Les Pinnipèdes

Certaines images et photos sont extrait du site PicardiePhoques

http://membres.tripod.fr/PicardiePhoques

J'ai voulu commencer cette page sur les pinnipèdes, en vous montrant ces massacres qui aujourd'hui encore touche les blanchons. Aucun mammifères marins n'est épargné par l'homme ! ! ! !

Le mot pinnipède vient du latin "Pinna" grosse plume des oiseaux (rémige) et "Pedis" (pied). Il désigne un groupe de mammifères marins très reconnaissable rassemblant les otaries, les éléphants de mer, les phoques et le morse. On considère que leurs ancêtres terrestres sont retournés à la vie aquatique. Leur corps lisse et hydrodynamique, leurs pattes transformées en nageoires et leurs excellentes performances en plongée prouvent leur extraordinaire adaptation à la vie aquatique.Chez les pinnipèdes, on retrouve les phoques,morses,otaries ( 3 familles: 34 espèces :19 phocidés, 1 odobenidé, 14 otariidés.

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Chaque année des centaines de milliers de bébés phoques sont tués cruellement. Environ 8 phoques sur 10, tués par les chasseurs ont moins d'un an et n'ont aucun moyen de se défendre. La plupart d'entre-eux ne sont agés que de quelques jours ou semaines seulement. Le nombre de phoques tués est passé de 250175 en 1993 à 261.036 en 1997. Le nombre d'animaux tués a pratiquement quadruplé depuis 1995 date à laquelle le gouvernement canadien commença à donner plus de 3,3 millions de dollars en subventions aux chasseurs

En 1964, une équipe est chargée de tourner un court métrage destiné à vanter les beautés sauvages du canada et à promouvoir ses nombreux mérites pour la chasse. Le coup publicitaire ne manque pas d'éclat, sauf qu'il frappe dans le sens tout à fait opposé à celui qu'on espérait. Le spectacle, en effet, est d'une violence à soulever le coeur. Derriére le chasseur solidement campé sur ses jambes et armé d'une puissante carabine, la caméra capte la scéne en diagonale. L'homme vise une mére phoque qui protége son petit en le couvrant de sa téte. Le coup de feu se répercute en écho et l'impact sourd de la balle qui pénétre dans le crane fait tressaillir violemment le corps de la pauvre béte dont la téte éclatée, tombe aussitot sur le bébé inondé de sang.Un gros plan montre les soubresauts de l'agonisante tandis que le blanchon, paniqué ne cherche qu'à se blottir davantage contre sa mére. Mais ce n'est pas tout. Le film est tourné à l'époque de la chasse commerciale. Armés les uns d'un gourdin, les autres d'une gaffe (baton dont une extrémité est munie d'un pic en acier), le chasseurs courent d'un blanchon à l'autre, frappant à tour de bras. Sur la téte ou à peu prés.....Certains bébés ne sont qu'étourdies.

un coup fatal

L'homme vise une mére phoque

Et l'homme passe au suivant.

Le rythme est infernal. Un coup de baton et , vite, le chasseur, avec son pied, tourne le petits sur le dos et , d'un trait de couteau, l'ouvre de la gorge jusqu'à l'anus. Les entrailles fumantes se répandent dans une mare de sang mais dejà l'homme est passé au suivant. Quand il en a eventré un certain nombre, il procéde à l'écorchage. Il a été demontré que beaucoup de bébés, mal assommées, ont été dépiautées vivantes. Le carnage terminé, les carcasses gisent par milliers : on peut presque sentir l'odeur de la mort. De loin , la banquise semble en hémorragie, comme si le sang jaillissait de ces mémes fissures d'ou, peu avant, les méres étaient sorties pour venir donner naissance à leur rejeton. Ces images soulévent l'indignation de nombreux canadiens et les aménent à protester auprés des gouvernements. C'est le début d'un long combat durant lequel on s'emploiera à descriditer les contestations en les ridiculisant, en les faisant passer pour des illuminés et des manipulateurs de l'émotivité..... Et de l'image. Parallélement le film est présenté en Europe. Partout, il choque profondément, mais c'est en Angleterre qu'il suscite les plus vives réactions et des manifestations sont organisées. La lutte dura 20 ans, ardue. Ce fut une succession de gains et de pertes. Dés le début, toutefois, il s'avéra évident que, pour étre efficace, elle devrait se dérouler principalement en Europe.

