LES REQUINS

Malgré que le requin soit un poisson j'ai voulu lui consacrer une page sur mon site.

Depuis des siècles, les hommes s'interrogent. Diabolisé par les uns, réhabilité par les autres, le requin reste une énigme, une terrifiante énigme . . . . .

Les restes fossilisés des plus anciens ancètres des requins actuels sont datés de plus de 350 millions d'années. Dans le Dévonien supérieur de l'Ohio. Depuis, ces prédateurs suprèmes font régner la loi du plus fort dans tous les océans. Leur physiologie trés particulière, leur remarquable hydronynamisme et leur inaltérable philosophie du "chacun pour soi" font de ces merveilles d'adaptation les prédateurs suprèmes.

Sadique ou gentil tueur ? : Lorsqu'on regarde s'exprimer l'incroyable puissance de ces redoutables squales, on comprend qu'ils reprèsentent pour les hommes une réelle énigme, sur fond de leur panique. Mème les plus ardents défenseurs des requins ne nient pas leur propension au meurtre. En revanche, un requin prend-il plaisir à tuer ? Est-il capable d'éprouver des sentiments ? Une émotion ? Rien n'est moins sùr. Il est semblable à une machine de guerre parfaitement réglée qui frappe sans distinction tout ce qui croise sa route. C'est le grand démocrate de l'horreur.

La rançon de la terreur. On ne défie pas impunément les hommes. Les requins sont donc l'objet d'une exploitation de plus en plus massive. Une grande partie de leur corps est transformée et commercialisée. Les ailerons finissent dans les assiettes des asiatiques qui en sont particulièrement friands. Les dents sont montés en pendentifs. Leur peau intéressa beaucoup les créateurs de mode des années 30 . . .

Les requins actuels sont des merveilles d'aptation. Leur avenir est aujourd'hui trés menacé, notamment par la pèche industrielle et ses filets dérivants, souvent fatals aux squales. Ils comptent également parmi les trophées les plus appréciés des pècheurs en mer.

La balade des mal-aimés ! Une journée avec les grands requins solitaires.

Les squales géants qui ont forgé le mythe sont en général des solitaires endurcis. Leur quotidien est d'une pesante monotonie. Nageant nuit et jour, ils n'ont pas une vie trés enviable . . .

< requin gris de récif >

Quelle journée ! Pas une minute de convivialité. Pas une seconde de tendresse. Froid comme la mort, le grand requin blanc ou le requin-tigre ne communiquent pas, ne partagent rien. Tout au plus tolèrent-ils la présence de quelques poissons pilotes dont l'utilité encore hypothétique est peut-ètre, justement, de meubler cette pathétique solitude. Ces prédateurs suprèmes des océans ne sont que de terribles machines à tuer.

Condamnés à nager. Une physiologie particulière interdit aux requins de stopper leur course pour dormir. Seules quelques rares espèces de fond se posent pour prendre un repos mérité. Certes, un squale peut ralentir largement son rythme, mais il est obligé de nager 24h/24, sous peine de mourir asphyxié. Sa respiration exige un courant d'air continu. Les nombreux requins qui périssent dans les filets dérivants prouvent cette contrainte permanente de l'oxygénation. La seule différence existant entre la nuit et le jour se borne à la variation de luminosité et à l'activité des proies. Bien maigre contraste. Quand les rayons du soleil matinal réveillent l'océan, la journée d'un requin ne commence donc pas réellement; elle continue, perpétuellement. Sortant de sa torpeur nocturne, le squale entame sa patrouille, élevant sa vitesse de croisière à 4 ou 5 km/h.

