LE MASSACRE DES REQUINS

L'HOMME PLUS ENRAGE QUE LE REQUIN

Pour une centaine de morsures annuelles, dont une vingtaines sont mortelles, les requins ont acquis une mauvaise réputation, fatale aux populations de squales.

Je leur offre avec grande honte le trophée de la bétise humaine

La mesure de la prédation de l'homme sur le peuple des requins est sans appel. Sur les 350 espèces de squales, une trentaine s'attaquent à l'homme et chaque année on dénombre à peine une centaine de morsures dont une vingtaine sont mortelles. En revanche, le prélèvement annuel de l'homme sur la gent sélacienne frise le carnage : 100 millions d'individus, toutes espèces confondues, seraient remontés au bout des lignes ou dans les filets de chalutiers.

Des besoins vitaux

La frénésie moderne de l'homme n'a pas toujours été de mise. Trés localement, la pèche ancestrale du requin a recouvert des besoins vitaux. Ainsi, chez les esquimaux, outre l'apport en protéines de la viande, la dépouille du requin est transformée pour fabriquer des bottes et les terribles dents du prédateur des mers servent à fabriquer des lames de couteaux. Chez d'autres peuples, sous d'autres latitudes, les besoins n'étaient certes pas identiques mais chacun avait appris à pecher les espèces sédentarisées le long de ses cotes. En somme, tant que le prélèvement est resté artisanal, les squales pouvaient vagabonder sans crainte dans nos océans.

un requin sans ailerons ni nageoires prés pour le potage ailerons

. . .Au marché mondial

Malheureusement, on peut se demander aujourd'hui si les requins survivront longtemps encore à leur mauvaise réputation, totalement usurpée mais si présente dans l'inconscient collectif humain. Bien entendu, on ne pèche pas 800.000 tonnes de squales par an uniquement par vengeance, mème mal placée. A tout de moins, la terreur inspirée par la màchoire puissante du requin sert-elle de mauvaise excuse mais masque difficilement des motivations moins nobles. Comme il y a un marché de l'ivoire, dont ont sait les ravages irréversibles qu'il a causé et cause encore dans le peuple des éléphants, il y a, dans le monde, un marché du requin tout aussi stupide.

Les ravages de la pèche industrielle.

La première cause du carnage revient à la grande pèche industrielle. En quelques décennies, le chalutage et la traque au sonar ont accompli de tels "progrés" que bien peu d'espèces passent à travers les mailles du filets. Le requin ne fait pas exception et paie un tribut d'autant plus inutile qu'à force de ratisser le plateau continental et de sonder les grands fonds, la pèche moderne est aussi efficace qu'aveugle. Elle épuise des espèces communes et ponctionne dangeureusement les rangs de celles qui sont naturellement moins populeuses parce qu'adaptées à un milieu limité. Face aux dents de la mer, l'homme aligne chaque nuit quelque 40.000 km de filets dérivants.

Le marché du requin y retrouve son compte sur les étals ou dans les cuisines des restaurants à la mode: la saumonette qui n'est rien d'autre qu'un filet de requin apprèté, les nombreuses roussettes et toutes les espèces fournissant les incontournables "ailerons de requin" nécessaires à la préparation de la soupe éponyme. Rien qu'à Hong Kong, ce marché florissant est estimé à prés de 300 millions de dollars annuels.

triste fin triste spectacle  

Moins dangereuses quantitativement, la pèche dite au gros, au cours de laquelle l'homme est censé se mesurer à un monstre, est une façon bien moderne de véhiculer la mauvaise réputation des squales. Moderne mais sans risque pour le pècheur ganté et sanglé à la poupe d'un bateau suréquipé.

De l'utile au futile.

Au crédit des requins, mais pour leur malheur, il faut inscrire la qualité de leur chairriche en protéines et pauvre en lipides saturés, ce qui la fait recommander aux régimes maigres. De mème le foie de certaines espèces est trés recherché par les industries pharmaceutique et cosmétologique qui en extraient la vitamine A, et le "squalène" utilisé dans la lutte contre le cholestérol (cet acide gras gorge le foie du requin et le transforme en vessie natatoire permettant au poisson d'ajuster sa densité à celle de son environnement). Mais l'homme, qui ne fait rien sans excès, ajoute à ce palmarès scientifique des trophées d'une futilité notoire et aux conséquences désastreuses. Les "massacres" et màchoires de requins sont commercialisés, leurs dents sont taillées et montées en pendentifs jusqu'aux cristallins qui sont vendus aux touristes sous la fallacieuse appellation de "perles". Quant aux carcasses, elles rejoignent les milliers de tonnes de la pèche dite minotière destinée à alimenter le bétail. . .