Beaucoup de bébés, mal assommés,

ont été dépiautés vivants.

les carcasses gisent par milliers

La mère quitte ce qui "reste"

de son petit

Les motifs : la tuerie avait lieu trop loin, les européens étaient les principaux clients de l'industrie concernée.Dans l'horreur que représente la bastonnade à morts d'innocents nouveau-nés, il n'y a donc pas que le supplice, il y a aussi le désespoir de leur mére. A ce propos, certains defenseurs de la chasse accusent les méres phoques d'abandonner leur bébé à la premiére alerte. Il faut tout de suite faire un sort à cette accusation tendancieuse : quand le bébé phoque du groenland-le plus chassé- vient au monde, sa fourrure est ivoire trés jaune. Pendant les quelques jours ou il est ainsi, bien visible pour les prédateurs, la mére le défend, ne le quitte à aucun prix, donnant sa vie s'il le faut. Mais dés que le poil du blanchon devient blanc, et qu'il se confond avec la glace et la neige, la mére a tendance àfuir en effet, à la moindre menace : c'est que le bébé phoque a plus de chance d'échapper à ses ennemis en se fondant dans le décor que si sa mére, elle bien visible, reste à ses cotés, attirant ainsi l'attention. En fait, elle se tiendra à distance, surveillant avec angoisse ce qui arrive. Ce n'est que lorsqu'on écorche le bébé qu'elle accepte de revenir pour tenter d'arréter le chasseur. Sa fuite n'etait donc qu'une manoeuvre pour sauver son bébé.

stock de fourrures de blanchons

un coup fatal

abattu et perdu

COUP D'ŒEIL SUR LA CHASSE AU PHOQUE DE L'ATLANTIQUE EN 2000

La chasse au phoque de l’Atlantique a connu en 2000 une « année de transition ». Ainsi, le 21 décembre 1999, le ministre Dhaliwal annoncé le total autorisé des captures (TAC) pour 2000 :

Le 5 novembre 1999, le ministère des Pêches et des Océans (MPO) a répondu au treizième rapport du comité permanent des pèches et des océans, le Rapport sur les phoques. Dans la réponse qu’il a formulée, le Ministre a souscrit à l’une des principales recommandations du Comité en vue de la nomination d’un comité de personnalités éminentes, chargé de fournir des conseils sur une nouvelle stratégie à long terme en matière de gestion des populations de phoques. Le comité devrait présenter ses recommandations d’ici l’automne 2000.

En 2000, le MPO poursuivra aussi un certain nombre d’initiatives visant à élargir la base de connaissances sur les phoques, nommément :

APERÇU DE LA CHASSE AU PHOQUE DE L’ATLANTIQUE

ESPÈCES CHASSÉES : Six espèces de phoques fréquentent les eaux du Canada atlantique : le phoque du Groenland, le phoque à capuchon, le phoque gris, le phoque annelé, le phoque barbu et le phoque commun, bien que le phoque annelé et le phoque barbu soient typiquement des espèces arctiques. Des six espèces, ce sont le phoque du Groenland et le phoque à capuchon qui alimentent la plus grande partie de la chasse commerciale. Un certain nombre de phoques gris sont aussi capturés à des fins commerciales en vertu de permis délivrés à cette fin. Cette mesure a été élargie à partir de 1997 de manière à inclure le phoque annelé du Labrador, mesure qui restera en vigueur en 2000. En plus de la chasse commerciale, on capture à des fins de subsistance de petits nombres de ces espèces, et ce, au Labrador et dans l’Arctique canadien. Des phoques du Groenland et des phoques à capuchon sont également capturés à des fins personnelles par les habitants des localités adjacentes aux zones de chasse.

PARTICIPANTS : Au cours des dernières années, environ 9 000 chasseurs détenaient un permis de chasse commerciale du phoque. En 1999, le MPO a délivré 10 518 permis de chasse commerciale du phoque. Le tableau 1 ci-après présente une ventilation des permis selon le type et la région. À quelques exceptions près, les détenteurs de permis de chasse commerciale du phoque pêchent diverses espèces de poissons ou ont des liens économiques avec l’industrie de la pêche. La chasse au phoque est devenue un gagne-pain plus important depuis les fermetures de la pêche du poisson de fond.

