à flot sur trois jours.

Pour les biologistes, les échouages fournissent de précieuses indications sur la vie des espèces en question, contribuent paradoxalement à améliorer leur sort. Des chercheurs mesurent et photographient les animaux vivants et dissèquent ceux qui sont déja morts. Cela leur permet de recueillir des données précises sur l'alimentation de l'animal, sa condition physique et sexuelle, et d'autres facteurs, tels que les parasites ou la pollution susceptibles d'avoir contribué à leur mort. Une grande partie des informations qui contribuent à la gestion et à la préservation de ces animaux provient des échouages.

Aider les géants impuissants

Que faire si vous arrivez le premier sur les lieux d'un échouage ? Quelqu'un doit avertir la police ou les responsables de l'environnement dès que possible.Souvent le premier réflexe consiste à tenter immédiatement de remettre l'animal à l'eau. Ces tentatives risquent de blesser l'animal ou de se solder par un nouvel échouage. Jusqu'à l'arrivée des spécialistes, voici quelques gestes de premiers secours que vous pouvez accomplir pour tenter de stabiliser l'état du cétacé:

  • Ne tirez jamais sur la tête, l'aileron dorsal, les battoirs ou les nageoires caudales.

  • Tentez plutôt de remettre l'animal droit en le faisant rouler, afin que son évent ne soit pas dans le sable ou l'eau. Essayez d'orienter son corps vers la plage, loin des vagues. Evitez de vous approcher trop prés des nageoires caudales et des dents, car lorsqu'il est stressé, l'animal peut battre des nageoires et vous blesser ou vous mordre.

  • Empêcher la peau de sécher, soit en l'arrosant d'eau soit, de préférence, en couvrant l'animal avec un tissu que vous maintiendrez humide. Apportez des sauts et des draps ou des couvertures si possible.

  • Restez calme, parlez-lui et tapotez-le doucement de façon rassurante.

  • Tant qu'ils sont dans une situation confortable et ne sont pas dérangés par des bruits ou une foule excessifs, les baleines et les dauphins peuvent rester ainsi pendant un certain temps, jusqu'à ce que d'autres mesures soient mises en place. Ils semblent apprécier les efforts faits pour les aider.

Au Danemark A Roscoff en Bretagne Au Canada

ECHOUAGES

DE

BALEINES

En Grande-Bretagne   A Pogloff en Bretagne.

Echec du sauvetage d'une baleine aux Etats-Unis - mercredi 27 juin 2001

PROVINCETOWN, Massachusetts (AP) -- Des scientifiques américains spécialistes du milieu marin ont échoué dans leur tentative de sauver une baleine empêtrée dans un filin provenant d'un filet de pêche. Aucune nouvelle tentative n'était prévue mercredi, les sauveteurs estimant avoir déjà tout essayé sans succès. ''Pour l'instant, ils ont terminé leur travail'', expliquait mardi soir le porte-parole du service de la Marine nationale et des pêches Teri Frady. ''Le groupe va analyser les informations recueillies aujourd'hui et avec un peu de chance cela permettra de nous améliorer pour la prochaine fois.'' Depuis leurs canots pneumatiques, les sauveteurs ont accroché une bouée flottante à un filin pris dans les mâchoires de la baleine pour l'empêcher de couler. Malgré deux injections de calmants, les sauveteurs n'ont pas pu s'approcher suffisamment pour retirer la grosse corde de plastique dans la gueule du mamifère. Repérée pour la première fois le 8 juin à 130 km à l'est de Cap Cod, sur la côte est des Etats-Unis, la baleine s'est depuis gravement affaiblie à cause d'une infection provoquée par le cordage. Il ne reste qu'environ 300 spécimens sur la planète de cette baleine franche de l'Atlantique Nord, une espèce en voie de disparition

ILE-TUDY (Finistère) Un dauphin s'échoue sur les rochers

Ce n'est pas un poisson d'avril qui, le dimanche 1er avril, s'est échoué sur les rochers de la grande grève, presqu'en face de la rue des mousses. Le dauphin, car c'est de ce cétacé qu'il s'agit, d'une longueur d'environ 1,20 m porte sous sa nageoire droite une entaille d'environ 20 cm, sans doute la marque d'une hélice. Plusieurs mammifères marins se sont échoués, ces derniers temps, sur les côtes sud. A l'Ile-Tudy, cela arrive de temps à autre et même une baleine* en janvier 1988 et un autre dauphin au Teven, il y a dix jours.