le requin pourchassé

Menacé par l'Homme qui voit souvent en lui un danger potentiel ou un concurrent, le requin, maître des océans et super prédateur fait également l'objet, dans certaines contrées du monde, d'un véritable massacre. Dans le requin, tout est bon : la chair, les ailerons (utilisés dans la soupe chinoise ou japonaise aux prétendues vertus aphrodisiaques), la peau (qui donne un cuir résistant utilisé en maroquinerie), les dents, le foie (dont l'huile, riche en vitamines A, intéresse l'industrie pharmaceutique), et le squelette cartilagineux. Depuis quelques années, les chercheurs ont découvert dans les requins des molécules et des anti-corps qui offrent des perspectives dans la lutte contre les cancers, le vieillissement des cellules nerveuses ... Mais trop souvent, seule une infime partie des requins capturé sont correctement exploités, et l'Homme ne profite pas vraiment de cette manne.C'est dans les années 70, lorsque les réserves de poissons dits " nobles " (thon, morue, sole ...) ont commencé à s'épuiser que les pêcheurs se sont orientés vers des espèces plus " bas de gamme " : les requins en faisaient partie. Entre 1980 et 1990, le commerce du requin, rémunérateur à tout point de vue, a pris un essor considérable, menaçant certaines espèces de disparaître complètement. Car, faut-il le préciser, le requin n'est pas un poisson comme les autres. Son mode de reproduction, très lent, ne permet pas de faire face à l'augmentation des prises par les pêcheurs. Dans les années 90, on estimait à plus de 100 millions le nombre de requins pêchés chaque année dans le monde.

pourquoi ? ? Fier pécheur ! ! !  

Requin mutilé

Malgré ses airs de grosse brute, le requin reste une petite bête fragile, à manipuler avec une rare délicatesse. A la différence des dauphins qui réussissent une fois sur deux à survivre à la prise en filet, presque cent pour cent des requins y laissent leur peau, morts étouffés. Bizarrement, ce sort est plutôt enviable comparé à celui de certains de leurs congénères convoités pour leurs seuls ailerons, lesquels agrémentent des soupes dont la recette trouverait son origine dans la Chine d'il y a deux mille ans. «Cette pêche est particulièrement révoltante, lance Alexander Godknecht, docteur en biologie et président de la Fondation Shark à Zurich, active depuis 1998 dans la protection et la recherche sur les requins. Très souvent, on coupe les ailerons du requin alors qu'il est encore vivant, puis on le rejette à l'eau dans cet état, le condamnant à une lente agonie. C'est ce qu'on appelle le "finning". Aucune raison, même anthropomorphique, ne peut excuser une telle cruauté.»Si les défenseurs des requins admettent volontiers que le souhait le plus cher est l'interdiction du «finning» (les Etats-Unis ont banni cette pratique depuis 1993) ils n'ont aucune intention d'interdire toute pêche. La revendication serait d'ailleurs totalement illusoire, sachant que «dans le requin, comme dans le cochon, tout est bon», comme aime le rappeler Bernard Seret. Outre qu'un kilo d'aileron de la meilleure qualité peut atteindre, sur certains marchés, les 800 francs, bien d'autres produits tirés du requin intéressent le marché économique, mais également la médecine.

De l'artisanat au carnage

Sur les quelques 375 espèces de squales, 20 à 25 mordent l'homme. Mais l'homo sapiens ne cesse d'anéantir les requins. Ce n'est pas le squale qui mange l'homme, c'est l'homme qui mange le squale.On estime que, chaque année, le nombre d'attaques de requins contre les humains avoisine la centaine. Durant la même période, nous anéantissons 120 millions de squales !Depuis le paléolithique, les hommes chassent les squales. Au début, il y a eu les Inuits qui chassaient pour survivre pour en arriver, de nos jours, à la pêche sportive. Des centaines de squales se prennent chaque jour aux hameçons acérés des amateurs de tout gros.Les grands blancs, les requins-tigres, les requins bleus, les requins longimanes, les requins-renards, les requins-marteaux font partie des espèces de grande pêche.

