LE BWU ; LA CBI

UNITE BALEINE BLEUE

(Blue Whale Unit)

LA COMMISSION BALEINIERE INTERNATIONALE

Lors de la seule saison 1930-31, dans l'antarctique, 40.000 cétacés ont été tués par plus de 200 chasseurs baleiniers accompagnant 41 navires-usines... Les grands cétacés se font rares, et l'on commence à s'inquiéter: pourra-t-on maintenir des stocks suffisants pour que la chasse reste rentable ? C'est dans cet esprit qu'en 1946 à été créée la commission baleinière internationale, dont le role dans la protection des baleines est pour le moins ambigu . . .

DU RENFORT POUR LES JAPONAIS (Juin 2001)

Non, les pays baleiniers ne sont plus une petite minorité à la CBI. Par l'ironie de la politique des achats de votes, la Guinée et le Maroc ont rejoint la CBI pour soutenir le Japon. Mais ce n'est pas tout : l'Islande fait son grand retour et le Panama aussi, avec les mêmes intentions. Une bonne douzaine de pays (Japon, Norvège, Grenada, Dominique, St Vincent, St Kitts, Panama, Islande, Guinée, Maroc, Danemark, Sénégal et peut-être la Corée) vont clairement pousser à l'adoption du RMS, c'est-à-dire l'ensemble des règles qui régiront les opérations baleinières en cas de levée du moratoire. Les "like-minded"ou pays protecteurs (Australie, Nouvelle-Zélande, Grande-Bretagne, Etats-Unis, France, Monaco, Allemagne, Pays-bas, Italie, Autriche, Suède, Espagne, Inde, Chili, et Argentine) devraient faire le contre-poids. Mais qui de la frange intermédiaire de pays indécis ou tièdes tels que la Russie, la Chine, la Suisse, l'Irlande, le Sultanat d'Oman, la Finlande et le Mexique ? Cette année, l'adoption du RMS dépend de ces nations. A suivre...

Histoire de la chasse à la baleine et de la "réglementation" par le BWU, avant le C.B.I. (ce rapport date de la fin des années 70)

Les basques dans le Golfe de Gascogne ont été les premiers à chasser les baleines au 17° siècle. (cliquez-ici pour voir quelques photos)La baleine franche noire (eubalaena glacialis) faisait l'objet de cette chasse se raréfia rapidement par suite de prélèvements trop importants. Cela obligea les basques à se rendre de plus en plus loin vers l'ouest pour rencontrer leur gibier, jusqu'au large de Terre-Neuve où ils parvinrent peut-ètre antérieurement à la découverte "officielle" de l'Amérique par Christophe Colomb. A l'aube du 19° siècle, la baleine franche avait en tout cas disparu des cotes d' Europe. Puis elle diminua rapidement dans la partie occidentale de l'atlantique, en mème temps qu'une forme affine propre au pacifique nord (eubalaena sieboldi). Ces deux baleines sont devenues si rares qu'elles entrent maintenant pour une proportion infime dans les captures globales: Townsend n'en a trouvé que 35 sur un total de 17.862 cétacés capturés de 1910 à 1920. Ces baleines autrefois abondantes ont pratiquement disparu à l'heure actuelle en raison d'une exploitation trop intensive. Devant cette raréfaction, les centres d'exploitation de cétacés se déplacèrent. Dés le 17° siècle, les baleiniers se rendirent surtout dans les mers arctiques, notamment dans les océans compris entre le spitzberg et le nord du Canada. L'espèce chassée alors fut principalement la baleine boréale qui abondait dans ces eaux froides où les poursuivirent des baleiniers de toutes nationalités, se livrant d'ailleurs entre eux à une véritable guerre. Au bout de peu de temps, elles se raréfièrent considérablement à la suite des massacres commis principalement autour du Spitzberg. Les lieux de chasse se déplacèrent à nouveau vers le nord-ouest, le long des cotes du Groenland et de la terre de Baffin, principales aires de capture au 18°siècle. Les prises y étaient importantes, comme en témoignent les journaux de bord. De 1814 à 1817, pas moins de 586 navires armés par la Grande_Bretagne capturaient 5030 baleines, pour la plupart des baleines boréales. Au cours du 19° siècle le nombre de baleines diminua dans de telles proportions que bientot leur chasse cessa d'ètre rentable. A partir de 1887, il n'y eut plus dans ces parages qu'une dizaine de navires armés pour cette chasse; en 1911, 8 navires ne réussirent à capturer que 7 baleines. Depuis cette époque, les restes du troupeau demeurés en vie et abandonnés à eux-mèmes semblent s'ètre à nouveau quelque peu multipliés; comme la densité de population reste faible, rendant toute exploitation industrielle impossible, il ne semble pas que cette espèce soit menacés de disparition dans l'immédiat. Puis ce fut le tour du cachalot surtout chassé par les baleiniers nord-américains dans les mers chaudes du globe. Dés la seconde moitié du 18°siècle, la chasse était florissante dans les mers bordant la nouvelle-angleterre. L'exploitation s'étendit progressivement au monde entier et atteignit son apgée dans la première moitié du 19° siècle. La diminution des effectifs et l'emploi de plus en plus généralisé de pétrole lampant à la place d'huile de baleine pour l'éclairage, firent abandonner la chasse au cachalot, jamais véritablement en danger.