Le cétacé a sans doute été touché par une hélice de bateau.

"Un mammifère marin échoué à Plovan" (Finistère le 24/03/2001)

"Les promeneurs ont découvert hier matin sur la plage de Plovan, non loin du poste de secours, un mammifère marin de 5 mètres. L'animal était déjà mort. Il s'agit d'une femelle qui est décédée en mettant bas. On aperçoit en effet un bébé-épaulard qui sort de ses entrailles et qui est également mort.  Le mammifère présente sur le dos une blessure qui pourrait être due à une hélice de bateau. La mort remonterait à quelques jours. Les services de la commune ont remonté l'animal à l'aide d'une corde. Les services d'équarrissage étaient attendus hier après-midi pour évacuer l'animal."

Elle ne passera pas l'hiver

Une baleine longue de quinze mètres et lourde de près de quinze tonnes... Quelle ne fut pas la surprise de ces promeneurs quand ils ont vu ce "monstre" échoué sur le sable du Pyla, près d'Arcachon. Remorqué avec l'aide de l'armée, le cétacé a fini dans une usine d'équarrissage.
Une baleine a encore été trouvée à Ploemeur, dans le Morbihan, échouée dans les cailloux de kerroch. Il ne sera pas simple de l'évacuer. Lundi, suite à la tempête, une baleine à bec (hyperoodon) avait été retrouvée échouée au Fort Bloqué en limite des communes de Ploemeur et de Guidel. Dimanche vers midi, les pompiers ont été de nouveau appelés. Des promeneurs avaient trouvé le cadavre d'un autre cétacé. Ce dernier, long de 6 à 7 mètres et d'une tonne environ, était en état de décomposition avancée. Il ne va donc pas être facile d'identifier son espèce. Le service mammifères marins d'Océanopolis à Brest a été avisé. Pour les services techniques municipaux de Ploemeur, le problème va être de dégager la baleine,  coincée dans les rochers de Kerroch. "Il va falloir intervenir par la mer, avec un bateau qui remorquera le cadavre.

Baleine échouée à Ploemeur. Ouest France - 6 novembre 2000

Une baleine s'échoue à Guidel. Ouest France - 31 octobre 2000

Ce mammifère marin de 2 tonnes pour 7 mètres de long a été découvert mort, hier matin, sur la plage de Guidel (Morbihan). Il s'agit d'un "hyperoodon arctique", plus connu sous le nom de baleine à bec. C'est la tempête qui l'a fait échouer sur nos côtes. Il évolue généralement très au large, selon les scientifiques d'Océanopolis, à Brest.
Il paraît qu'il n'y a plus de sardines au large de marseille, mais hier, c'est une belle baleine qu'on a hélitreuillée hors de l'eau, dans une puanteur redoutable. Ce rorqual de 17 mètres et 30 tonnes était venu s'échouer là vendredi, tué par un bateau qui l'a traîné jusqu'à la digue. Dans un premier temps, on a pensé tirer la baleine vers le large et la dynamiter, mais l'opération s'avérait trop coûteuse. Les bouchers volontaires ont alors aiguisé leurs couteaux et se sont attelés hier à la tâche. Il leur faudra quelques jours pour découper toute cette barbaque, qui sera ensuite broyée et incinérée. Le squelette devrait être exposé au port autonome de Marseille. Selon un vétérinaire cité par le quotidien "La Provence", 5000 rorquals vivraient en Méditerranée nord-occidentale. En 17 ans, 65 d'entre eux se seraient échoués sur les côtes de Corse, du Var et des Bouches-du-Rhône.