Tous les sens en éveil. Comme une mécanique merveilleusement réglée, le prédateur entre en action. Au hasard de son périple, il écoute, il sent, il regarde. Champion de la détection, il se laisse guider par des sens ultra perfomants. Rien de ce qui se passe à plusieurs kilomètres à la ronde ne lui est totalement étranger. A de telles distances, les premières informations qui lui parviennent ne sont que partielles. Elles sont actualisées en permanence tout au long de l'approche. Bonne piste, fausse piste . . . Voilà la seule et unique question qu'un requin se pose durant sa longue traque. La plupart des espèces animales mettent quelques heures à profit pour baguenauder, pour se reposer ou pour se quereller. Les requins n'ont qu'une idée en tète : manger. Comment, par exemple, un grand blanc de quelques 8 mètres de long et d'un poids d'environ 1 tonne pourrait-il penser à autre chose ? Il est insatiable. Il tue et avale tout ce qu'il rencontre, sans distinction, sans a priori.

requin pointe noire    

L'honneur de la famille. Heureusement, tous les requins ne sont pas des monstres, loin s'en faut. Les représentants les plus massifs, requin-pélerin et requin-baleine, sont mème parfaitement inoffensifs. Atteignant 14 mètres de long pour le premier et plus de 18 mètres pour le second, ces faux frères passent leur journée bouche ouverte à ingurgiter du plancton et petits poissons. Ils poussent mème la coquetterie jusqu'à apprécier parfois la présence de l'homme. Ils consentent ainsi à faire quelques centaines de mètres en compagnie des plongeurs, avant de regagner les hauts fonds.

La journée de l'ange. Quelques autres espèces sont, par ailleurs, adeptes du plus pur farniente. Parmi elles, l'incroyable ange de mer. Ce paresseux notoire passe ses jours et ses nuits confortablement installé sur les fonds sableux dont il est parfaitement mimétique. Plùtot que de gaspiller son énergie à chasser, il préfère tendre ses proies d'incroyables embuscades.

Chacun pour soi, l'océan pour tous . . . . . . Mème grégaires, les requins restent de purs individualistes.

Les requins ne sont pas exclusivement des solitaires endurcis. Pourtant, mème lorsqu'ils vivent en groupe, les échanges avec leurs congénères paraissent tout à fait limités.Les requins n'ont pas réellement un territoire sous-marin dont ils marquent les limites et qu'ils défendent avec obstination. Ils semblent nager droit devant eux, au hasard, toujours plus vite, toujours plus loin .

Le requin marteau Le requin baleine Le requin gris

Grégaires ou solitaires. Les requins adaptent généralement leur comportement social à la densité des proies. Lorsque celles-ci sont particulièrement nombreuses, dans certaines zones, en certaines saisons, les squales se déplacent en groupes plus ou moins importants pour profiter pleinement de la manne. Certaines espèces parcourent, pour la circonstance, de trés longues distances qui peuvent ètre assimilées à une migration. Une réunion d'intérets, permanente ou conjoncturelle, peut pourtant difficilement ètre considérée comme une véritable organisation sociale. Les individus d'une troupe ne semblent nullement communiquer. Ils s'ignorent totalement. Aucun échange, nulle entraide, pas d'esprit de corps. Au-delà des apparences grégaires, les requins restent de purs individualistes. La seule trace d'organisation s'observe chez certaines espèces dont les déplacements montrent curieusement une ségrégation sexuelle. Les màles voyagent ensemble, suivis d'assez loin par le groupe des femelles. De surcroit, le trajet s'effectue à des profondeurs différentes pour les deux groupes.

La loi du plus fort. Tout autre rapport hiérarchique, entre des espèces différentes, se traduit par l'attaque et la mort du plus faible. Pas de réelle cohabitation envisageable. Pour le requin, ses congénères constituent une proie comme une autre. Invariablement, c'est le plus grand et le plus fort qui prend l'avantage. Pas de dominant, pas de dominé, mais tout simplement des tueurs et des tués ! Le monstre sorti du fond des àges, fantastique mécanique, pure merveille d'adaptation, a un comportement social simpliste ou, au contraire, excessivement complexe, si complexe que les scientifiques ne sont pas encore parvenus à en percer les subtils secrets. Le squale vivant à l'emporte pièce, parait assumer deux missions essentielles : manger et se reproduire. Les espèces les plus imposantes, du grand requin blanc au requin-baleine en passant par le requin tigre sont pour leur part des solitaires exclusifs. Ni dieu, ni maitre. Ils hantent les eaux à la recherche de leurs proies et ne daignent se rapprocher de leurs congénères que pour assurer leur descendance.