Ce rorqual sur le pont d'un navire baleinier norvégien est sur le point d'ètre dépecè à bord. La chasse moderne à partir des navires à vapeur rend possible la capture des rorquals (bleus, communs ou de rudolphi) qui se déplacent rapidement et que les baleinières d'autrefois ne pouvaient capturer. Les rorquals sont, par ailleurs si puissants, qu'ils auraient remorqué avec eux une baleinière à des milles de son navire. Seuls les cétacés de grande taille, baleines franches et cachalots étaient des proies possibles. Il y a à cela une bonne raison: une fois mortes, ces espèces flottent et peuvent donc ètre manipulées à partir de petits bateaux.

Dans les années 1970, les baleiniers disposent d'un matériel leur permettant de capturer tous les cétacés quelle que soit leur taille, y compris les rorquals que leu puissance et leur vitesse mirent pendant longtemps hors d'atteinte. A bord des navires-usines modernes, on arrive à dépecer en 24 heures, 49 rorquals amenés par les bateaux-chasseurs. Ce chiffre indique à lui seul l'efficacité des moyens de capture et de traitement. Limitée à ses débuts à l'hémisphère nord, la chasse s'étendit à partir de 1905 aux mers antarctiques. Tout d'abord entreprise à partie de navires-usines servant de stations flottantes sédentaires, cette chasse devint pélagique à partir de 1925, aprés l'intervention du Slip-Way, rampe inclinée du bateau permettant de hisser la baleine sur le pont. Le nombre de cétacés tués dans le monde suivit alors une courbe ascendante rapide, comme les quelques données suivantes permettant de s'en rendre compte (d'aprés International Whaling Stastics, Oslo 1966) :1900: 1635, 1905: 4592, 1910:12.301, 1915: 18.320, 1920:11.369, 1925: 23.253, 1930: 37.812, 1935:39.311, 1938:54.835, 1951-52: 49.794, 1956_57: 58.990, 1961-62:66.090, 1964-65:64.680 (dont 32.563, soit 50%, dans l'antarctique) Bien que l'exploitation des baleines ait été planétaire, l'antarctique est maintenant le théatre principal de cette chasse; pendant la saison 1930-31, pas moins de 38 navires-usines et 184 bateaux chasseurs y pratiquèrent la chasse pélagique. Ce nombre fut de 9 navires-usines et 120 bateaux chasseurs pour la saison 1966-67 (parmi lesquels 3 Soviétiques avec 55 bateaux chasseurs). Sans doute y eut-il des fructuations dans le nombre de cétacés capturés, par suite d'une surproduction et d'un effondrement consécutifs des cours, notamment en 1932, où le nombre de cétacés tués passa à 12.988 contre 43.129 en 1931. et les compagnies baleinières commençaient déjà à cette époque à prendre conscience du danger de déplétion. Des ententes limitées furent prises de ce fait entre grandes nations baleinières et mème entre les compagnies qui commencèrent à réduire leurs captures en se respectant des quota. Dés 1932 une première convention passée entre la Norvège et la Grande-Bretagne limita le nombre de baleines et la production d'huile, de mème que la période de chasse. Cette convention fut reconduite les années suivantes, tandis que la Norvège promulgait des lois baleinières concernant son armement. Certaines compagnies restaient autrefois en dehors de ces accords.