TABLEAU 1 NOMBRE DE PERMIS DE CHASSE AU PHOQUE DÉLIVRÉS EN 1999*

PROVINCE

Chasseur professionnel

Aide-chasseur

À des fins personnelles

TOTAL

 

Nbre de bateaux

Terre-Neuve et Labrador

5 939   

3 105   

1 652   

10 696  

 

185   

Québec

1 146   

142   

355   

1 643  

 

30   

Nouvelle-Écosse

170   

6   

–   

176  

 

–   

Île-du-Prince-Édouard

1   

9   

–   

10  

 

2   

TOTAL

7 256   

3 262   

2 007   

12 525  

 

217   

* Données préliminaires.

Comme il a été mentionné, les habitants du Labrador vivant au nord du 53e degré de latitude nord peuvent chasser le phoque à des fins de subsistance même s’ils ne détiennent pas de permis. Depuis 1995, des permis de chasse au phoque à des fins personnelles ont été délivrés aux habitants des localités adjacentes aux zones de chasse de Terre-Neuve et du Labrador (au sud du 53e degré de latitude nord), de la Côte-Nord du Québec, de la Gaspésie et des Îles de la Madeleine. Ces zones ont été durement touchées par les fermetures de la pêche du poisson de fond. Un détenteur de permis de ce type peut ainsi capturer jusqu’à six phoques pour sa consommation personnelle.

Zones de chasse : Le phoque du Groenland passe l’été dans l’Arctique canadien et le long de la côte ouest du Groenland. Il commence à migrer vers le sud au début de l’automne pour atteindre, à la fin de novembre, la côte sud du Labrador, où environ un tiers des adultes se dirige vers le golfe du Saint-Laurent tandis que le reste migre plus au sud en direction de la côte est de Terre-Neuve. Bien que le mouvement et l’état des glaces déterminent souvent l’intensité de l’effort dans une zone donnée, la majorité des activités de chasse au phoque se déroule dans la région du Front, au large des côtes du nord et de l’est de Terre-Neuve, et au large de la côte sud du Labrador. En 1999, environ 60 % de la chasse commerciale s’est déroulée dans cette zone, accusant une baisse par rapport à 1998, lorsque 77 % des captures y ont été réalisées.

Calendrier de la chasse : Comme le prévoit le Règlement sur les mammifères marins, la saison de chasse commerciale au phoque du Groenland et au phoque à capuchon se déroule du 15 novembre au 15 mai. Toutefois, dans certaines circonstances, la saison peut être modifiée en vertu d’une ordonnance modificative. Un tel document a été émis en 1999 pour prolonger la saison jusqu’au 15 juin étant donné que le TAC n’avait pas été récolté au moment de la date de fermeture fixée. Pour la première fois, l’Association canadienne des chasseurs de phoques et l’industrie ont demandé au MPO de fermer la chasse au phoque du Groenland dans la région du Front du 20 mars au 7 avril 1999 et ce, afin de pouvoir chasser des bêtes plus âgées. Cette mesure a permis d’améliorer la qualité des peaux. Bien que la saison de chasse commerciale du phoque commence le 15 novembre, elle a surtout lieu du début de mars à mai. Certaines années, des chasses précoces ont lieu en décembre et en janvier au large du Labrador et de la péninsule Great Northern de Terre-Neuve, et le long de la Côte-Nord du Québec. Au large des Îles de la Madeleine et au large de Terre-Neuve, la chasse débute véritablement vers la deuxième semaine de mars et la deuxième semaine d’avril respectivement, selon l’état des glaces et le nombre de phoques présents dans ces secteurs. Dans le golfe du Saint-Laurent, la période de chasse varie principalement en fonction du mouvement des glaces sur lesquelles se trouvent les phoques. Dans cette zone, la majeure partie de la chasse commerciale se déroule en mars, bien que l’on chasse également le phoque le long de la Côte-Nord du Québec en janvier et en février.