 

Le grand requin blanc

 

Et l'amour ? La reproduction des requins est, elle aussi, assez particulière. Sans manifester la moindre émotion, màles et femelles s'unissent pour une brève étreinte. L'accouplement est assez rare chez les poissons. Il existe systématiquement chez les requins. En fonction des espèces, les squales sont soit ovipares, soit vivipares, soit ovovivipares.

Chez les ovipares, la femelle pond des oeufs déjà fécondés, préts à affronter de longs mois de développement. La coque résistante est dotée de filaments qui permettent un ancrage sur les algues ou sur les fonds sableux. Dés l'éclosion, le jeune requin est prét à affronter la vie. Totalement autonome, il est immédiatement capable de se débrouiller seul.

Chez les vivipares (requin pointes blanches, peau bleue...) et les ovovivipares (grand blanc, requin-pélerin, requin-taureau, ange de mer...), les embryons, ou les oeufs, se développent au contact du placenta, ou à l'intérieur des zones génitales de la mère.

La durée de gestation ou d'incubation est trés longue, souvent plus de un an; par exemple 2 à 5 ans pour le requin-pélerin. Bien entendu, les jeunes n'ont rien à attendre de leurs parents. Pas de maternage, pas d'éducation, pas la moindre marque d'affection. Le "chacun pour soi" commence trés tot.

La bande des serial killers. Les requins tuent-ils pour vivre ou vivent-ils pour tuer ?

Certains requins sèment la terreur dans tous les océans. Leurs fulgurantes attaques sont d'une puissance phénoménale. Rien ne résiste à leurs dents, tranchantes comme des lames de rasoir.

Tous les requins ne sont pas des tueurs invétérés. La plupart a de trés modestes ambitions alimentaires. Seules une trentaine d'espèces dépassent vraiment les bornes.

Fuselés comme des torpilles. Le grand requin blanc, le requin-tigre, l'océanique pointes blanches, le peau bleue, le requin-bouledogue font partie des plus dangereux. Ils ont en commun une silhouette fuselée, pure merveille d'hydronynamisme, et une propension à chasser sans s'octroyer le moindre répit. Certes, ces squales ne sont pas des ogres insatiables. Eu égard à leur poids, ils leur faut pourtant avaler quotidiennement de nombreuses proies. La traque est quasi permanente. Elle commence par d'interminables patrouilles dans l'immensité océanique. Tous les sens en éveil, les requins prospectent à vitesse modérée afin de ménager les forces. Dés qu'un signal est détecté (son, odeur, variation du champ électrique), le squale accélère. L'approche est étrangement discrète. En fait, la peau des requins leur procurent une "trainée" si faible qu'elle fait pàlir d'envie tous les sous-mariniers, confrontés aux problèmes de la signature acoustique de leurs submersibles. Ces prédateurs bénéficient ainsi du plus total effet de surprise. Lorsque le combat visuel est établi, à quelques centaines de mètres de l'objectif, le squale lance une fulgurante accélération. Il doit alors choisir entre deux options. L'attaque directe, immédiate, frénétique, si la proie est de taille réduite (pas plus de un mètre de long), ou la patience, si la cible est d'envergure.

Tueurs aveugles Le requin exècute des cercles de plus en plus rapprochés autour de sa proie,pour la terroriser et jauger ses réactions. Au moment de l'offensive, une paupière nicticante vient recouvrir l'oeil pour le protéger, ou l'iris bascule vers l'arrière, donnant au tueur un regard glacé. Aprés une terrible morsure, certains squales s'éloignent et observent la situation (le grand requin blanc notamment). Si la victime tarde à succomber, il revient à la charge pour un nouvel assaut. D'autres espèces s'acharnent, multipliant les coups de gueule.

Jusqu'à l'épuisement du stock. Les grands requins chassent en solitaires. Ils peuvent également intervenir en groupe (requin-marteau par exemple), lorsque la densité des proies est trés importante. Il n'est pourtant pas possible de parler de chasse en commun puisque les prédateurs opèrent chacun pour leur propre compte, sans une once de coopération, sans la moindre stratégie, hormis celle du bulldozer. Ces "fonceurs" attaquent et tuent jusqu'à épuisements du stock. Aprés de telles apages, les prédateurs sont capables de jeùner plusieurs jours.