En 1937 fut accompli un pas décisif, à savoir la signature à londres par les principales nations intéressées (Afrique du sud, Australie, Allemagne, Etats-unis, Grande-bretagne, Irlande, Norvège, Nouvelle-Zélande) de la première convention baleinière internationale; ses clauses fixaient les dates d'ouverture et de fermeture de la chasse, les tailles-limites et l'interdiction de chasser les baleines franches et les baleines grises. Cette convention fut reconduite en 1938, avec un article additionnel important: la création d'une réserve totale, comprise entre le 70°long.W et le 160°W. Le stock de baleines se reconstitua pendant la deuxième guerre mondiale. Mais la paix revenue, de graves carences alimentaires se faisaient sentir à travers le monde; de ce fait on pouvait craindre un prélévement excessif au fur et à mesure que les nations baleinières reconstituaient leur armement détruit pendant les hostilités.

Dans les années 40, les Norvégiens construisent un grand nombre de navires-usines qui, en dehors des pèriodes de chasse, travaillent à l'abri dans un mouillage. C'est un grand vapeur, en général un cargo ou un navire marchand transformé, équipé d'appareils de levage et de fondoirs. Une station baleinière flottante en quelque sorte. Les plus grands de ces navires sont d'anciens paquebots.

Dés 1944, une première réunion se tint à Londres; parmi les décisions les plus importantes figure l'introduction de la notion d'UNITE BALEINE BLEUE (Blue Whale Unit, BWU). Les 4 cétacés à fanons faisant l'objet des chasses sont de tailles trés différentes. Comme il est difficile en pratique de limiter les captures par espèce, on fixa donc une limitation globale pour des équivalences en tenant compte de la qualité d'huile fournie par les cétacés et en prenant comme unité celle du plus grand, le rorqual bleu. Cette équivalence s'établit comme suit: 1 rorqual bleu ("blue") = 2 rorquals communs ("fin") = 2 1/2 mégaptéres ("jubartes") = 6 rorquals de rodolphi ("sei"). On peut donc limiter le nombre de captures sans faire de distinction spécifique, formule pratique qui ne tient toutefois pas compte de l'importance des effectifs des différentes espèces. D'une manière arbitraire on fixa le contingent à 16.000 BWU pour la chasse pélagique dans l'Antarctique pour 1944 (avant la guerre la moyenne des captures était de l'ordre de 24.000 BWU).

En novembre 1945, une conférence baleinière réunit les délégués de 12 nations à londres. Devant la pénurie de matières grasses à travers le monde, devenue particulièrement grave, il fut décidé de tout mettre en oeuvre pour y pallier par la chasse des cétacés, en limitant toutefois les captures pour ne pas compromettre l'avenir. Cette réglementation fut matérialisée par la signature par 19 nations de la convention internationale pour la réglementation de la chasse à la baleine. à Washington, Etats-unis, en date du 2 décembre 1946. Les clauses de cette convention, véritable charte de l'exploitation des cétacés, concernent la protection des immatures ( interdiction de capturer une femelle située, tailles limites), la limitation du nombre de baleines capturées (quota fixé en BWU d'ouverture et de fermeture), la constitution de réserves intégrales (région antarctique comprise entre le 70° et le 160° long.W), et la protection d'espèces menacées (baleines franches notamment). De plus la convention délimite une série de zones à travers le monde, où les modalités de la chasse sont réglementés (le navire-usine n'est autorisé qu'au sud du 40° lat.S et dans une partie du pacifique nord en raison de son grand rayon d'action qui augmente ses facultés destructrices). Une commission baleinière permanente a été créée et est chargée (assistée de comités scientifiques) de l'application de ces clauses, notamment pénalisations des chasseurs de baleines enfreignant les réglements. Dix-sept nations ont adhéré à la convention de Washington Australie, Brésil, Canada, Danemark, Etats-unis, France, Grande-Bretagne, Islande, Japon, Mexique, Norvège, Nouvelle-Zélande, Panama,, Pays-bas, République Sud-Africaine, Suède, Urss. Si le nombre de cétacés capturés chaque année reste trés élevé, il tend néanmoins à diminuer par suite de la déplétion des stocks. En 1955-56, on a capturé dans l'Antarctique 31.564 cétacés parmi lesquels 27.958 rorquals communs et 560 rorquals de rudolphi, il faut y ajouter les captures effectuées par les stations à terre, non touchées par la limitation imposée aus navires-usines, et celles qui sont effectués dans d'autres parties du monde. En 1964-65, on ne capturait plus que 28.211 cétacés dans l'antarctique, parmi lesquels seulement 7811 rorquals communs et 20.380 rorquals de rudolphi beaucoup plus petits, chacun ne comptant que pour 1/6° d'unité baleine bleue; le rorqual bleu n'entre plus que pour 20 dans ce chiffre, contre 5130 en 1951-52. En 1966_67, le nombre de cétacés tués dans le monde tombait à 51.593.