Une baleine échouée dans le port de Marseille. Quotidien Libération 15 octobre 2000

(8-9 Avril 2000 ) Emoi national, hier, au Japon, où les habitants de la ville d'Oosuka, au Sud de Tokyo, ont tenté de sauver une baleine de 20 tonnes, longue de 16 mètres, échouée sur la plage. A l'aide de pelleteuses, devant les caméras de toutes les télés, ils ont creusé le sable afin de lui permettre de regagner le large. En vain. Le décès de la baleine, d'épuisement, a été confirmé à 14h17, heure locale. Paradoxe : cette année encore, le Japon prévoit de tuer 440 baleines, dont la chasse est pourtant interdite sur le plan mondial."
Samedi 19 février 2000. "Dauphins morts : les chaluts pélagiques en accusation". "Amputés de leurs nageoires caudales ou pectorales, le "bec" brisé, plus de 200 cadavres de dauphins sont venus s'échouer sur les plages, de la Vendée à la Côte Basque, depuis le début de la semaine.... par les chalutiers pélagiques, capables de ramasser plusieurs tonnes de poissons dans ces chaluts pouvant atteindre une ouverture de 400 mètres de diamètre pour 900 mètres de profondeur. Au delà des dauphins, bien d'autres espèces sont menacées par cette technique de pêche non sélective, qui implique des rejets pouvant aller jusqu'à 80% des poissons faits prisonniers."

Echouage d'un cachalot pygmée en 1910 sur l'ile d'Oléron

Depuis des lustres, les habitants de Domino sont habitués aux échouages de baleines mortes - surtout des rorquals - apportées sur leurs grèves par les courants et les coups de vents. Mais ce 3 septembre 1910, ils sont les premiers surpris de découvrir un curieux animal qui, avec sa machoire inférieure étroite et très courte, ressemble à un mini-cachalot. Très rare dans nos mers, ce cétacé est un Kogia Breviceps, appelé aussi cachalot pygmée, et qui vit dans les eaux chaudes et profondes, principalement au large de l'Amérique. Sur les côtes françaises, il n'a été identifié la première fois qu'en 1905, à Roscoff

Echouage d'un cachalot pygmée le 7 décembre 2000

Un cachalot pygmée s'est échoué jeudi matin sur la côte basque à Hendaye (Pyrénées-Atlantiques). Ce cétacé fait partie d'une espèce extrêmement rare, ont précisé les membres du Musée de la mer de Biarritz. Les sapeurs-pompiers ont tenté à trois reprises de le remettre à l'eau, sans succès. Le cachalot a dû être euthanasié par les pompiers qui l'ont transporté au laboratoire marin de Mont-de-Marsan (Landes) pour autopsie. Le cachalot pygmée est un Kogia breviceps de la famille des Kogiidées, un mâle adulte de 1,75 mètre de long, pesant 120 kilos. Selon les spécialistes, il est extrêmement rare d'observer des échouages de ces cétacés, qui vivent par petits groupes et se nourrissent de calmars à de très grandes profondeurs

Balaena mysticetus 

Lorsque le dernier glacier continental se retira au nord de la vallée du Saint-Laurent, il y a environ 12 000 ans, l'océan Atlantique inonda la dépression, formant ainsi une mer intérieure, la mer de Champlain. Près de la ville de White Lake, à l'ouest d'Ottawa, on a mis au jour un gisement renfermant les ossements d'une grosse baleine boréale qui devait mesurer 16 m de longueur et peser 50 tonnes. La datation au carbone-14 d'un os du spécimen a révélé que ce cétacé adapté au climat de l'Arctique s'est échoué, vivant ou déjà mort, sur le rivage il y a 11 500 ans.  Les restes d'autres grosses baleines qui vivaient dans la mer de Champlain ont été trouvés près de Smiths Falls, en Ontario, et aux environs de Daveluyville et des Cèdres, au Québec. 