     

LES PROIES DU REQUIN

Le phoque, bien que nageur émérite, il a beaucoup de mal à échapper à un requin déterminé. Le thon, constitue un morceau de choix pour le grand prédateur. Se déplaçant en bancs plus ou moins importants, pesants jusqu'à 500 kilos, le thon est totalement désarmé, incapable de faire face aux attaques d'un requin-tigre ou d'un grand blanc. La tortue, elles constituent une proie facile pour les grands squales, elles peuvent peser plus de 150 kilos. Les dauphins, sont l'une des proies favorites des requins. L'esprit de corps du groupe le sauve parfois de cette fin dramatique. La mourine, raie appelée "aigle de mer", craint les assauts du requin-marteau et du requin-taureau. Malgré l'aiguillon vénimeux implanté à la base de la queue, cette raie est trés vulnérable. Son envergure peut atteindre 2 mètres.

LES REQUINS PATROUILLENT DANS TOUS LES OCEANS

Les requins ont colonisé tous les océans du globe, à toutes les profondeurs, des fosses pélagiques aux récifs coralliens. Sur les 350 espèces recensées, seules une trentaine sont dangereuses pour les nageurs et les plongeurs. La plupart des accidents sont enregistrés dans des zones à risques : Cotes Californiennes, Cotes de l'Est de l'Australie.

LES MANGEURS D'HOMMES ? ? ? ? ?

Les requins n'ont pas , semble-t-il,une prédilection pour la chair humaine. Ils ne cherchent donc pas systématiquement à attaquer l'homme. Pour eux, les nageurs et les plongeurs constituent des proies comme les autres. Les accidents ne sont pas rares. En fait, les squales sont souvent attirés par le sang des poissons tués par les pécheurs. Ils frappent alors tout ce qui bouge à leur portée. Les morsures de ces tueurs sont terribles. Les màchoires d'un squale de 1 m à 2 m de long peuvent découper la chair d'une cuisse ou d'un bras. Nul besoin de préciser qu'un seul coup de gueule d'un grand requin blanc (8 m. de long ) est capable de couper un homme en deux. Ce type d'attaques est plus courant dans les zones tropicales

TUEURS TUES. Contrairement à ce que l'on pourrait penser, les requins sont parfois victimes de leurs adversaires; lorsqu'il s'agit d'une orque ou d'un calmar géant, le squale ne fait pas le poids. Il court également de grands risques lorsqu'il décide de s'attaquer à un groupe de dauphins, pourtant réputés sans défense. En fait, les delphinidés font quelquefois preuve d'un étonnant esprit de corps. Au lieu de rompre et d'opter pour la fuite, ils font face au prédateur et le chargent l'un aprés l'autre. Le but de la manoeuvre ? Percuter le requin de leur rostre, le plus violemment possible afin de lui infliger de terribles lésions internes. Contre une bande de dauphins entreprenants, un requin a peu de chance de s'en sortir. Il meurt rapidement, asphyxié ou le foie éclaté.

CE REQUIN S'ACHARNE SUR LES RESTES D'UNE BALEINE.


L'anatomie, la physiologie

.L'oeil et la vue Dans les profondeurs océanes plutot sombres, l'acuité visuelle des requins est nettement supérieure à celle de l'homme.L'oeil dispose notamment d'un " tapetum lucidum " , série de plaques argentées situées derriére la rétine qui parviennent à intensifier notablement la vision nocturne. Un pigment opaque vient limiter la sensibilité de l'oeil lorsque la lumiére devient plus intense

Les fentes branchiales. Afin de supporter leurs courses inlassables, les requins bénéficient d'une respiration à trois étapes;

*l'eau pénétre par l'énorme bouche dilatée;

*Les échanges d'oxygéne et de gaz carbonique s'opérent au niveau des branchies;

*L'eau est expulsée par les 5 fentes branchiales qui se dilatent à leur tour.

Les narines et l'odorat. Les requins bénéficient d'un excellent odorat. Leurs narines différenciées peuvent capter les odeurs à plusieurs centaines de métres de la source. Ces odeurs sont rapidement analysées par des replis de muqueuses, les bulbes olfactifs. Parallèlement, les squales disposent de cryptes sensorielles, situées sous les denticules cutanés.