Quelle est la teneur de la convention?

Par la signature de la «Convention internationale du 2 décembre 1946 pour la réglementation de la chasse à la baleine», les Etats membres conviennent:

Le baleinier vient de tirer: le harpon a toucher violemment une baleine qui agonise. Dans ce gigantesque navire usine soviétique, une énorme cale munie d'un plan incliné engouffre littéralement les baleines mortes. Mais le souffle rouge d'une baleine à l'agonie, ce souffle que les baleiniers appelaient le fleury..... restera toujours le mème..... dans un instant la mer alentour ne sera plus qu'une vaste tache rouge car les cétacés sont hémophiles.

Ces chiffres sont inquiètants aux yeux de ceux qui se préoccupent non seulement de la protection de la nature, mais aussi d'assurer une exploitation rationnelle des ressources naturelles. D'aprés les travaux réalisés par le discovery committee, les baleinoptères de l'antarctique avaient des effectifs compris entre 142.000 et 340.000, avec une moyenne de l'ordre de 220.000 ( la proportion des espèces évaluée à 75% de rorquals communs, de 15% de rorquals bleus et de 10% de mégaptères). Les chiffres de captures paraissaient déjà nettement trop élevés, et l'on commençait à nourrir des inquiétudes quant à une surexploitation, notamment en ce qui concerne le rorqual bleu et le rorqual commun. L'espèce de loin la plus menacée apparaissait ètre le rorqual bleu. Pendant les saisons de chasse (antarctique) antèrieures à 1937-38, il formait l'espèce prédominante. Ainsi, de 1930 à 1933, si l'on considère l'ensemble des captures rorqual bleu + rorqual commun, on constate que la proportion était environ de 80% pour le premier et 20% pour le second. Cette proportion s'est progressivement inversée, à tel point que bientot le rorqual bleu ne compta plus que pour 5%. Le rorqual commun a donc supporté l'essentiel de l'activité baleinière antarctique, et de ce fait a été décimé (entre les saisons 1955-56 et 1963-64, il aurait diminué des deux tiers d'aprés la commission baleinière). A l'heure actuelle, le mème phénomène se renouvelle avec le rorqual de rudolphi, beaucoup plus petit, mais dont les captures furent près de trois fois plus importantes que celles de rorqual commun en 1964-65. Il diminue de ce fait rapidement dans l'antarctique (de 30% entre 1966/67 et la saison de chasse précédente).

Le souci majeur des nations baleinières devrait donc, de plus en plus, ètre de rechercher les moyens de sauvegarder leur "matière première".

Le comité scientifique de la commission baleinière internationale a, depuis plusieurs années, insisté sur la necessité de prendre des mesures énergiques. Un comité de trois spécialistes de la dynamique des populations, auquel s'est joint ultèrieurement un quatrième, a été formé en 1960; il s'est réuni à Rome puis à Seattle, et a présenté son rapport final à la dernière session de la commission. Les conclusions de ce rapport sont trés pessimistes et confirment les avertissements que le comité scientifique de la commission baleinière n'a cessé de donner depuis plusieurs anées.