En 1999, la chasse a débuté vers le 1er février le long de la lisière sud de la région du Front, dans le secteur nord de la baie de Bonavista. La chasse visait principalement les bedlamers (jeunes phoques du Groenland à pelage tacheté ayant plus d’un an). Dans le Golfe, la chasse, qui ciblait les brasseurs (phoques du Groenland d’un an ayant revêtu leur nouveau pelage, ras et argenté, parsemé de petites taches noires sur les côtés et le dos) a commencé vers la fin de mars. Dans la région du Front, la chasse aux brasseurs a commencé le 7 avril, pour atteindre un sommet le 10 avril. Comme il a déjà été mentionné, la date d’ouverture a été reportée à la demande de l’industrie de la chasse au phoque, afin de permettre de capturer des animaux plus vieux et d’obtenir des peaux de meilleure qualité. En vertu du Règlement sur les mammifères marins, la saison de chasse au phoque annelé à des fins de subsistance se déroule au Labrador du 25 avril au 30 novembre. La chasse au phoque gris est réglée par ordonnance modificative, en fonction de la population présente. Ce contrôle est d’ailleurs renforcé par les conditions des permis accordés pour ce type de chasse.

DÉBARQUEMENTS :Phoque du Groenland .

La chasse commerciale du phoque du Groenland (Pagophilus groenlandica) sur la côte de l’Atlantique telle que nous la connaissons aujourd’hui a pris forme vers la fin des années 80, à la suite de l’effondrement des marchés européens traditionnels des peaux de blanchons et de jeunes à dos bleu. De 1983 à 1995, les captures moyennes annuelles de phoques du Groenland ne se chiffraient qu’à 51 000 individus même si le TAC était de 186 000. les niveaux de capture de phoques du Groenland avant l’effondrement des marchés étaient nettement plus élevés. Ces niveaux élevés ont donné lieu à une réduction de la population à moins de deux millions d’individus au début des années 70. La population de phoques du Groenland se chiffre actuellement à environ cinq millions. Le marché des peaux de phoque s’est amélioré après 1995. En 1996, à la lumière de nouveaux conseils donnés par des scientifiques, le TAC a été augmenté à 250 000 phoques. Il a été porté à 275 000 en 1997, mais demeurait dans les limites du rendement de remplacement. Le rendement de remplacement est le nombre de captures autorisées au cours d’une année donnée pour assurer le maintien de la population au cours de l’année suivante.

les captures de 1998 étaient les plus élevées des dernières années, se chiffrant à 282 070 individus par rapport au TAC de 275 000. Cela s’explique par la réouverture de la saison pour autoriser une chasse commerciale restreinte dans la zone du détroit de Belle Isle et une prolongation de la chasse à des fins personnelles. Cette possibilité était offerte pour compenser les restrictions imposées aux chasseurs par le piètre état des glaces au cours des dernières années. En 1999, à cause des marchés peu favorables, les chasseurs ont mis fin à leurs activités avant d’avoir récolté le TAC, soit 275 000 individus. Les captures de phoques du Groenland se chiffraient à 244 552. Depuis 1996, les captures de phoques du Groenland sont très supérieures à celles des dix années précédentes

Au début des années 90, les captures annuelles groenlandaises de phoques du Groenland ont fortement augmenté. De l’avis du Comité de travail CIEM/OPANO (conseil international pour l'exploration de la mer / organisation des pêches de l’Atlantique Nord-Ouest), les captures totales de phoques du Groenland effectuées par le Canada et le Groenland en 1996 se chiffraient à environ 317 000 individus, soit un niveau dépassant le rendement de remplacement de 287 000 établi en 1995. En 1999, le Comité national d’examen par les pairs sur les mammifères marins a examiné les déplacements des populations de phoques du Groenland de l’Atlantique nord-ouest et, d’après les estimations révisées des captures au Groenland et au Canada, le rendement de remplacement en 1999 a été établi à environ 400 000 individus, un niveau se rapprochant du niveau actuel de capture. Le gouvernement du Groenland a récemment fourni au MPO de l’information à jour sur la capture de phoques du Groenland par ses pêcheurs : ils ont capturé 79 944 phoques du Groenland en 1996, contre 69 643 en 1997 et 65 350 (données préliminaires) en 1998. Ces chiffres sont inférieurs aux prises prévues en 1998, soit le chiffre de 84 000 établi d’après la tendance à la hausse des captures observée entre 1975 et 1996.