UN DAUPHIN SUR LA PLAGE Dans la nuit du 18 au 19 février 2000, la mer a rejeté le cadavre d'un dauphin au nord de la Grande plage de La Faute. Ce cas n'est malheureusement pas isolé : plus de 300 dauphins ont été retrouvés sur le littoral atlantique la même semaine. Les avis divergent sur l'origine de ce phénomène. Selon le Centre de recherche sur les mammifères marins de La Rochelle, les dauphins échoués présentent des blessures caractéristiques d'animaux pris au piège des chalutiers pélagiques . De leur côté, les pêcheurs mis en cause insistent sur le fait que ces échouages sont souvent consécutifs à une période de tempête et pourraient donc être la conséquence d'un état d'épuisement des dauphins.

Cette photo d'un delphinidé a été réalisée dans les premiers jours de la Marée noire sur la plage de Port Mélite à Groix. L'information a été très peu diffusée, et nous n'avons pas connaissance d'autres échouages de ce genre. " Notre ami québécois Pierre-Henry FONTAINE, grand spécialiste des Cétacés, a reçu cette photo et, avec toutes les précautions liées à un "diagnostique" via le net, il nous a fait savoir qu'il devrait s'agir d'un Grand dauphin (Tursiops truncatus) dont la peau est décolorée par le contact avec les hydrocarbures.

La Baleine de Bréhal

Lundi 1er mars 1999, un mammifère marin est aperçu au large de Chausey par des pêcheurs. Puis elle commence à se diriger en direction de nos côtes. Est-elle morte ? Si oui, à quoi sa mort est-elle due ? Une rencontre avec un bateau, une maladie ? Depuis quand ? A quelle espèce appartient cet étrange animal ? Le mystère est entier.

C'est le mardi 2 mars lors d'une marée de coefficient de 96 à 19h45 qu'elle s'échoue devant l'école de voile de Saint-Martin-de-Bréhal. C'est un rorqual commun de 40 tonnes et de 19 mètres de long dont la durée de vie est comprise entre 60 et 70 ans. Le rorqual est le plus gros mammifère après la baleine bleue.     Elle semble morte depuis 2 à 3 semaines.

Le mercredi 3 mars le rorqual s'est " déplacé" jusqu'au bout de la digue. Plusieurs milliers de visiteurs, parents et enfants, de différentes régions se pressent pour venir observer l'animal.

Mais ils ne sont pas seuls, car les journalistes de la presse écrite, des radios, de la télévision,  se pressent pour être les premiers à couvrir la scène quelque peut surprenante. Les scientifiques du GECC Groupe d'Etude des Cétacés du Cotentin, intrigués sont également présents.

Ce rorqual possède de 50 à 70 sillons sur la peau qui sont de véritables creux linéaires appelés stries hydrodynamiques. Il possède plus de 350 fanons* sur chaque 1/2 mâchoire supérieure.

Les fanons sont des sortes de filtres en corne qui servent d'énorme passoire à la baleine pour capturer sa nourriture, qui est constituée de toutes petites crevettes aussi appelée "krill". Elle attrape cette nourriture en aspirant plusieurs litres d'eau dans ça gueule puis, elle expulse l'eau à l'aide de sa langue.

Déjà, une odeur forte, due à son état de décomposition avancé, se dégage de l' animal. Un problème se pose, aucune entreprise d'équarrissage n'est équipée pour ce genre d'opération. Une entreprise du sud de la France demande 150 millions de francs pour la découper, ce qui est beaucoup trop cher pour la petite commune de Bréhal. Elle sera donc dynamitée au large des côtes de Chausey. Des morceaux vinrent s'échouer à leur tour comme si la baleine voulait que jamais l'on ne l'oublie. A ce jour, nous ne savons toujours pas la cause de sa mort.

    La baleine fut une aubaine pour tout le monde, car elle permit de découvrir un animal encore très peu connu et rarement observé aux alentours de nos côtes. Elle permit aussi de faire connaître Bréhal !    Tout le monde fut ravi sauf la municipalité qui trouva la note d'évacuation de la baleine... un peu salée !

Cette baleine fut un drôle de cadeau !!!