L'abolition de l'unité-baleine-bleue (BWU) serait trés souhaitable, car celle-ci n'est en somme qu'un artifice permettant d'assigner une limite au chiffre des captures. L'idéal serait de prescrire une limitation par espèce: c'est le voeu du comité scientifique, comme celui du "comité des trois". Malheureusement, l'application pratique comporte des difficultés considérables, et pour le moment, la BWU a été maintenue.

La commission a pris diverses mesures destinées à protéger les stocks de cétacés, en interdisant d'abord la capture des rorquals bleus dans une bonne partie de l'antarctique et celles des mégaptères dans l'hémisphère sud.

En dépit de ces restrictions, les populations ont cependant continué de décliner. Nous avons vu que le rorqual bleu est particulièrement menacé et l'on a pu craindre son extinction virtuelle. Ses effectifs antarctiques qui s'abaissèrent à moins de 2000, ne dépassent pas 6000 individus actuellement, alors que la population optimale serait de l'ordre de 100.000 individus. Le comité des trois spècialistes mentionnés ci-dessus concluait qu'il est possible que les populations aient régressé au-delà du minimum requis pour une reproduction normale et que l'espèce était de ce fait mème condamnée. Les autres rorquals se trouvent également en mauvaise posture, ne serait-ce qu'en raison d'une pression de chasse d'autant plus forte que le rorqual bleu, d'un bien meilleur rendement vu sa taille, ne compte plus dans les captures. Or il existe un conflit grave entre les baleiniers et les scientifiques chargés de l'étude des effectifs de baleines.. En raison des impératifs de la rentabilité actuelle des campagnes de et des besoins mondiaux en matières grasses, les captures annuelles continuent à ètre beaucoup trop élevées. On assiste ainsi progressivement à la déplétion des stocks. Les espèces risquent de se raréfier jusqu'à un point critique et une richesse naturelle d'une importance considérable est en voie d'ètre dilapidée dans les années prochaines.

Il est à souhaiter que de sages mesures soient prises et appliquées avec rigueur par les plus hautes instances internationales afin de ne pas compromettre définitivement l'avenir de cette ressource marine dont dépend une partie importante de l'humanité. Mais on a de dérieux doutes sur ce qui risque de demeurer un voeu pieux, surtout quand on constate que la commission baleinière a rejeté tout moratoire à l'exploitation des grands cétacés, se contentant de réduire quelque peu des quotas bien trop élevés. . . . . . . . En 1982,aprés des années de négociations,la commission baleinière internationale (CBI) adopte le moratoire sur la chasse baleiniére commerciale,mettant fin à des siécles de destruction aveugle des grands cétacés. Cette décision offre aux baleines le seul moyen de reprendre leur souffle et de reconstituer lentement une partie de leurs effectifs. Tandis que les derniers pays baleiniers (JAPON NORVEGE EX-URSS et ISLANDE), s'insurgent contre cette décision, les scientifiques entreprennent de dresser l'état des lieux: : les effectifs de cétacés dègringolent de façon alarmante !! Le temps de permettre une reconversion aux chasseurs et la chasse s'arréte effectivement en 1986.

Navire baleinier en 1978. Puissant, mus par des moteurs de 3000 à 3600 cheveaux. Mesure en moyenne 61 mètres et jauge de 500 à 900 tonneaux. Le canonnier ajuste la cible le long de la ligne de visée située au-dessus du canon et presse la détente: le harpon frappe le cachalot sous le flanc, juste en avant de la nageoire dorsale. Dés que le cachalot est mort, le treuil le hale jusqu'au pont. Puis, les équarrisseurs commencent leur travail. De grandes incisions sont faites à l'aide de couteaux tranchants à long manche. Les morceaux sont ensuite détachés du corps gràce à un puissant treuil. La màchoire supérieure est désarticulée et laisse apparaitre la machoire inférieure et ses dents. La carcasse pelée ou "scot" est enfin tirée vers l'avant, du pont de dépeçage au pont à viande.