Phoque à capuchon : Le phoque à capuchon (Cystophora cristata), très gros (de 200 à 400 kg), fréquente l’Atlantique nord. La plupart des petits naissent en mars dans le détroit de Davis et dans la région du Front. Une mise bas se produit aussi dans le golfe du Saint-Laurent, mais on possède peu de renseignements sur la relation entre les phoques du Golfe et ceux du Front. D’après des relevés effectués en 1990 et 1991, environ 80 000 petits sont nés dans la région du Front comparativement à 2 000 dans le golfe du Saint-Laurent. En règle générale, le phoque à capuchon ne constitue qu’un faible pourcentage des prises à des fins commerciales et personnelles. Le TAC de phoques à capuchon des dernières années a été de 8 000 individus, mais ce total est passé à 10 000 pour 1998. Le TAC est nettement inférieur au rendement de remplacement qui, d’après les estimations de 1990, varie entre 24 000 et 34 000 phoques, selon l’âge des phoques chassés.

En 1996, 22 800 jeunes phoques à capuchon (jeunes à dos bleu) ont été capturés et plus de 100 accusations ont été portées. Moins de 1% des chasseurs détenant un permis se sont adonnés à cette activité, qui n’a duré que quelques jours. La question a été portée devant les tribunaux et, le 14 décembre 1999, la Cour d’appel de Terre-Neuve a annulé l’article 27 du Règlement sur les mammifères marins, qui interdit à quiconque de vendre, d’échanger ou de troquer un blanchon ou un jeune à dos bleu. En 2000, afin d’assurer le respect de la politique adoptée par suite des recommandations du Rapport Malouf, il sera stipulé dans les permis qu’il est interdit de tuer des jeunes à dos bleu ou des blanchons.

En 1998, les conditions ont été favorables au large de la côte nord-est de Terre-Neuve et les chasseurs ont capturé 10 148 phoques à capuchon. En 1999, même si le TAC est resté fixé à 10 000 individus, la valeur marchande était très faible, vu les stocks considérables de peaux de phoques à capuchon. Par conséquent, seulement 201 phoques à capuchon ont été capturés. Selon la plus récente estimation, les captures de phoques à capuchon au Groenland se chiffrent à 9 896 individus (octobre 1998). Ainsi, le total des captures faites au Canada et au Groenland est inférieur au rendement de remplacement.

Phoque gris : Le phoque gris (Halichoerus grypus) fréquente le golfe du Saint-Laurent à l’année; à l’été, il peut remonter l’estuaire aussi loin en amont que le Saguenay. Il se reproduit dans l’île de Sable et sur les banquises du sud du Golfe de la fin de décembre au début de février. Après, il se disperse, principalement vers la plate-forme Scotian, le golfe du Saint-Laurent et le large de la côte sud de Terre-Neuve. En 1997, on a estimé à environ 35 000 le nombre de nouveau-nés dans l’Atlantique nord-ouest, ce qui donnait une population totale de 190 000 individus. Le troupeau de l’île de Sable augmente à un rythme de 13 % par année, c’est-à-dire que les effectifs doublent à tous les six ans. Par contre, le troupeau du golfe du Saint-Laurent ne semble pas augmenter à un rythme aussi rapide, celui-ci ne se situant qu’à environ 3 %

Le nombre de phoques gris capturés chaque année étant très faible, aucun TAC n’est fixé. La chasse se limite à une chasse commerciale traditionnelle de faible envergure dans une zone au large des Îles de la Madeleine et à une chasse commerciale de faible envergure dans d’autres zones, à l’exception de l’île de Sable, où la chasse à des fins commerciales est interdite. Bien que le phoque gris soit plus charnu que les autres espèces, les marchés demeurent faibles. Les peaux de phoques gris ont beaucoup moins de valeur que celles de phoques du Groenland. La demande et les prix des peaux étant plus faibles, la commercialisation de ces phoques demeure difficile.

En 1999, seulement 98 phoques gris ont été capturés à des fins commerciales. En 1998, 206 phoques gris ont été capturés par des chasseurs des Îles de la Madeleine et 69 par des chasseurs du Cap-Breton; 72 phoques gris avaient été débarqués l’année précédente. Les dernières captures importantes de phoques gris remontent à avant 1984 dans le cadre d’un programme de primes (1976-1983) et d’un programme d’abattage sélectif (1967-1983). Environ 720 phoques ont été capturés en moyenne par année dans le cadre du premier programme tandis que le second a permis de capturer un millier de phoques gris par année.