Les requins traversent les océans depuis 400 millions d'années et sont sans aucun doute les plus grands prédateurs vivant sur terre.  Aujourd'hui le plus grand chasseur est devenu le chassé.L'invasion agressive de l'être humain dans l'écosystème marin est dramatique.Aujourd'hui la situation est pire que vous pouvez imaginer !C'est un fait que les requins sont au sommet de la chaîne alimentaire. Mais chaque année, des millions d'entre-eux sont tués. Leur cycle de reproduction est déjà menacé. En conséquence à cela, L'écosystème marin se casse ; la population des phoques, par exemple, sur les côtes d'Australie est en augmentation ainsi qu'en Afrique du Sud.

Les requins ne sont pas les seules espèces marines en danger... aucune d'entre-elles ne figure sur la CITES. Jusqu'à présent rien a été fait contre cette situation inacceptable. Mais seulement jusqu'à présent !C'est la raison pour laquelle nous devons réagir et protéger les dernières " régions " de la retraite du requin. C'est  la dernière chance de sauver l'écosystème de l'océan et bien sûr les requins du monde.

  triste fin le massacre

La Convention internationale sur le trafic des espèces menacées ( CITES ) et les requins     

On considère que quelque 70 des 375 espèces de requins recensées sont actuellement menacées. La pêche sportive mais surtout la pêche commerciale constituent une menace pour ces espèces. En effet, les requins finissent par millions dans les chaluts et filets dérivants ou constituent des prises accessoires - indésirables - de la pêche à la palangre, dont l'intérêt économique est de capturer d'autres poissons. Bien souvent, en haute mer, les pêcheurs ne coupent que les nageoires des requins, prisées pour leur valeur, et jettent le reste du corps par-dessus bord. Cette manière de procéder est particulièrement condamnable lorsque les animaux sont encore en vie lorsqu'ils subissent cette mutilation. Les soupes de nageoires de requin, la chair de requin et depuis peu les différents médicaments contenant des composants de requin sont offerts sur le marché. La CITES ne peut influencer ni le mode de capture ni le volume des prises. Dans ce cas aussi, la protection doit commencer avant que les parties de l'animal ou les produits ne soient commercialisés. Il convient de développer des méthodes de pêche qui préservent les requins, il faut libérer en mer les requins vivants. Les pêcheurs doivent être à même d'identifier les espèces de requin; il convient le cas échéant d'édicter des quotas de pêche. La CITES pourrait avoir une influence sur le volume commercial international des produits de requins: encore faudrait-il que ces produits soient identifiables en rapport avec les espèces utilisées. S'agissant des soupes ou des médicaments, c'est quasiment impossible.

Les fausses vertus du cartilage de requin 

Les requins étaient supposés ne jamais développer de cancer ... un mythe est sans doute en train de disparaître et ceux qui font profession notamment de guérir les cancers grâce à des pilules de cartilage de requins devront réviser leurs slogans publicitaires. John Harshbarger et Gary Ostrander ont recensé au moins six cas de tumeurs cancéreuses chez des requins

Triste spectacle Comment appater le grand blanc Triste spectacle

Longtemps, l'huile tirée du foie du requin pèlerin fut une source très recherchée de vitamine A, avant que celle-ci ne soit synthétisée en 1947. En outre, le cartilage de ces animaux recèlerait des propriétés médicales qui, si elles restent encore à prouver, ont tout de même poussé une entreprise du Costa Rica à produire chaque année 250 000 pilules à base de squelette de requin. Une autre substance, baptisée squalamine et découverte dans l'estomac du requin Squalus acanthias, aurait, elle, une action anticancéreuse en bloquant la production de nouveaux vaisseaux sanguins dont toute tumeur a besoin pour se développer («New Scientist», 26 avril 1997).Quoi qu'il en soit de l'avenir de ces travaux, ils démontrent en tout cas une réelle fascination pour la biochimie du requin. «On ne traverse pas des centaines de millions d'années sans cacher des trésors d'adaptation, rappelle Bernard Seret. Le système immunitaire du requin est primitif, mais terriblement efficace. Chez l'homme, chaque agent pathogène est combattu par des anticorps spécialisés qui mettent un certain temps à être produits. Chez le requin, les cellules-gardiennes sont indifférenciées et agissent à la vitesse de l'éclair. C'est peut-être pour cela que les requins développent très peu de cancers, même quand on les met en présence de substances fortement cancérigèneL’homme ne cesse d’anéantir  les requins. Ce n’est pas le squale qui mange l’homme, c’est l’homme qui mange le squale.