Dans la nuit du 14 au 15 janvier 1885, une baleine s'échouait sur la plage 

Tout a commencé ce petit matin enneigé du 15 janvier 1885, quand le fils du fermier des Morel a remonté la rue principale de Luc-sur-mer en hurlant : " Y'a un monstre, là-bas, à la brèche du moulin.". Le temps de reprendre son souffle et de raconter au maire, du haut de ses 8 ans, la raison de son agitation, et tout le village lui a emboîté le pas. Mais arrivé à la limite de Langrune, de l'autre coté de la douvette, ruisseau qui sépare les 2 communes Luc et Langrune, une énorme baleine s'était échouée sur la grève. Alors que les plus courageux s'approchaient du " monstre ", un douanier courait prévenir le docteur Delage, au laboratoire maritime que l'université de Caen avait justement installé à quelques centaines de mètres de là, près de la plage de Luc-sur-Mer. Pendant que le maire de Langrune (la baleine est sur son territoire) met en place des gardes autour de l'animal pour éloigner la foule qui s'enhardit et voudrait bien en emporter un morceau en souvenir, le docteur Delage fait les premières constatations. C'est une baleine commune, un rorqual ( "gorge rainurée " en langue nordique) Si l'on en juge d'après les rainures qui courent sur son ventre du menton au nombril, un mâle de près de 19 mètres de long et 12 de tour de taille. Son poids est estimé à 40 tonnes. On n'avait pas vu pareil morceau sur les côtes normandes depuis bien longtemps. Les baleines émigrent l'hiver des mers boréales où elles vivent habituellement vers les eaux chaudes des mers tropicales pour la mise bas et parfois pour l'accouplement. La baleine a-t-elle été entraînée vers l'est par les courants d'entrée de la Manche jusqu'à Barfleur, puis rabattue vers la côte du Calvados ? Enfin bref, elle est bien là. Mais, devant ce cas particulier (la baleine est considérée comme une épave au sens légal) il faudra attendre une semaine avant d'obtenir les autorisations d'entamer la dissection et la naturalisation du mammifère marin, largement le temps de laisser se propager la rumeur... et l'odeur pestilentielle dégagée par le cadavre en décomposition. Toute la région voulait avoir vu la " baleine de Luc ". Et oui, bien qu'échouée à Langrune, on dira toujours la "baleine de Luc ", sans doute parce que c'est le laboratoire maritime de Luc qui s'est chargé du dépeçage, et que, pour aller la voir, on descendait à la gare de Luc-sur-Mer.

La compagnie de chemin de fer de Caen avait d'ailleurs mis en place des rotations de 21 trains par jour, et malgré ça, des centaines de curieux devaient rester sur les quais de Caen, faute de place dans les wagons bondés. Les plus chanceux partaient vers la côte, et à plusieurs kilomètres de Luc sentaient déjà l'odeur abominable du cétacé en pleine décomposition. Ce qui n'effraiera pas le fabriquant de savon et de parfum Julienne, à Caen, le fondateur de l'actuelle parfumerie Lefort, qui viendra acheter la graisse de la baleine pour en faire du savon.

Une fois le dépeçage terminé le squelette a été vendu à la ville de Caen et exposé pendant 42 ans dans l'ancienne église ST-SAUVEUR, puis transféré au jardin des plantes en 1927.

En 1937, la ville de Caen envisage la destruction pure et simple. Le maire de Luc-sur-mer propose de récupérer le squelette pour le remonter dans le nouveau parc municipal.

On pêchait la baleine en Normandie au temps de Guillaume le Conquérant, en la rabattant pour qu'elle s'échoue dans les "plantas", les trous d'eau restant à marée basse. Depuis, la baleine a disparu de la Manche. Pourtant, avec de bonnes jumelles, et beaucoup de patience, on peut espérer observer des cétacés sur les côtes normandes de juin à octobre, du haut des falaises, sur les îles, ou plus sûrement à bord d'un voilier au large. Au mois de juillet de cette année 2000, nous avons navigué pendant quelques miles avec une troupe de dauphins.

issue du site : http://www.chez.com/langrunesurmer/index.htm