Phoque annelé : En 1999, 772 phoques annelés (Phoca hispida) ont été capturés à des fins de subsistance au Labrador. Ce chiffre se compare aux captures de 1 046 individus en 1998 et de 1 639 individus en 1997. Le phoque annelé est également capturé à des fins de subsistance dans l’Arctique canadien.

Autres phoques : Chaque année, on chasse à des fins de subsistance un petit nombre de phoques communs (Phoca vitulina) et de phoques barbus (Erignathus barbatus) dans les eaux de l’Atlantique nord. En 1999, les chasseurs ont débarqué 61 phoques barbus, mais aucun phoque commun n’a été capturé. Les débarquements de 1998 ont été de 56 phoques barbus, mais ne comprenaient aucun phoque commun.

ÉTAT DES STOCKS : PERSPECTIVES POUR l'ANNEE 2000

Phoque du Groenland : Selon la plus récente évaluation de l’état des stocks réalisée par le Comité national d’examen par les pairs sur les mammifères marins en février 1999, la population de phoques du Groenland se chiffre maintenant à environ cinq millions d’individus. On considère que cette espèce est fort abondante, le nombre de ses individus ayant plus que doublé depuis le début des années 70, pour ensuite se stabiliser ou légèrement baisser au cours des dernières années. Le MPO a effectué en 1999 un relevé de la population de nouveau-nés, mais comme il faudra un certain temps pour analyser les données, les résultats ne seront disponibles qu’en mars 2000. On pourra alors tenir compte de ces résultats et d’autres données en vue d’effectuer un nouveau relevé de population, lequel nous permettra d’évaluer les effets de l’accroissement des activités de chasse depuis 1994 et servira de point de départ pour la révision du TAC en 2001.

Phoque à capuchon : Les phoques à capuchon sont beaucoup moins nombreux que les phoques du Groenland. En 1990, on a estimé entre 400 000 et 450 000 le nombre de phoques à capuchon. Le TAC des phoques à capuchon (10 000 phoques) est beaucoup moins élevé que le rendement de remplacement, qui, selon les estimations, s’établit entre 24 000 et 34 000 individus, selon la composition par âge des captures. Des travaux visant à suivre les populations de phoques à capuchon fréquentant les eaux de l’Atlantique canadien sont en cours, et l’on munit ces individus d’une étiquette repérable par satellite. En outre, on discute actuellement avec des scientifiques du Groenland de la possibilité de mener un programme d’étiquetage plus vaste visant à mieux définir les déplacements et les limites du stock.

Phoque gris : En 1993, on a estimé à 144 000 le nombre de phoques gris (82 000 dans la roquerie de l’île de Sable et 62 000 dans le golfe du Saint-Laurent). Depuis les années 60, la population de phoques gris à l’île de Sable augmente à un rythme de 13 % par année. On estime à 3 % par année le taux de croissance du nombre de phoques gris dans le golfe du Saint-Laurent. En 2000, on entreprendra un nouveau relevé de la population de nouveau-nés. De nouvelles estimations de la population et du rendement de remplacement seront présentées une fois que l’on aura en main les résultats du relevé.

Phoque annelé : Une étude du phoque annelé de l’Arctique a confirmé l’existence de plusieurs groupes distincts. D’après des données sur la croissance et l’existence de barrières géographiques, on peut établir clairement les limites des populations – par exemple, baie d’Hudson, île de Baffin/détroit de Davis, archipel Arctique. On connaît mal la structure de la population de phoques annelés du Labrador. Par suite d’un appauvrissement soupçonné de la population, on exécute actuellement un programme d’échantillonnage du phoque annelé dans la baie d’Hudson de concert avec le Conseil de gestion des ressources fauniques du Nunavut. Comme le phoque annelé est une proie vitale de l’ours polaire dans le Nord canadien, toute proposition de chasse commerciale de ce phoque devra tenir compte de l’impact potentiel sur les ours polaires. On dispose de peu d’estimations détaillées de l’abondance du phoque annelé au Canada. À l’heure actuelle, la chasse au phoque annelé se fait à des fins de subsistance uniquement.