Les machoires et les dents.La puissance des machoires varie largement d'une espéce à l'autre. Les requins les plus dangereux, requin blanc, requin-tigre...bénéficient de dents impressionnantes, coupantes comme des lames de rasoir. Derriére chaque dent opérationnelle se profile une dent de réserve qui prend rapidement sa place, en cas de besoin. La forme des dents varie en fonction du régime alimentaire.

Le squelette et la masse musculaire. Le squelette des requins est entiérement cartilagineux, avec seulement quelques points de calcification. Cette structure, légère et souple, est associée à une impressionnante masse musculaire qui permet aux squales de multiplier leurs perfomances : vitesse de croisiére élevée, accélérations fulgurantes, brusques changement de rythme et de direction...Les requins disposent de deux types de muscles. Les muscles rouges, trés oxygénés, et les muscles blancs, travaillant sans oxygéne, largement mis à contribution au moment des accélérations.

Le foie. à plusieurs lobes des requins est massif et trés huileux. Il réduit notablement leur densité globale et procure aussi aux prédateurs leurs qualités exceptionnelles de flottabilité. Le poids du foie du grand blanc, par exemple, peut atteindre 80 à 90 kg.

La peau. des requins est trés rugueuse. Elle est constellée de denticules cutanés qui favorisent l'écoulement laminaire de l'eau. Chez les grands prédateurs, ces denticules favorisent une approche trés discréte des proies.

Les nageoires. Les requins possédent de puissantes nageoires, dont la longueur varie largement d'une espéce à l'autre. Dorsales, pectorales et caudales leur permettent d'adapter leur course aux besoins : accélerations, freinages, brusques changements de direction...

Ligne latérale et canaux sensoriels.La ligne latérale des requins, à l'instar de celle de tous les poissons, est un canal sensoriel constellé de trous, implanté tout le long du corps, des fentes branchiales à la nageoire caudale, elle renferme les organes sensibles aux variations de pression et de champ magnétique. Elle permet notamment aux squales d'évaluer la distance qui les sépare de leur proie


Les requins ont un goùt prononcé pour l'eau salée

Les requins actuels ont parfaitement su s'adapter à tous les habitats marins. Ils prospèrent dans les eaux chaudes, tempérées ou froides.

Les requins, aussitot nés, sont capables de mener leur premières chasses. Ils sont aussi souvent la proie des adultes et d'autres prédateurs des océans, les barracudas notamment. Ces inquiétants navigateurs qui ont pour nom carcharinus croisent dans les océans depuis 50 millions d'années environ.

Le requin queue noire   Le requin bouledogue

Le chaud et le froid

Poissons d'eau de mer, donc d'eau salée, les requins, au sens large, n'affectionnent pas plus spécialement telle ou telle région du monde. Les filets des chalutiers et les rencontres inopinées des plongeurs en scaphandre montrent que ces nomades des océans ont su s'adapter avec talent à tous les habitats marins. Les espèces se sont donc spécialisées en colonisant trois grands types d'environnements: les mers chaudes, tempérées et froides. A cette différenciation commandée par la température ambiante, s'ajoute des paramètres plus locaux: la profondeur, les courants, la proximité des cotes et des estuaires. La distribution des espèces de squales dépend directement de ces facteurs et certaines sont mème capables, selon les saisons, de passer d'un habitat à l'autre.

Entre mer et rivière. Le comportement du requin-bouledogue constitue un mystère non encore élucidé par les zoologistes. Ce bon nageur hauturier qui ravaude, par 180 mètres de fond parfois, dans les eaux littorales des mers chaudes, accomplit régulièrement, en effet, des apparitions dans les fleuves comme le Mississippi, l'Amazone, le Sénégal, le Gange, etc.. Pour autant que le constat soit établi, on ne sait rien des raisons qui poussent ce requin à de telles incursions. S'agit-il de pèlerinages liés à la reproduction et dont ces squales auraient conservé la mémoire ? Le changement de salinité de leur environnement est-il une obligation de survie et laquelle ? Les hypothèses sont nombreuses . . . En attendant, le requin-bouledogue reste l'un des plus dangereux spécimens de la gent marine pour l'homme puisqu'il évolue dans des milieux où on ne l'attend pas et qui ne calme pas, semble-t-il, ses crises de faim qui le plongent dans de véritables frénésies alimentaires !