Le fonctionnement de la C.B.I. : Décembr 1946; à Washington, les délégués de dix-neufs pays créent la commission : l'Amérique du sud, l'Argentine, L'australie, le Brésil, le Canada, le Chili, le Danemark, la république d'Irlande, les Etats-unis, la France, la Grande-Bretagne, l'Irlande, Le Japon, le Mexique, la Norvège, les Pays-bas, le Panama, le Pérou et l'Union Soviétique. Les dispositions qu'adopte la c.b.i. visent quatre objectifs essentiels:

L'organigramme et le mode de fonctionnement de la commission baleinière internationale ont été calqués sur ceux du conseil de sécurité de l'organisation des Nations Unies, et ces deux instances souffrent du mème genre d'impuissance. La c.b.i. ne possède aucun moyen d'imposer ses décisions. Elle n'est habilitée à formuler que des "recommandations" ou des "suggestions". La souveraineté des gouvernements qui y sont représentés reste entière. L'article 5 de la charte stipule qu'une nation signataire peut toujours, si elle n'est pas d'accord avec une mesure de préservation ou avec un quota de captures, élever une "objection" dans les quatre-vingt dix jours: et la mesure ou le quota ne lui sont pas applicables ! Si cela ne lui suffit pas, le pays mécontent conserve, bien entendu, la latitude de quitter purement et simplement la C.B.I.Depuis 1946, les "objections" ont été nombreuses, et les défections également. Sans aller jusqu'à ces extrémités, les pays baleiniers ont eu la possibilité de constituer d'efficaces minorités de blocage: en effet, les décisions de la C.B.I. ne doivent pas étre prises à la majorité simple, mais aux trois quarts des voix. Des loups pour garder le troupeau. Par ailleurs, les représentants des nations baleinières à la c.b.i. sont le plus souvent les principaux actionnaires des sociétés de baleinage. Autant confier la garde d'un troupeau de moutons à des loups, ou celle d'un champs de laitues à des lapins ! . . . . Un écologiste, agacé par les interminables discussions des délégués devant les tables de la C.B.I. garnies de petits fours, s'écria un jour :" Il faudrait faire tomber du plafond deux tonnes de tripes de baleines au milieu de ce beau monde: ça changerait peut-ètre quelque chose ! ". La C.B.I n'a fait que gérer la pénurie croissante de baleines. Les progrés qu'elle a accomplis lui ont surtout été imposés de l'extèrieur, grace aux pressions des "abolitionnistes". C'est un organisme qui a fait son temps. Greenpeace suggère qu'on le remplace par un comité scientifique responsable, dépendant uniquement du plan des Nations Unies pour l'environnement. La fondation Cousteau préconise depuis des années la création d'une haute autorité de la mer, internationalement reconnue, composée de "sages" indépendants de toute société privée ou étatique, et dont une des tàches les plus urgentes serait justement de veiller à la sauvegarde des baleines, au nom des droits des générations futures..

QUELQUES DATES

La protection des différentes espèces

La baleine bleue :jusqu'a plus de trente mètres de long, 130 tonnes. Dénombrement: 300.000 en 1930; 5000 en 1975. Protection : dans l'atlantique nord depuis 1960, dans l'antarctique depuis 1965, sur l'ensemble du globe en 1967. Aujourd'hui il resterait à peine un millier d'individus.

La baleine franche boréale :15 mètres de long, 20 tonnes et plus. Dénombrement: 200.000 en 1930; 75.000 à 100.000 en 1975. Protection: chasse réglementée par la c.b.i. aprés la guerre . chassée dés le 18° siécle par les basques

La baleine franche ausrale : après avoir frolé la disparition,se remet doucement du carnage,avec un taux de natalité sensiblement à la hausse.

La baleine à bosse :15 à 17 mètres de long, 45 tonnes. Dénombrement: plus de 40.000 en 1930; 3000 en 1975. Protection: totale depuis 1966 : après avoir frolé la disparition,se remet doucement du carnage,avec un taux de natalité sensiblement à la hausse.

Le cachalot : 18 à 20 mètres, 120 tonnes. Dénombrement: 500.000 màles et 600.000 femelles en 1930; 180.000 màles et 350.000 femelles en 1975. Protection: chasse réglementée : après avoir frolé la disparition,se remet doucement du carnage,avec un taux de natalité sensiblement à la hausse.