Autres phoques : Il n’y a aucune estimation fiable du nombre de phoques communs et de phoques barbus.

ENVIRONNEMENT ET HABITAT : Le MPO est tenu de gérer l’exploitation durable des ressources halieutiques, en accordant la priorité à la conservation. L’envergure et la nature des effets sur l’environnement sont pris en compte lors de l’élaboration de plans de gestion. Ainsi, on analyse les diverses possibilités de gestion après avoir examiné attentivement toutes les données dont on dispose, entre autres les connaissances traditionnelles, les connaissances locales et l’expérience de l’industrie, ainsi que les meilleures données scientifiques que possèdent le MPO et des organismes externes responsables des sciences halieutiques. Ce plan a été formulé afin d’éviter toute préoccupation par rapport à l’environnement ou à l’habitat.

INTERACTION DES ESPÈCES : Bien que la morue de l’Atlantique ne constitue pas la principale proie des phoques, ces derniers représentent une importante source de mortalité de la morue dans certaines régions. Les études de prédation sur la consommation de poisson par les phoques au Canada atlantique se sont concentrées sur les trois espèces les plus abondantes, le phoque du Groenland, le phoque à capuchon et le phoque gris. En mars 1999, on s’est penché sur l’impact de la prédation exercée par les phoques sur certains stocks commerciaux dans les principales zones de pêche du Canada atlantique. On estime que les phoques, toutes espèces confondues, consomment annuellement environ 142 000 tonnes de morue de l’Atlantique dans les eaux canadiennes.

Le Conseil pour la conservation des ressources halieutiques (CCRH), quelques ministres des Pêches provinciaux et le Comité permanent des pêches et des océans ont demandé que les troupeaux de phoques soient nettement diminués car ils s’inquiètent de l’incidence du phoque du Groenland et du phoque gris sur la reconstitution des stocks de poisson de fond.

De l’avis d’un grand nombre de scientifiques, la prédation exercée par les phoques n’a pas joué un grand rôle dans l’effondrement des stocks de poisson de fond vers la fin des années 80 et au début des années 90. Pour expliquer cet effondrement, il faut en effet tenir compte de bien d’autres facteurs, notamment les surpêches et les piètres conditions environnementales. Cependant, des évaluations récentes de l’état des stocks de morue montrent que la prédation exercée par les phoques peut être une cause importante de mortalité dans certaines régions, depuis que les moratoires applicables aux pêches de poisson de fond ont été imposés.

On utilise plusieurs types de données pour estimer la consommation de poisson par les phoques, notamment : des estimations du nombre de phoques, les besoins en énergie des individus, la distribution saisonnière des phoques par groupes d’âge, ainsi que les variations saisonnières et les variations temporelles du régime alimentaire. Bon nombre de facteurs influent sur l’interprétation de ces données. Par exemple, certaines proies sont digérées plus rapidement que d’autres, ou ne sont pas reconnues dans les échantillons; il se peut donc que le contenu de l’estomac ne représente pas exactement l’alimentation du phoque. En outre, la quantité de nourriture consommée varie selon l’âge du phoque, ses possibilités de reproduction et son niveau d’activité. Donc, bien qu’assez justes, les estimations de la consommation alimentaire globale comportent une certaine marge d’incertitude.

Bien que l’on sache que les phoques mangent d’énormes quantités d’espèces commerciales dans certaines régions et peuvent être une importante cause de la mortalité, l’information dont on dispose en ce moment ne permet pas d’affirmer avec certitude qu’une réduction des populations de phoques entraînerait un accroissement de l’abondance du poisson. Néanmoins, même s’il faut probablement renoncer à fournir des réponses définitives au sujet des effets de la prédation exercée par les phoques sur les stocks de poisson, les recherches se poursuivent en vue d’améliorer notre connaissance du rôle des phoques dans leur écosystème.

RECHERCHE : Le MPO mène depuis de nombreuses années un programme de recherche dynamique sur le phoque, lequel vise à améliorer les connaissances sur les fluctuations des populations et les facteurs qui les influencent, ainsi que le rôle des phoques dans les écosystèmes marins. Depuis le début des années 80, environ 11 millions de dollars ont été investis dans la recherche sur le phoque. Ces fonds étaient en grande partie destinés à des études sur l’abondance et la dynamique de la population ainsi que sur la prédation des phoques gris et des phoques du Groenland à l’égard des poissons.