Mystères et incertitudes

Les requins fascinent. D'autant plus qu'ils nous sont encore imparfaitement connus. Mais élucider leurs mystères et lever de nombreuses incertitudes relèvent d'un art difficile

Les plongeurs s'accordent sur un point: le surgissement d'un requin est imprévisible. Venu de nulle part, du grand large ou des fonds abyssaux, le squale apparait soudain. Dormait-il ? Etait-il à l'affùt ? les plongeurs ont-ils violé son espace vital ou son territoire de chasse ? Va-t-il attaquer et pourquoi ? où s'enfuit-il ?

Il impose le respect Autant il est facile de se poser de telles questions sur la terre ferme, autant, confronté à ce puissant poisson cartilagineux, l'art est le plus délicat. Le plongeur-chercheur le plus éprouvé et le mieux préparé à sa première rencontre avec le squale n'oublie jamais les sentiments contradictoires qui l'assaillent lors de cette confrontation. On a beau considérer le requin comme un animal sauvage, certes, mais a priori pacifique, sa nage ondulante et circulaire est instinctivement assimilée à une danse rituelle préfigurant l'attaque . . . Le requin fascine mais impressionne, neutralisant le raisonnement. Il force au respect et oblige à se ranger, au contraire des dauphins par exemple, au niveau de sa constitution: une masse musculaire prodigieusement hydrodynamique, puissante et souple, vouée à la chasse et dépourvue de cervelle. Purement instinctif, l'animal utilise des mécanismes biochimiques et sensoriels qui commandent des comportements encore mal connus. Pour l'observer, les plongeurs ont développé des stratégèmes censés les libérer d'un naturel sentiment de crainte, de la combinaison en kevlar à la cage à requins. Certains ont appris à les approcher et les nourrissent tandis que d'autres filment le ballet tournoyant. Mais, à l'évidence, le sujet complique les méthodes de recherches !

Le mouvement perpétuel Parmi les mysères, celui de la respiration. La thèse prédominante veut que les requins ne respirent qu'en nageant, cette disposition les condamnant au mouvement perpétuel. Cette hypothèse vaut, bien entendu, pour les espèces pélagiques. Mais n'en est-il vraiment du requin dormeur (ginglymostoma cirratum) qui affectionne à ce point l'immobilité qu'il a été affublé d'un patronyme pour le moins évocateur ? En l'occurrence, cette espèce semble se satisfaire, dans son repos, du flux d'eau brassé par les baillements de sa grande gueule qui irriguent ses fentes branchiales. Manifestement, les requins ne sont pas égaux devant la respiration.

Un menu varié Ils ne le sont pas plus face à l'alimentation, selon les saisons ou l'àge: ils auraient mème des goùts. Le requin dormeur, ainsi, a une nette préférence pour les crustacés et les coquillages. Mais ses cousins montrueux ont des plats de jeunesse (crevettes, calmars, petits poissons) avant de s'attaquer à des proies plus conséquentes (congénères, thons, dauphins, etc...). Et parmi ceux-ci, le requin-marteau ne déteste pas les albatros ou les pinnipèdes, voire les tortues. On a mème assisté à des orgies au cours desquelles des bandes de requins bleus sont capables de se gaver de calmars, regoupés en bancs populeux au moment du frai, sur lesquels les squales fondent, gueule ouverte, n'interrompant ce gavage qu'une fois l'estomac rempli. Quant au requin baleine, il ouvre son immense bouche, filtre le plancton et s'emplifie de poissons grégaires comme les sardines et les anchois, les maquereaux et les harengs.

La notion de territoire Qu'il s'agisse de requins pélagiques ou benthiques, de "gros formats" ou de poissons à la tailles modeste, d'espèces composées de solitaire ou de squales nomadisant en groupes, des expériences de marquages laissent supposer que les requins ne sont pas étrangers à la notion de territoire. Il est récurrent de retrouver les mèmes individus sur les mèmes lieux, il est courant de rencontrer des "bancs" de requins blancs bien que chacun semble se comporter égoistement. Les attaques entre congénères confortent ce "sens" de la propriété spatiale. Mais dans ce domaine, comme dans beaucoup d'autres relatif à notre connaissance des requins, l'homme n'a que des découvertes à faire.