La baleine grise :10 à 15 mètres de long, 20 tonnes. Dénombrement: 1000 survivants au moment ou la protection entra en vigueur. Actuellement entre 10.000 et 20.000 individus. Seule baleine protégeé qui semble en profiter. Protection: totale depuis 1937.complétement exterminée en atlantique et dans le pacifique ouest,recouvre presque ses effectifs originels tout le long de la cote pacifique americaine,car elle est protégée depuis les années 40 par le mexique

Le rorqual commun : 24 à 25 mètres de long, plus de 60 tonnes. Dénombrement: 400.000 à 500.000 en 1930; 75.000 à 100.000 en 1975. Protection: totale sauf en atlantique nord. fortement entamées au cours du 20°siécle,se remettent mal de la chasse,sauf en méditerranée ou elles ont été miraculeusement épargnées du massacre.

Le petit rorqual : 10 mètres, 12 tonnes. Dénombrement: 300.000 en 1930; 150.000 à 200.000 en 1975. Protection: chasse réglementée. Jamais chassé industriellement car trop petit au gout des baleiniers,se porte plutot bien avec plus de 2 millions d'individus. Le Japon et la norvège Déclare en tuer 1000 chaque année

La baleine du groenland : 15 à 18 mètres de long, 110 tonnes. Dénombrement: EXTERMINATION presque totale au 20° siècle. Un millier environ aujourd'hui. Protection: totale depuis 1935.

La baleine noire : 15 à 18 mètres de long, 70 à 72 tonnes. Dénombrement : TRES RARE Ses effectifs ont du mal à se reconstituer. Protection : totale dpuis 1935.

le rorqual de bryde : 12 à 15 mètres, 18 tonnes environ. Dénombrement: effectif inconnu en 1930; 20.000 en 1975. Protection: chasse réglementée

Cette affiche Japonaise vante la viande de baleine. Les japonais sont particulièrement coupables de n'avoir pas voté de lois interdisant ou au moins limitant la chasse aux cétacés.

En 1986, date de l'application du moratoire, il est interdit de tuer une seule baleine.

La situation est toute autre avec le JAPON et la NORVEGE (les photos).Industrialisés,riches et ne dépendant pas culturellement de la chasse à la baleine, ces deux pays s'acharnent à vouloir reprendre la chasse commerciale,et ce depuis des années. La norvége a méme fait objection au moratoire,refusant de se plier à une décision prise par la grande majorité des pays membres de la cbi. En 1993,lasse d'attendre une reprise officielle de la chasse,elle s'est octroyée un quota commercial de petits rorquals.Actuellement, les chasseurs norvégiens capturent prés de 700 baleines tous les ans. Une partie est consommée sur place,mais d'importants stocks de viande et de graisse s'entassent dans les frigorifiques industriels,faute de pouvoir étre exportés vers l'asie du sud-est. Pour l'instant, le commerce international des produits baleiniers est interdit par la convention de washington qui régit le marché des espéces menacées. mais le japon et la norvége oeuvrent de concert pour changer cette situation..En attendant,un trafic de viande de baleine prospére au profit du japon,à partir de plusieurs pays asiatiques. Des saisies ont lieu de temps en temps,dans les-quelles les douanes découvrent aussi bien des produits issus du petit rorqual,officiellement chassé par ces deux pays,que d'autres espéces,plus menacées.QUE FAIT LA CBI ?? Aprés l'adoption du moratoire et du sanctuaire baleinier dans l'océan indien,la commission baleinière est entrée dans une interminable phase de négociation entre les pays protecteurs, dont la france,et les derniers pays baleiniers.Les uns et les autres refusent tout compromis. La situation piétine et toute mesure de protection,tel le sanctuaire dans les mers australes adopté en 1944,est méprisée voire bafouée par les chasseurs. Aucune sanction ne peut étre prise contre le japon et la norvége car la cbi n'a pas de role contraignant. Elle est tout de méme le seul cadre international ou soit abordée la question des baleines au plus haut niveau scientifique et politique. La cbi se réunira en juillet 2000 à Adélaide,en Australie.

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LES MASSACRES

ALARMANT ! ! ! !

 


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