Au début de 1999, les scientifiques du MPO ont effectué un relevé aérien des phoques du Groenland nouveau-nés dans le Canada atlantique. Le relevé se divisait en trois volets. Le premier volet se composait de vols de reconnaissance de grande envergure visant à localiser tous les troupeaux de femelles gravides. Des balises ont été installées sur les glaces pour indiquer l’emplacement de troupeaux, permettant ainsi de suivre leurs déplacements à l’aide d’un hélicoptère et du système à satellites ARGOS lorsque les glaces dérivaient.

Le deuxième volet a été exécuté au moment le plus fort de la mise bas. On a alors effectué des relevés aériens photographiques et d’observation de grande envergure pour obtenir un dénombrement le plus précis possible de la population de nouveau-nés. Les photographies aériennes de haute qualité, en noir et blanc, ont permis d’identifier les nouveau-nés et de déterminer le type de glace recherchée par les phoques ainsi que la distribution de ces derniers.

Des observations au sol ont complété le relevé. Des scientifiques déposés sur la glace par hélicoptère ont estimé le pourcentage de femelles qui ont mis bas le jour du relevé et le pourcentage de nouveau-nés qui, cachés sous les crêtes de glace, n’ont pu être dénombrés dans les photographies aériennes. L’équipe a également évalué la durée de la période de mise bas et contrôlé la croissance des nouveau-nés dans des aires expérimentales désignées en les visitant régulièrement pour étiqueter les nouveau-nés.

Le relevé incluait aussi le contrôle de la santé, de la croissance et de la condition des phoques, ainsi que la détermination de la structure du stock, du régime alimentaire et de la charge en parasites. D’autres projets visaient à étudier le transfert de contaminants de la mère au nouveau-né, les effets des contaminants sur la fonction du système immunitaire, les déplacements saisonniers, la fréquence des plongées et la mesure de la fréquence cardiaque comme indicateur de l’énergie dépensée. Les scientifiques ont aussi observé la chasse afin de recueillir des données sur la composition des captures selon l’âge, ainsi que le nombre de phoques abattus mais perdus en mer. Dans toute pêche, il se peut que des animaux soient tués mais non récupérés et ne soient donc pas inclus dans les débarquements déclarés. On parle alors d’animaux « abattus et perdus ». Ces projets sont exécutés en collaboration avec l’Université de Waterloo, l’Université Laval, l’Université Memorial de Terre-Neuve, l’Institut norvégien des pêches et de l’aquaculture, l’Institut des ressources naturelles du Groenland et la société Aquaplann de Tromso, en Norvège.

Après les travaux sur le terrain, il faut des mois d’analyse en laboratoire pour interpréter les photos aériennes et inclure les nouvelles données dans le bloc de connaissances sur la dynamique de la population de phoques du Groenland. Comme l’analyse des données exige un temps considérable, les résultats du relevé ne seront disponibles qu’au printemps 2000. Le relevé permettra au MPO d’évaluer les effets de la chasse plus intense depuis 1994 et servira de base à la révision du TAC de phoques du Groenland.

Le Secteur des sciences du MPO a mené des études visant à estimer le nombre de phoques abattus mais perdus en mer. Les résultats préliminaires ont été présentés au Comité national d’examen par les pairs sur les mammifères marins en février 1999. Le pourcentage de phoques perdus en mer semble négligeable dans le cas des jeunes phoques abattus à l’aide d’un gourdin et relativement faibles dans le cas des brasseurs abattus sur la glace. Cependant, un pourcentage élevé de phoques adultes abattus dans l’eau peuvent être perdus en mer. À la lumière des résultats qui lui ont été présentés, le Comité était d’avis qu’il était plus judicieux d’établir des estimés prudents à partir d’un taux modéré d’animaux abattus et perdus. On doit noter que la plus grande partie des captures canadiennes se compose de jeunes phoques abattus sur la glace et que le taux de perte en mer de ces animaux sera donc très faible.

Ces estimations ont permis d’établir des modèles de la population de phoques du Groenland et des rendements de remplacement à divers niveaux du nombre d’animaux abattus mais perdus.

DE NOMBREUX PHOQUES PERIRONT ENCORE CETTE ANNEE