Chaque année dans le monde, nous anéantissons 100 millions de squales, principalement depuis l‘arrivée de la pêche dite de loisir ou sportive, à la canne ou au fusil sous-marin que brandissent des obsédés de la gâchette. Le fléau majeur porte un nom la pêche industrielle, leur première victime reste l’Aiguillat Commun dont on piége 30à 40 milles tonnes par an à l’aide d’un chalut traînant ou d’une ligne portant 1500 hameçons. La pêche encourage le commerce du requin basée sur l’extraction d’aileron (soit disant pour leur vertu guérissante contre des maladies graves ainsi que la soupe d’aileron du Japon). Leurs chaires vont sur nos marchés sous forme de saumonette (ont se garde bien de vous dire qu’il s’agit de requin pour éviter de choquer). Leurs peaux servent à la fabrication de cuir, leur foie riche en vitamines et leurs mâchoires servent de trophées. Contrairement aux esquimaux qui utilisent la pêche pour se nourrire, se vêtir et fabriquer des instruments sans pour autant mettre en péril les espèces. Hélas le grand requin blanc devrait figurer sur la liste des espèces menacées, victime de la pêche aux gros, il reste un trophée pour celui qui le pêche.

"Le grand blanc est en voie d'extinction parce que les petits blancs ont peur de se baigner dans l'eau...sauvage"

 Il y a beaucoup plus grave : ce sont les attaques de l'homme contre les requins qui se multiplient au point que certaines éspèces comme le Grand Blanc ou le requin marteau sont en voie de disparition.

En 1999, pas moins de 700 000 tonnes de requins ont été péchés dans le monde, ce qui par rapport au poids moyen des prises donne 100 millions d'individus.Chaque heure, 11 requins sont capturés dans les eaux de la planête. A ce stade c'est un vrai holocauste quand on sait que 93% des carcasses de requins sont jetés à la décharge ou remis à la mer sans autre forme de sépulture.La viande de requin, qui contient un très fort taux d'acide urique, est réputée peu comestible. Les ailerons, par contre, sont achetés en gros à 150 $ le kilo pour finir à des prix inabordables sur le marché asiatique opu ils sont considérés à tort comme un aphrodisiaque puissant. (Ils représentent à peine 7% du poids total de l'animal, d'où le carnage). D'autre "produits dérivés", comme le foie (censé développer le système immunitaire) ou le cartilage (complément alimentaire surrégénérateur) aggravent l'éxtermination des requins.

Le grand Requin blanc écume les océans depuis des millions d'années, ce qui lui vaut d'être l'une des espèces les plus vieilles encore vivante sur terre. Ce parfait prédateur a mauvaise réputation à cause d'un film "Les Dents de la Mer" qui l'a décrit complètement à tort comme un cruel mangeur d'hommes. Depuis, la chasse au Requin blanc est un sport pratiqué avec acharnement, ce qui contribue à son extinction future. Heureusement, les autorités, consciente du problème, tentent de le réhabiliter en prouvant que ce poisson ne s'attaque à l'homme que parce qu'il n'est pas assez intelligent pour le distinguer de ses proies favorites (phoques, lions de mer, bref les pinnipèdes).

Hit parade des éxterminateurs de requins: le Japon, l'Espagne, Les Philippines et le Méxique



Selon la trés sérieuse Organisation pour l'alimentation et l'agriculture (FAO), qui regroupe 174 états, la pression de pèche met en péril de trés nombreuses espèces marines. D'aprés cette organisation, 44% des stocks mondiaux de poisson ont déjà atteint leur limite de rendement alors que pour nourrir les peuples du monde en 2010, la production annuelle devra atteindre 91 millions de tonnes. La surexploitation est évidente: la taille moyenne des thons péchés est passée de 21 kilos en 1969 à 11 kilos aujourd'hui et le stock des morues du banc de Terre-Neuve a diminué de 33% en deux ans. Et il semble bien que ce soit la voie choisie: de 1970 à 1995, la flotte mondiale a été multipliée par sept et compte aujourd'hui plus de 3,5 millions d'unités. Ces bàtiments sont d'ailleurs surarmés. Une palangre à thon japonaise mesure 100 mètres, un filet dérivant pouvant atteindre 60 kilomètres . . . . Sur les 77 millions de tonnes de poissons péchés chaque année, 27 sont rejetées en haute mer (11% seulement survivent. . . ) et 29 sont transformées en farine pour l'alimentation du bètail.