LE PLUS DANGEREUX


Galeocerdo cuvier . Nom Français : Requin tigre

Répartition - habitat : Côtier et pélagique avec un grand rayon d'action. Toutes les mers tempérées et tropicales. Grand tolérence pour des habitats différents. Semble préférer les eaux troubles, les îles volcaniques oû les lourdes précipitations apportent une hautes densité de proies. Souvent dans les estuaires, les ports, près des jetées ou des digues, dans les atolls et les lagons. Pas vraiment océanique, il est cependant capable de grandes traversées entre îles. Apparamment nocturne. Dans la journée, il se retire dans des eaux plus profondes ou dans des creux oû il attend la tombée de la nuit. L'adulte est le plus souvent solitaire et résident ou semi-résident autour de certaines îles océaniques.

Caractéristique : 9,10 maxi . La majorité inférieure à 5 m avec quelques femelles de plus de 5,50 m. Maturité : 2,26 à 2,90 m pour les mâles - 2,50 à 3,50 m pour les femelles. Une femelle capturée en 1957 au large de l'Indochine mesurait 7,40 m et pesait 3110 kg. Nageoire caudale fine et pointue. Rayures verticales sombres caractéristiques surtout chez le jeune. Reproduction : Ovovivipare

Alimentation - attaque : Sans doute le moins spécialisé des requins : mange tout ! C'est la hyène des mers. Le plus dangereux avec le grand blanc, Attaque et dévore l'homme très régulièrement. Attaque également les bateaux. Dans les caraïbes et en polynésie française, il est considéré comme le plus dangereux de tous les requins. Une véritable poubelle ambulante.

Biologie - écologie : Actif, fort nageur, il croise lentement, paresseusement, jusqu'à rencontrer une proie, il est alors trés actif et capable d'accélérations très fortes.C'est le seul ovovivipare de la famille de carcharhinidés.Maturité à 4 ou 6 ans et longévité de 12 ans maxi.


Les principales espéces.

famille des carcharhinidés.

*requin océanique pointes blanches ( carcharhinus longimanus ) trés dangereux.

*requin-tigre commun ( galeocerdo cuvieri ) trés dangereux.

*requin des récifs ( carcharhinus perezi ) dangereux.

*requin-bouledogue ( carcharhius leucas ) dangereux. .......>

*requin pointes noires ( carcharhinus melanopterus ) assez peu dangereux.

*peau-bleue ( prionace glauca ) dangereux.

famille des sphyrnidés.

*grand requin marteau ( sphyrna mokkaran ) dangereux.

*requin-citron ( negaprion brevirostris ) dangereux .......>

Famille des hexanchidés.

*requin griset ( hexanchus griseus ) assez peu dangereux.

 
famille des hétérodontidés

*requin dormeur-taureau (heterodontus portusjacksoni ) inoffensif.

 
famille des lamnidés.

*grand requin blanc (carcharodon carcharias ) trés dangereux. .......>

*requin taupe bleu ( isurus oxyrhynchus ) dangereux.

*requin- taureau (eugomphodus taurus ) dangereux.

famille des alopiidés.

*renard de mer ( alopias vulpinus ) inoffensif.

 
famille des cétorhinidés.

*requin pélerin ( cetorhinus maximus ) inoffensif.

 
famille des orectolobidés.

*requin-nourrice ( ginglymostoma cirratum ) assez peu dangereux. .......>

*requin-zébré ( stegostoma fasciatum ) inoffensif.

famille des rhincodontidés.

*requin-baleine ( rhincodon typus ) inoffensif. .......>

famille des pristiophoridés.

*requin-scie à long nez ( pristiophorus cirratus ) inoffensif. .......>

famille des dalatiidés.

*dormeur du groenland ( somniosus microcephalus ) inoffensif. .......>

famille des squalidés.

*aiguillat commun (squalus acanthias ) inoffensif.

*squacelet féroce ( isistius brasiliensis ) inoffensif.

 
famille des squatinidés.

*ange de mer ( squatina squatina ) inoffensif .......>